Quatre zones en quête de titans

Offert par Les Affaires


Édition du 28 Septembre 2019

Quatre zones en quête de titans

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Édition du 28 Septembre 2019

Par Claudine Hébert

La localisation stratégique de Lévis, au cœur de la province, permet plus que jamais d’y entrevoir un développement accéléré de la distribution et du transport. (Photo: courtoisie)

IMMOBILIER COMMERCIAL. La pénurie d'espaces industriels dans les grands centres urbains incite plusieurs entreprises à se tourner vers les secteurs périphériques. Quatre zones situées en bordure d'autoroute sont prêtes - ou presque - à accueillir de très grandes surfaces.

Expansion à Lévis

Les secteurs de la distribution et du transport occupent déjà près de 15 % des zones industrielles du territoire de Lévis. «Une présence que la Ville souhaite consolider au cours des dix prochaines années», soutient Philippe Meurant, directeur du développement économique et de la promotion de la municipalité.

Lévis vient de mettre à jour le plan directeur de ses 14 parcs industriels et zones technologiques, précise-t-il. Principal constat : la localisation stratégique de la ville, au coeur de la province, permet plus que jamais d'entrevoir un développement accéléré de la distribution et du transport, deux secteurs en pleine croissance au Québec.

«Située à l'intersection des autoroutes Jean-Lesage (20) et Robert-Cliche (73), Lévis bénéficie également de la présence de la ligne transcontinentale du CN (Canadien National), incluant la gare de triage Joffre, la plus importante dans l'est du Canada», rappelle M. Meurant. Il souligne que la Ville recense déjà près de 300 entreprises actives dans la distribution et le transport, dont Colabor, Groupe Sani-Tech, Acier Picard, Groupe Robert et Transforce (TFI International). Sans compter Transit - qui se dit le plus important entrepôt de distribution en gros de pièces automobiles de l'est du Canada -, qui procède actuellement à un agrandissement d'au moins 30 000 pieds carrés de son centre distribution, qui en compte déjà 60 000.

Afin d'accueillir encore plus d'entreprises en quête de vastes espaces, l'administration municipale compte présenter cet automne un plan d'acquisition et de développement de terrains industriels d'une valeur de 45 millions de dollars. Ce plan prévoit le développement de plus ou moins deux millions de nouveaux pieds carrés par année, affirme M. Meurant.

Windsor, le nouveau point chaud de la 55

Populaires, les grands espaces en bordure d'autoroute ? Parlez-en à Carlo Fleury, qui gère le développement du parc industriel de la 55 à Windsor, en Estrie. Plus de 85 % des quelque 1,6 million de pieds carrés d'espaces industriels mis en vente en 2015 ont déjà trouvé preneur. «Jamais nous n'aurions cru que ce parc se développerait aussi rapidement, déclare celui qui est directeur général de la Ville de Windsor. Plus de 350 000 pi2 ont été vendus au cours des six premiers mois, alors qu'au départ, nous avions prévu vendre nos terrains à un rythme de 300 000 pi2 par année. Cette prévision était déjà très optimiste de notre part.»

Située en bordure de la sortie 71 de l'autoroute 55, entre Sherbrooke et Drummondville, la municipalité veut tirer profit de ce qu'elle considère ses deux plus grands atouts. «Les travaux de doublement des voies de l'autoroute 55, terminés en 2006, rendent notre destination encore plus accessible pour le transport de marchandises. De plus, nous offrons des prix très compétitifs, entre 0,75 $ et 2 $ le pied carré», explique M. Fleury.

Le développement va tellement bien - le téléphone sonne au moins une fois par semaine pour des demandes liées au parc, soutient le directeur général - que la Ville se penche déjà sur le dézonage d'un autre terrain d'une superficie de plus de deux millions de pieds carrés. «De nouveaux espaces qui devraient être mis en vente d'ici deux ans», affirme M. Fleury.

Parmi les nouveaux occupants du parc industriel de la 55, on note entre autres le fabricant de portes et fenêtres Masonite, dont le nouveau centre de distribution de 75 000 pi2 regroupera l'ensemble des entrepôts québécois de l'entreprise sous un même toit.

Portneuf veut sa part

La MRC de Portneuf compte elle aussi profiter du contexte de pénurie d'espaces industriels pour attirer des centres de distribution et de logistique sur son territoire, qui s'étend de Neuville à Deschambault-Grondines, aux abords l'autoroute 40. Elle a d'ailleurs récemment réalisé une analyse de son potentiel industriel. «Saint-Augustin-de-Desmaures se développe à vitesse grand V. Nous serons donc la prochaine étape des grands développements et nous voulons être prêts», soutient Lucie Godin, directrice du service de développement économique de la MRC.

Cette analyse révèle également que le territoire convient parfaitement aux centres de distribution. «Nous sommes situés en bordure l'autoroute 40, à l'ouest de Québec. Nous sommes desservis par deux sociétés de chemin de fer (CN et Canadien Pacifique [CP]). L'Aéroport international Jean-Lesage se trouve à moins de 45 minutes. De plus, nous sommes situés entre deux ports en eau profonde, celui de Québec et celui de Trois-Rivières», énumère Mathieu Gingras, directeur général de la Ville de Portneuf.

Avec près de 14 millions de pieds carrés d'aires industrielles à développer, cette municipalité dispose d'ailleurs du troisième plus grand potentiel de développement du territoire de la MRC de Portneuf, ajoute Mme Godin. Deschambault-Grondines (plus de 30 millions de pieds carrés) et Saint-Raymond (plus de 16 millions de pieds carrés) sont les deux autres grands secteurs à exploiter.

Mme Godin est convaincue que plusieurs secteurs d'activité trouveront leur compte dans cette région, notamment l'agroalimentaire. En octobre 2018, le grossiste en poissons et fruits de mer Océanor a fait l'acquisition d'un espace de 90 000 pi2 dans le parc industriel de Saint-Raymond, fait-elle remarquer. L'entreprise y a déjà fait construire un premier bâtiment d'un peu moins de 10 000 pi2.

Mirabel est sur le point de décoller

Le téléphone sonne ces jours-ci au bureau de Mirabel économique, le service de développement économique de cette ville des Laurentides. Et pour cause! «Les astres n'ont jamais été aussi bien alignés pour propulser notre développement industriel», soutient son directeur, Gilbert LeBlanc. D'abord, l'aéroport de Mirabel fera l'objet d'un investissement de 107 M$ destiné à la construction de plus de 200 000 pi2 d'entrepôts, à la réparation de la route de l'aéroport et à l'agrandissement de son tablier afin d'accueillir plus d'avions et de plus gros modèles. En parallèle, le gouvernement fédéral - qui louait le vaste territoire aéroportuaire à Aéroports de Montréal - est ouvert à l'idée de rétrocéder quelque 32 millions de pieds carrés de terrain à la Ville de Mirabel. Une très bonne nouvelle pour la municipalité, dont les quatre parcs industriels affichent complet depuis au moins trois ans, signale M. LeBlanc. Le directeur a bon espoir de voir de nouvelles entreprises s'y installer d'ici deux ans. A priori, les autorités locales souhaitent créer un pôle aéroportuaire. «Mais nous sommes également ouverts aux centres de distribution, de logistique et entrepôts, indique-t-il, pourvu que ce soit des projets à haute valeur ajoutée.»

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