Le chapiteau de Cavalia, mariage du génie et de l'art

Publié le 06/10/2012 à 00:00, mis à jour le 04/10/2012 à 11:12

Le chapiteau de Cavalia, mariage du génie et de l'art

Publié le 06/10/2012 à 00:00, mis à jour le 04/10/2012 à 11:12

Par Julie Roy

Les 2290 spectateurs qui prennent place sous le chapiteau de la tournée du spectacle Odysséo de Cavalia peuvent observer la scène sans aucune obstruction visuelle : ni poteau, ni mât. Les 50 artistes et 69 chevaux évoluent quant à eux sur une scène libre de tout encombrement. Pour arriver à ce résultat, l'équipe de conception a élaboré un chapiteau composé de quatre mâts, quatre arches et 2,1 kilomètres de toile.

De l'automne 2010 à l'été 2011 : c'est le temps que l'équipe de Genivar aura mis à répondre à la vision scénique des créateurs de Cavalia et à réaliser le plus grand chapiteau de tournée du monde. Ce projet, accompli en collaboration avec les firmes italienne Canobbio et française ASTEO, représentait, de par son envergure et sa structure, un vrai défi d'ingénierie.

Un projet hors normes

« J'ai 20 ans d'expérience en génie, dont 10 ans dans la création scénique. La création de scènes, ça me connaît. Quand Cavalia nous a présenté son projet, on s'est rendu compte immédiatement qu'il était d'un tout autre ordre de grandeur que les projets conventionnels », mentionne Pierre Rodrigue, directeur, projets scénographiques chez Genivar.

Point majeur, les quatre arches soutiennent la structure, mais de l'extérieur. « Ce sont les arches et les ancrages qui ont exigé le plus de travail. Tout au long de la conception, nous avons dû nous ajuster et faire des tests. Au final, les plaques d'ancrage sont plus importantes et plus nombreuses que ce qui avait été prévu au départ », raconte M. Rodrigue.

Le chapiteau peut supporter pas moins de 70 tonnes d'équipement scénique. « Cette capacité se rapproche de celle d'un théâtre permanent, mais vient complexifier les notions de sécurité et de stabilité. Les proportions de la structure ont demandé une méthode de calcul poussée pour s'assurer de la conformité aux normes tant canadiennes qu'américaines. Nous avons dû concevoir une nouvelle recette », spécifie M. Rodrigue.

Une contrainte de taille : le chapiteau se devait d'être démontable, transportable, et sa mise en place devait pouvoir se faire en six jours au maximum.

Pour répondre à tous ces critères, le choix des matériaux a été déterminant. Toutes les composantes du chapiteau devaient aussi tenir bon pendant toute la durée de vie utile du chapiteau, résister aux intempéries et être les moins lourdes possible. « On a effectué un véritable exercice de recherche ici, mais aussi dans le monde. Le budget ne nous permettait pas de faire faire des pièces sur mesure. On a donc dû trouver tous les matériaux et pièces, mais souvent leur usage était destiné à tout, sauf au domaine de l'art. »

Au-delà de sa dimension, le chapiteau de tournée de Cavalia est la preuve que l'ingénierie peut se mettre au service de l'art. Un art qui rayonne aussi à l'étranger. « Les retombées contribuent au développement d'expertises technologiques de pointe. Les fournisseurs locaux voient aussi leurs produits et leur expertise exportés à l'extérieur du Québec, donc cette création est une excellente vitrine pour les entreprises du Québec. »

Le chapiteau de Cavalia, c'est 1310 points d'ancrage, 166 poteaux pour assembler les murs de tour. Il faut 20 camions pour le transporter. Odysséo a coûté 30 millions de dollars.

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