Industrie vidéoludique: le défi de sortir des grands centres

Publié le 24/04/2023 à 13:00

Industrie vidéoludique: le défi de sortir des grands centres

Publié le 24/04/2023 à 13:00

Par Julie Côté

«C’est important que les jeunes dans les domaines technologiques soient au courant qu’ils ont une option d’emploi qui leur permette de travailler de leur patelin, peu importe d’où ils vivent», a indiquéJean-Jacques Hermans, directeur de la Guilde du jeu vidéo du Québec. (Photo: 123RF)

L’industrie des jeux vidéo tente par tous les moyens de sortir des grands centres pour s’établir en région. En 2021, seulement 6% des retombées économiques de l’industrie vidéoludique provenaient de l’extérieur de Montréal et de Québec, indique un rapport commandé par la Guilde du jeu vidéo du Québec. Bien qu’encore timides, plusieurs acteurs de l’industrie prennent les grands moyens pour renverser la tendance.

Pour Jean-Jacques Hermans, directeur de la Guilde, il faut être présent près des campus collégiaux et universitaires.

«C’est important que les jeunes dans les domaines technologiques soient au courant qu’ils ont une option d’emploi qui leur permette de travailler, peu importe où ils vivent», a-t-il indiqué. L’organisation prépare d’ailleurs une tournée des entrepreneurs de l’industrie au Saguenay–Lac-Saint-Jean du 4 au 7 mai.

Durant la pandémie, beaucoup de travailleurs de l’industrie vidéoludique sont sortis des grandes villes pour retourner travailler dans leur coin de pays, partout à travers la province et n’ont pas voulu revenir. «On veut offrir à notre monde cette liberté», a-t-il ajouté.

Former la relève… à plus de 600 km de Montréal

À Matane, un studio de production numérique a collaboré à la mise en place d’un projet-pilote de studio-école pour permettre une alternance travail-études pour les jeunes futurs travailleurs du secteur multimédia, de l’animation 3D et de la programmation informatique. 

«C’est un projet sur lequel on travaille depuis plusieurs années, a raconté Lucie Dumas, cheffe du Studio Squid Squad. Déjà fin 2018, on avait l’idée de lancer un projet de la sorte, mais en rotoscopie, une technique d’animation cinématographique. Malheureusement, le studio a fermé durant la pandémie, faute de clients qui nous ont lâchés en raison de cette crise mondiale. Durant ce moment-là, on a pu prendre un pas de recul pour finalement relancer le projet, mais pour l’industrie du jeu vidéo.» 

Évalué à 400 000$, le studio-école donnera l’opportunité aux étudiants de réaliser des mandats pour de grands studios comme Ubisoft, Warner Brothers et Behaviour Interactive. 

«D’emblée, nos jeunes du cégep travaillent tous à temps partiel, il ne faut pas se le cacher et souvent, ce ne sont pas des domaines qui les amèneront à percer dans leur domaine d’études. Le fait que ces jeunes-là peuvent maintenant travailler dans la branche qu’ils étudient leur apporte une employabilité incroyable. Ils vont arriver dans le marché de l’emploi avec un diplôme, mais trois ans d’expérience!» a indiqué Lucie Dumas.

En plus de plusieurs partenaires d’affaires de la région du Bas-St-Laurent, le gouvernement provincial participe également à la création du studio-école en investissant un montant de 270 000$ pour l’implanter. Une fois bien en selle, le projet fera l’objet d’une étude de faisabilité afin d’évaluer son potentiel de déploiement à la grandeur du Québec dans les années à venir.

«Ce qu’on aimerait, c’est que nos jeunes développent leur propre jeu, leur propre studio, que nos jeunes deviennent superviseurs ici à Matane et qu’on augmente notre offre pour [leur] permettre d’étudier ici et de rester ici après leurs études, de travailler entre mer et montagnes», a conclu celle que ses employés appellent la cheffe Squid.

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