Des partenariats pour créer des technologies de rupture


Édition du 16 Juin 2018

Des partenariats pour créer des technologies de rupture


Édition du 16 Juin 2018

Par Claudine Hébert

Laflamme ­Aéro a collaboré avec différents partenaires pour développer le drone ­LX 300, un hélicoptère sans pilote, capable de transporter des charges de 90 kg. Photo : CRIAQ

Les partenariats dans le domaine aérospatial ne se conjuguent pas qu'entre PME et grands donneurs d'ouvrage. Le Consortium de recherche et d'innovation en aérospatiale au Québec (CRIAQ) encourage fortement l'intégration des centres de recherche dans ces formules collaboratives.

« Le CRIAQ soutient favorablement les projets qui vont impliquer au moins deux entreprises et deux universités. L'objectif est de multiplier la création de réseaux et de maillages entre les industriels et la recherche d'innovations », souligne Denis Faubert, président du CRIAQ. Cet organisme, qui a été créé en 2002, a permis, l'an dernier, le lancement de projets dont la valeur totalise près de 28 millions de dollars.

Tous ces maillages contribuent du coup à la création de nombreuses technologies de rupture. M. Faubert cite notamment l'exemple de l'entreprise Laflamme Aéro, de Saint-Joseph-de-Coleraine, dans le Centre-du-Québec. En collaboration avec RAAS, NGC Aérospatiale, Sinters, une division de DCM, ainsi que deux centres universitaires (ETS et l'École Polytechnique de Montréal), cette entreprise a développé le drone LX 300, un hélicoptère sans pilote de 300 kg capable de transporter des charges de 90 kg, indique-t-il.

Il souligne également le projet MANU-710, qui allie des procédés de fabrication d'additifs innovants, par exemple pour les moteurs et le fuselage. « Mené conjointement par Bell Flight et Pratt & Whitney Canada, ce projet a également impliqué Fusia, APN, JMJ Aéronautique ainsi que les Universités Laval, McGill, Polytechnique Montréal et l'ÉTS », mentionne le président du CRIAQ.

Un speed dating pour les technos de rupture

Pour encourager la présentation de projets, le CRIAQ organise, tous les deux ans, un RDV Forum, au sein duquel l'organisme inclut une activité de type speed dating. « Les entreprises ont deux minutes trente secondes pour présenter leurs idées de projet aux acteurs de notre industrie. Cette année, nous avons eu un nombre record de 67 idées présentées par des entreprises américaines, françaises, belges, coréennes. Ces entreprises représentaient neuf pays en tout », raconte fièrement M. Faubert.

Certes, le positionnement de l'écosystème aérospatial de Montréal, qui détient toujours le troisième rang mondial dans le domaine de l'aviation civile, contribue à cette effervescence d'idées. « Mais il y a aussi la réputation des entreprises aérospatiales québécoises qui pèsent dans la balance », soutient Éric Ledoux, PDG de DCM, à Boucherville. « Chez DCM, nous sommes reconnus pour notre flexibilité et surtout notre agilité à répondre aux demandes et aux besoins des grands donneurs d'ouvrage dans le domaine, dit-il. Il nous arrive régulièrement de réaliser des projets qui nous prennent le tiers, voire le quart du temps qu'aurait pris une entreprise européenne à effectuer le même travail. »

Spécialisée dans l'outillage électrique, la soudure aéronautique et en aérostructures, l'entreprise DCM vient d'ailleurs d'acquérir les Industries Trident, à Blainville, en février dernier. « Une acquisition qui nous permet de renforcer notre position pour des projets en précision d'usinage », indique le dirigeant de plus de 335 employés.

IA et start-up

Comme dans tous les secteurs, l'intelligence artificielle s'invite dans l'univers aérospatial. Ce qui n'est pas sans créer une situation dichotomique, observe Suzanne Benoît, d'Aéro Montréal. « D'un côté, il y a notre industrie qui, depuis toujours, est solidement réglementée, et de l'autre, toutes ces nouvelles start-up qui bouillonnent d'idées et d'ingénieux concepts pour améliorer nos équipements et nos procédés », soulève Mme Benoît. Ce n'est pas un naturel dans notre industrie, mais il faut trouver un moyen de créer un fonds pour que les PME et ces start-up travaillent davantage ensemble pour contribuer à l'avancement de notre industrie, dit-t-elle.

Mme Benoît aimerait bien que la grappe aérospatiale montréalaise puisse bénéficier d'un incubateur comme celui qu'a lancé Airbus, à Toulouse, en 2015. Ce BizLab, qui est maintenant aussi présent à Hambourg, en Allemagne et à Bangalore, en Inde, se veut un accélérateur mondial d'affaires pour l'industrie aéronautique et spatiale. Il accueille à la fois des start-up et des projets internes proposés par des collaborateurs d'Airbus. En trois ans d'existence, le BizLab a accueilli plus de 50 start-up et plus d'une cinquantaine de projets. Parmi ces innovations, citons la technologie d'Uwinloc, qui a développé une étiquette intelligente qui permet de géolocaliser un objet, une pièce à tout moment.

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