Le flair de la patronne de Womance et Sans-Façon

Publié le 08/03/2023 à 08:00

Le flair de la patronne de Womance et Sans-Façon

Publié le 08/03/2023 à 08:00

Par Emmanuel Martinez

«Sans être méchante, depuis Lise Watier, je trouvais qu’il y avait un vide dans le cosmétique québécois», affirme la fondatrice de Sans-Façon Cosmétiques, Andréanne Marquis. (Photo: Courtoisie)

L’entrepreneuriat n’est pas inné. La fondatrice de Womance et de Sans-Façon Cosmétiques Andréanne Marquis en est un bon exemple.

«Je ne savais pas que j’avais cette fibre-là, confie-t-elle en entrevue téléphonique. Je n’ai jamais vendu de la limonade quand j’étais jeune!»

La femme de 32 ans s’est lancée dans les affaires à temps partiel en revendant des vêtements féminins de marque dans son réseau. Womance est née il y a huit ans à Québec. La PME qui se spécialise dans la vente de vêtements féminins sur Internet a commencé en 2020 à écouler sa propre production.

«Au départ, être sur le web avait comme avantage de ne pas faire face à beaucoup de concurrence, mais le désavantage c’était que les gens étaient réticents à acheter sans avoir vu le vêtement, dit-elle. Cela a bien changé.»

Pour surmonter cet obstacle, la patronne a eu l’idée de lancer des boutiques éphémères en 2017, un concept novateur à l’époque.

«On louait des espaces durant les week-ends dans des centres commerciaux, mentionne Andréanne Marquis. Je me rappelle qu’à la Place du Saguenay, on me disait que c’était impossible, qu’il fallait signer pour dix ans et que j’étais effrontée de vouloir faire ça.»

«Les centres d’achat ne comprenaient pas que des entreprises comme la mienne pouvions amener une nouvelle clientèle, poursuit-elle. Puis Cominar [société immobilière qui possède plusieurs centres commerciaux] m’a contacté et j’ai alors multiplié les boutiques éphémères. C’est vraiment ça qui nous a donné un coup de circuit. Cela a permis à notre clientèle de toucher les vêtements et de nous faire confiance.»

Plus récemment, Womance a innové en lançant une plateforme de revente de seconde main. «La consommatrice qui veut se départir d’un vêtement que nous lui avons vendu est payée à 100% en carte cadeau qu’elle peut utiliser chez nous, explique la présidente. Tout est automatisé.»

Et pourquoi pas des cosmétiques?

Fière des succès de Womance qui ouvrira cette année une première boutique physique dans la région montréalaise, Andréanne Marquis a décidé de créer Sans-Façon Cosmétiques.

«Sans être méchante, depuis Lise Watier, je trouvais qu’il y avait un vide dans le cosmétique québécois, mentionne-t-elle. Dans mon entourage, personne ne consommait de cosmétiques d’ici. C’est ce qui m’a donné l’idée et l’envie de me lancer.»

Dès qu’elle a annoncé ses intentions en janvier 2021, deux groupes de pharmacies l’ont approchée. Elle a choisi de s’associer à Familiprix avec des projets pilotes dans cinq établissements en mai dernier. L’essai a été concluant, puisque ses produits cosmétiques se retrouvent maintenant dans plus d’une vingtaine de pharmacies de la chaîne. Des négociations sont aussi en cours pour se trouver sur les tablettes d’une autre bannière.

L’entrepreneure a ainsi découvert un milieu bien distinct. «Les pharmacies ont une mentalité différente, car elles veulent de gros volumes, remarque-t-elle. Cela prend une grande équipe, un inventaire et des moyens financiers énormes. C’est pour cela qu’on n’a pas beaucoup de produits canadiens dans ce domaine.»

Pour financer cette incursion, elle s’est servie de ses fonds engrangés avec Womance. Ces deux entreprises sont séparées, mais son équipe de plus de 30 personnes travaille pour les deux entités.

Sans-Façon a décollé rapidement, car elle encaisse 20% des revenus totaux des deux PME. «Sans-Façon a gagné beaucoup en peu de temps, remarque Andréanne Marquis. Le cosmétique, si tu l’aimes, tu vas le garder pour longtemps, donc les possibilités d’avoir des revenus stables sont plus élevées que dans la mode, qui fonctionne plus sur la nouveauté. On a aussi plus de chance de sortir du Québec avec Sans-Façon.»

Dirigeant ce dragon à deux têtes, la femme d’affaires de Québec montre que le talent entrepreneurial se développe au fur et à mesure que les bonnes idées sont exécutées.

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