Recentrage, expansion et croissance au rendez-vous

Offert par Les Affaires


Édition du 23 Septembre 2017

Recentrage, expansion et croissance au rendez-vous

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Édition du 23 Septembre 2017

[Photo : 123RF]

DOSSIER LES GRANDS DE L'INGÉNIERIE AU QC - SNC-Lavalin poursuit le recentrage de ses activités

Acquisition, vente d'actifs, abandon de certains marchés, augmentation de l'activité sur d'autres : la firme québécoise a poursuivi, cette dernière année, le réalignement de ses activités. «Notre principal objectif est de construire une entreprise toujours plus intégrée. On a maintenant des activités qui vont du financement à la maintenance des sites, en passant par la conception et la construction. C'est un modèle performant, car il permet de réduire les risques en équilibrant les différents secteurs et de faire des synergies. On veut donc le conserver», explique Sylvain Girard, vice-président directeur et chef des affaires financières de SNC-Lavalin.

Au cours des derniers mois, la firme a continué sa diversification géographique, le rééquilibrage des secteurs et le recentrage sur le coeur de métier de l'entreprise. L'événement le plus marquant de l'année est aussi le plus récent. En juillet dernier, SNC-Lavalin a acquis Atkins, une firme de génie britannique spécialisée dans les infrastructures, le transport et l'énergie. Forte de 18 000 employés en Europe, aux États-Unis, au Moyen-Orient et en Asie, Atkins permet à la firme québécoise de «consolider une présence forte au Moyen-Orient», précise Sylvain Girard. Cela vise aussi à «équilibrer nos activités en augmentant notre présence dans les secteurs des infrastructures, des transports collectifs et ferroviaires, de l'énergie nucléaire et des énergies renouvelables», alors que SNC-Lavalin était très présente dans le domaine du pétrole et du gaz. Grâce à cette acquisition, l'entreprise passe à 50 000 employés et aura un revenu de 12 milliards de dollars (G$).

Parallèlement, SNC-Lavalin a cessé ses activités en France et a vendu celles de gestion de biens immobiliers - jugées «non stratégiques» - au Canada à Brookfield à la fin de 2016. Afin de dégager des liquidités pour le volet investissement et de resserrer ses activités sur son coeur de métier, la firme a également créé un nouvel instrument de placement en infrastructures, SNC-Lavalin Infrastructure Partners LP, dans lequel elle garde une part de 20 %. «On ne s'estime pas les meilleurs pour rester propriétaires, donc on cherche à monétiser les concessions quand elles arrivent à maturité», explique M. Girard.

WSP Global : croître dans ses secteurs forts

La stratégie de WSP Global : croître en menant une expansion géographique dans ses secteurs traditionnels. Son objectif : «Être dans le top 3 des firmes de génie dans tous les pays où nous sommes présents et tous nos secteurs», affirme Isabelle Adjahi, vice-présidente principale, relations avec les investisseurs et communications. En chiffres, la société vise les 45 000 employés en 2018 et les 6 G$ de revenus nets, dont 1,5 G$ apportés par les acquisitions. Aujourd'hui, elle compte 40 000 employés dans le monde et ses acquisitions comptent déjà pour 1 G$.

Au Canada, les bureaux de WSP Global se préparent au regain d'activité. «Il devrait y avoir beaucoup d'occasions découlant du lancement du plan d'infrastructures du gouvernement canadien. Après plusieurs acquisitions ces dernières années, on fait une pause le temps d'intégrer les nouvelles ressources afin d'avoir une équipe solide quand les projets démarreront, soit sûrement l'année prochaine», explique Isabelle Adjahi.

En revanche, sur le plan international, la firme a continué son expansion. Grâce à plusieurs acquisitions, elle a augmenté sa présence en Amérique latine, où elle compte maintenant 1 450 employés et où elle prévoit accroître encore ses activités. WSP Global a aussi acheté une firme en Nouvelle-Zélande. «Notre force est de trouver des marchés où la concurrence n'est pas forte que dans ceux de la Nouvelle-Zélande ou de l'Amérique latine, où l'économie est en plein essor et où on travaille depuis longtemps, ce qui nous a permis d'apprendre à bien connaître ces marchés», indique Mme Adjahi.

La firme a connu une certaine stabilité de son effectif, après des mises à pied fin 2016, notamment liées à l'intégration des firmes acquises. Et le recrutement pourrait progresser de nouveau puisque WSP Global se positionne sur de nombreux projets, notamment sur celui du Réseau électrique métropolitain (REM), dans le cadre duquel «nous sommes un des deux finalistes» pour un appel d'offres. Si elle décroche le contrat, elle devra embaucher plusieurs dizaines d'ingénieurs.

CIMA+ plus présente dans le reste du Canada

Si la croissance est moins rapide au Québec que dans le reste du Canada, l'activité a bel et bien repris. CIMA+ a même embauché une centaine de personnes dans la province au cours de la dernière année et 250 au total (avec le reste du Canada) au cours des 12 derniers mois.

