Zoom sur les méthodes organisationnelles de bien-être les plus efficaces


Édition du 07 Avril 2018

Zoom sur les méthodes organisationnelles de bien-être les plus efficaces


Édition du 07 Avril 2018

Au Japon et aux États-Unis, des salariés peuvent désormais faire carrière dans le rôle de «happiness manager», soit responsable du bonheur. [Photo: 123RF]

Exigeants, les milléniaux ? Mais comment leur reprocher de savoir ce qu’ils veulent, et d’utiliser leur pouvoir de négociation pour l’obtenir ! À commencer par des conditions de travail à la hauteur de leur flexibilité et de leurs aspirations au bien-être… Les entreprises doivent innover pour y répondre et certaines organisations québécoises ne manquent pas d’imagination pour choyer leurs employés.

« Les jeunes talents qui débarquent sur le marché de l’emploi sont beaucoup moins fidèles que leurs prédécesseurs, dit Damien Silès, directeur général du Quartier de l’innovation de Montréal. Ils accordent beaucoup d’importance aux conditions de travail et peuvent aller voir ailleurs si leur employeur n’y répond pas. » Pour s’adapter à ces nouvelles attentes, de plus en plus de gestionnaires font du bonheur au travail une priorité.

Bénéfique pour les performances

Au Québec, l’an dernier, Damien Silès a rencontré plus de 600 patrons désireux de rendre leur entreprise plus attractive grâce à des méthodes de bien-être. Si la démarche fait le bonheur des employés, elle s’avère également bénéfique sur leurs performances. D’après une étude du Journal of Labor Economics parue en octobre 2015, une personne heureuse au travail deviendrait 12% plus productive en moyenne. Leur démarche vise trois points essentiels à la satisfaction des travailleurs : la flexibilité du travail, la vie sociale qui l’accompagne et la santé qu’il doit entretenir.

La possibilité de gérer son temps, en travaillant à distance ou sur des horaires flexibles par exemple, est un avantage particulièrement apprécié des employés. L’entreprise GSOFT va même jusqu’à proposer des vacances illimitées à ses membres. « Chacun peut se reposer et prendre du temps pour soi dès qu’il en ressent le besoin, sans se sentir coupable ni devoir calculer les jours de congé qu’il lui reste », explique Samantha Denzler, spécialiste de l’engagement des employés de GSOFT.

Conciliation travail et vie privée

« Le cadre de travail est aussi devenu un élément essentiel dans le choix d’un emploi, dit Damien Silès. Les employés veulent évoluer dans un environnement qui les rend heureux et qui leur facilite la vie. » L’entreprise Deloitte, dont 60% des membres sont des milléniaux, offre cette conciliation entre travail et vie privée à travers une multitude de commodités disponibles à l’interne : salles de sport, centres de massage, services de nettoyage et restaurants variés. « Beaucoup de jeunes préfèrent travailler dans des cafés plutôt qu’à un bureau, dit Marc Perron, associé directeur de la firme au Québec. On a donc créé nos propres cafés, dans nos locaux, pour leur laisser choisir l’environnement où ils se sentent le plus productifs ! »

Les organisations qui n’ont pas la possibilité d’offrir ces services à l’interne tendent à s’installer dans les quartiers attractifs des villes. Le centre-ville de Montréal, avec ses nombreux restaurants, ses pistes cyclables, ses parcs agréables et sa possibilité de promenades en bord de fleuve attire constamment des entreprises soucieuses de satisfaire leurs employés.

Faire preuve de créativité

« Les méthodes de travail favorisant la santé mentale et physique contribuent également à augmenter le bien-être et l’investissement des équipes », dit Danielle Danault, présidente de l’entreprise Cardio Plein Air. Dans ses bureaux, des ballons de fitness pour s’asseoir et un tapis roulant relié à une table de travail ajustable sont à disposition de ceux qui souhaitent s’activer. Les réunions se font en extérieur dès que possible, dans un parc ou au cours d’un walking meeting, qui consiste à discuter en marchant. « On veille aussi à instaurer un esprit positif et humain entre nous, dit Danielle Danault. Au début des réunions, chacun prend le temps de citer une action dont il est fier ou reconnaissant. »

La nature du travail complique parfois l’instauration de méthodes de bien-être. Impossible de travailler à distance ou sur des horaires flexibles quand on est tributaire d’un client, par exemple. « Face à la complexité de changer les conditions de certains emplois, les gestionnaires doivent faire preuve de créativité, dit Mélanie Trottier, professeure au Département d’organisation et de ressources humaines de l’UQAM. Des initiatives locales, en fonction des moyens à disposition, sont toujours envisageables. Un pourboire commun pour diminuer la pression des serveurs, ou le refus d’un chantier supplémentaire en période achalandée par exemple. »

Au Japon et aux États-Unis, des salariés peuvent désormais venir travailler avec leur animal de compagnie ou faire carrière dans le rôle de happiness manager, soit responsable du bonheur. Bien qu’anecdotiques, ces initiatives confirment la résolution des entreprises à innover pour concilier productivité et bien-être au travail. Une tendance qui donne envie de siffler en travaillant !

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