Servir les besoins des PME manufacturières

Publié le 27/04/2013 à 00:00, mis à jour le 25/04/2013 à 15:42

Servir les besoins des PME manufacturières

Publié le 27/04/2013 à 00:00, mis à jour le 25/04/2013 à 15:42

Robert St-Aubin, associé directeur de Demers Beaulne [PHOTO : GILLES DELISLE]

Le cabinet Demers Beaulne (11e rang) ne fait pas partie des big four. Mais la firme assume parfaitement son statut de société de taille moyenne. Créée en 1979 par des comptables issus de la fonction publique, Demers Beaulne a rapidement choisi de se concentrer sur le marché des entreprises manufacturières. Ainsi, 24 ans plus tard, avec des clients comme Les Produits Commensal, Les Aliments Prolymer, Les Produits Zinda, ou Viandes Lacroix, le secteur agroalimentaire est particulièrement bien représenté au sein de la clientèle du cabinet, qui a fait sa spécialité des «PME entrepreneuriales», dirigées par de petits groupes de personnes.

Au cours des dernières années, la firme a vu peu à peu disparaître ses concurrents directs, engloutis par le mouvement de consolidation du secteur. Mais, avec ses 135 employés et ses 15 associés, elle tient le coup et réussit même à croître. «La concurrence directe tend à diminuer, puisqu'il ne reste plus beaucoup de firmes de taille moyenne comme la nôtre, Notre croissance se poursuit : nous visons 10 % en 2013 comparativement à environ 7 % en 2012.»

De plus en plus spécialisée

Son arme ? «Le nerf de la guerre pour une firme de notre taille, c'est d'offrir des services pointus», affirme M. St-Aubin. L'équipe s'est enrichie de deux nouveaux associés en 2012, dont un spécialisé en redressement d'entreprise. Elle compte en recruter encore deux nouveaux cette année.

La réputation de «bon manager» de la firme attire les talents. Le cabinet s'est classé parmi les finalistes du concours des Mercuriades 2013, dans la catégorie main-d'oeuvre. Formation, avancement rapide, conciliation travail-famille, mentorat, coaching par des employés retraités, focus groups pour prendre le pouls du personnel : autant de cordes à son arc pour garder ses employés, dont le taux de rétention est très bon, selon la direction.

La diversité des compétences permet au cabinet d'offrir des services de plus en plus spécialisés. Par exemple, il peut conseiller une entreprise en fiscalité américaine, en fiscalité des taxes de vente, ou encore, accompagner une société en R-D. La firme a aussi développé des expertises en insolvabilité ou redressement d'entreprise - un domaine qu'elle considère comme d'avenir -, en juricomptabilité ou en évaluation d'entreprise.

Autant de services qui sont également offerts chez les big four. «Ce qui nous démarque, c'est la proximité que l'on a avec nos clients. Cette relation personnalisée convient mieux aux PME à propriété concentrée, marché sur lequel nous sommes bien implantés», souligne l'associé directeur.

La lutte est toutefois rude pour conserver ses parts de marchés. «L'implantation des normes internationales IFRS [International Financial Reporting Standards] est quasiment terminée et, en raison de la situation économique, les grosses entreprises donnent moins de mandats spéciaux aux cabinets comptables. Du coup, les grands cabinets viennent marcher sur nos platebandes en cassant les prix», remarque Robert St-Aubin.

Dans ce contexte, la firme continue de se spécialiser. Outre le secteur manufacturier, elle souhaite approfondir le marché des PME dans les TI ainsi que le volet spectacle et divertissement, en croissance. Le secteur de la fiscalité immobilière est aussi dans sa mire. «Notre objectif est de continuer à croître pour offrir plus de services spécialisés afin d'avoir une masse critique de clients pour chacun de nos services», ajoute l'associé directeur.

C'est aussi le moyen de continuer d'attirer les talents. Un enjeu de taille pour le cabinet, qui a peu à peu perdu l'essentiel de ses fondateurs partis à la retraite ces cinq dernières années. Mais la relève avait été préparée, et l'âge moyen des associés a diminué au fur et à mesure que les compétences spécialisées ont augmenté.

Dans le mouvement de consolidation du secteur, forte de sa position défendue année après année sur son marché, la firme est régulièrement sollicitée par de plus grands cabinets prêts à l'absorber, mais Demers Beaulne refuse. Le cabinet tient à garder son indépendance. «Nous ne voyons aucun avantage à aller dans un grand cabinet pour la clientèle qu'on veut servir, une clientèle plus à l'aise avec une firme de la taille de la nôtre qui peut avoir des relations de proximité avec eux», justifie M. St-Aubin.

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