Aujourd'hui, les secteurs de la firme qui dopent la croissance sont «les transports (ponts, routes, transports ferroviaire et maritime), les énergies renouvelables (hydro-électrique, solaire, éolienne) et les infrastructures municipales (eau potable, traitement des eaux usées)», précise François Plourde, président et chef de la direction de CIMA+.

L'expansion géographique s'est faite par l'acquisition de petits bureaux ces dernières années. Trois de ces transactions ont été réalisées en 2016, dont une au Québec : Hydrosys Experts-Conseils, une firme spécialisée dans l'ingénierie des aménagements hydroélectriques et des structures hydrauliques. L'acquisition en octobre dernier d'AGI Automation, spécialisée en automatisation industrielle, qui avait des bureaux à Calgary et à Prince George, a permis d'ouvrir un bureau dans cette dernière ville en juillet.

«Il faut beaucoup de temps pour pénétrer un nouveau marché de A à Z. Dans les marchés matures, il vaut mieux acheter une firme locale», estime le président et chef de la direction de CIMA+, qui compte aujourd'hui 36 bureaux, dont 13 dans le reste du Canada. En ce qui concerne le Québec, aucun projet de nouveau bureau n'est prévu. «Nous en avons la quantité nécessaire», selon François Plourde.

Norda Stelo récolte les fruits de ses efforts

Derrière les chiffres du palmarès se cache une meilleure réalité pour Norda Stelo. L'année 2016 a encore été difficile pour elle, ce qui explique sa chute au classement de la 6e à la 9e place. La poursuite de la mise en oeuvre du plan de redressement a également entraîné la baisse de son effectif puisque des activités ont été vendues.

Cependant, la firme va beaucoup mieux depuis le début de l'année. «Notre chiffre d'affaires a augmenté de 30 à 40 % cette année», indique Alex Brisson, président et chef de la direction de Norda Stelo. Il estime que le nombre d'employés, qui est aujourd'hui d'environ 650, passera à 700 à court terme. Depuis janvier, 130 personnes ont été recrutées et «de 40 à 50 postes sont encore vacants», précise Alex Brisson.

Norda Stelo a accru son développement international au cours ds dernières années. «Aujourd'hui, 25 % de nos ressources sont à l'étranger, contre 15 % avant 2013», note M. Brisson. Son mode d'expansion géographique suit un modèle qui a porté ses fruits et tient compte de la nécessité de limiter les dépenses.

«On ne veut pas s'implanter directement dans un pays. On préfère nouer des relations avec un partenaire local jusqu'à ce qu'on puisse prendre une participation afin de partager les bénéfices. Parfois, on fait des acquisitions. C'est ainsi qu'on peut ajouter des expertises et être présent dans de nouveaux marchés», poursuit le PDG. C'est, par exemple, ce que Norda Stelo a fait en Nouvelle-Calédonie, dans le Pacifique Sud, avec A2EP, une firme de génie spécialisée dans l'environnement et l'industrie du nickel. En prenant 50 % du capital, la firme québécoise a pu acquérir des marchés et de l'expertise, et elle a apporté à A2EP les volets opération et maintenance.

Au Québec, la firme est revenue sur le marché public, mais sélectionne les projets. Sa perspective : «Opter pour des créneaux très spécialisés», résume Alex Brisson. Norda Stelo se concentre sur les projets routiers, la mobilité intelligente et le transport collectif, l'industrie 4.0, le développement durable, etc.

BBA : des acquisitions pour croître

Depuis trois ans, BBA a fait plusieurs acquisitions afin d'accroître ses expertises et ses marchés. À la fin de l'année dernière, BBA a acheté une société de Boucherville spécialisée dans l'automatisation de certains procédés internes. La croissance est déjà là : l'effectif de cette société est passé de 6 à 10 personnes en quelques mois. En 2015, BBA avait acheté une firme de Vancouver spécialisée dans le développement de petites centrales hydrauliques. Là aussi, l'activité est importante et l'effectif ont doublé.

La diversification des services de BBA, ajoutée à la reprise des secteurs dans lesquels la firme se spécialise, a engendré une croissance qui pourrait être d'environ 15 % en 2017. BBA a profité des années où l'activité était plus calme pour revoir sa stratégie et elle a ajouté des expertises dans le domaine de l'énergie renouvelable, en hydrologie et dans l'éolien, mais aussi dans les biocarburants et «des créneaux à valeur ajoutée dans le secteur des mines et des métaux, comme la gestion des parcs à résidus», précise Martin Milot, chef de l'exploitation chez BBA. Le but : «Que notre portefeuille soit équilibré entre les nouvelles technologies et les secteurs traditionnels», poursuit-il. BBA souhaite aussi s'étendre géographiquement au Québec et au Canada, surtout dans l'Ouest.

La croissance du chiffre d'affaires a déjà des répercussions sur l'effectif, qui a crû de 14,4 % entre 2016 et 2017. Actuellement, BBA emploie plus de 500 personnes au Québec et une centaine dans le reste du Canada.

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