PODCAST | Le risque, une affaire de gars ?

Offert par Les Affaires


Édition du 06 Mai 2017

PODCAST | Le risque, une affaire de gars ?

Offert par Les Affaires


Édition du 06 Mai 2017

Par Matthieu Charest

Les entrepreneuses seraient plus frileuses que leurs homologues mâles. Quatre Dérangeants en débattent. Trois hommes pour... une femme. C'est ironique mais «ce n'est pas faute d'avoir essayé d'en inclure plus», lance Marie-Philip Simard. Et en invitée spéciale pour l'occasion, Anne-Marie Losique, la créatrice de Vanessa Media.

L'idée que les hommes sont plus portés à prendre des risques, en affaires notamment, est tenace. L'ex-Dragon et ex-candidat à la chefferie du Parti conservateur Kevin O'Leary a déjà déclaré qu'il préférait investir dans des entreprises menées par des femmes, puisqu'elles prennent des risques mieux calculés.

Ces dames sont-elles vraiment plus sages que ces messieurs ? Ça, c'est difficile à prouver. Ce qui est certain, par contre, c'est que les femmes sont beaucoup moins nombreuses à entreprendre des démarches pour se lancer en affaires. En 2016, 12,3 % des hommes québécois avaient commencé à en entreprendre, contre seulement 7,4 % pour les femmes, selon l'Indice entrepreneurial québécois du Réseau M. Qu'est-ce qui explique cette différence ?

«Le risque, une affaire de gars ?» était le thème du deuxième épisode de Les Dérangeants, la toute nouvelle émission de radio numérique coproduite par Les Affaires. Lors de l'émission, nous avons discuté du sujet avec Marie-Philip Simard, de Chic Marie, avec Carlo Coccaro, de Math et Mots Monde, et avec Jean-Daniel Petit, d'Abitibi & Co et du BESIDE Magazine.

À écouter dès maintenant

Trois hommes et une femme pour aborder ce sujet : nous en convenons, c'est ironique. Toutefois, comme l'a expliqué Marie-Philip Simard, «ce n'est pas faute d'avoir essayé d'inclure plus de femmes dans Les Dérangeants [les six entrepreneurs qui participent tour à tour aux épisodes]. Les filles doivent foncer ! Nous réfléchissons beaucoup, peut-être trop, mais parfois, en affaires, il faut plonger, même si l'eau de la piscine est frette.»

Il y aussi toute la dimension de la conciliation travail-famille, a dit Carlo Coccaro, lui-même père de trois garçons. «Non seulement les femmes qui sont des mères ne voudront pas s'imaginer qu'elles négligent leurs enfants en se lançant en affaires, mais en plus, il y a une question d'éducation. On dit aux jeunes garçons d'êtres forts et on leur donne des héros comme modèles. Alors que les jeunes filles, ce sont des princesses.» Celles qui se font sauver par leurs preux chevaliers.

Pour Jean-Daniel Petit, «s'il y a moins de femmes entrepreneures, je pense que celles qui le sont s'avèrent meilleures que les hommes. C'est intimidant ! (Rires) En général, je pense qu'elles ont moins confiance en elles que les hommes. Et les institutions, elles, sont créées par et pour les hommes.»

La littérature lui donne raison. Les conclusions d'un rapport produit par BMO, l'Université Carleton et Beacon Agency sur les risques et les femmes entrepreneures en 2016 «montrent la nécessité d'améliorer les liens entre les femmes d'affaires et les institutions financières».

Par ailleurs, dans le New York Times cette fois, Daniel Lyons, un auteur très réputé dans la Silicon Valley, a parlé du problème de la bro culture (la culture des «chums de gars») dans l'industrie des technologies et des fonds de capital de risque. «En 1999, 10 % des partenaires dans les fonds de capital de risque étaient des femmes. En 2014, ce n'était plus que 6 %.»

Notre Dérangeante Marie-Philip Simard a d'ailleurs déjà goûté aux conséquences de ce manque de diversité. Par curiosité, elle a envoyé 10 pitchs à des investisseurs qu'elle connaissait. Elle a reçu une seule réponse. Puis, elle a demandé à un collègue masculin d'envoyer exactement la même demande. Il a reçu six réponses.

Le risque, une affaire de gars ? Peut-être. Toutefois, avant de se prononcer, il faudrait sans doute s'assurer que les femmes aient accès aux mêmes chances que les hommes. Pour la psychologue du travail Jennifer Newman, «ça commence par arrêter de dire et de penser que les femmes ont plus peur des risques que les hommes. Ça devient une prophétie qui se réalise», a-t-elle déclaré lors d'une entrevue avec la CBC à Vancouver.

À (ré)écouter !

Dans leur premier épisode, les Dérangeants ont reçu Olivier Primeau, le patron du populaire Beachclub de Pointe-Calumet, puis ils se questionnent et débattent : le mensonge est-il un passage obligé quand on est en affaires ?

Épisode 1 | Olivier Primeau | L'entrepreneur imposteur

L’émission, présentée par le Mouvement Desjardins et enregistrée au studio C de l’Université Concordia, sera diffusée toutes les deux semaines ce printemps, sur lesaffaires.com ou sur lesderangeants.com.

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