Après les fonds activistes, les CA activistes

Offert par Les Affaires


Édition du 04 Avril 2015

Après les fonds activistes, les CA activistes

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Édition du 04 Avril 2015

Par Diane Bérard
5. Leur intervention n'est pas le graal

L'étude de l'IGOPP a comparé la performance des 115 entreprises ciblées par les fonds de couverture activistes en 2010 avec celle d'un échantillon d'entreprises de même taille (valeur boursière) et de même secteur. On a voulu vérifier la valeur créée par une intervention activiste. Le verdict ? On note une performance légèrement supérieure. «C'est bien peu, commente Yvan Allaire. Mais c'est suffisant pour faire bien paraître les fonds institutionnels et les caisses de retraite et les inciter à se ranger du côté des activistes. Ce qui signifie appuyer leurs demandes.»

6. Ce n'est pas non plus la fin du monde

«Rien ne prouve qu'une entreprise s'écroule à la suite du passage d'un fonds de couverture activiste», ajoute Yvan Allaire.

Mais alors ?

L'activisme des fonds de couverture aurait deux principaux effets négatifs. D'abord, les entreprises qu'ils visent auraient pu devenir plus importantes sans leur intervention et leurs perturbations. Dans une économie comme celle du Québec, qui affiche un déficit de grandes entreprises, c'est un facteur à prendre en considération. Ensuite, l'activisme de ces fonds a pour effet d'utiliser tout l'argent pour le redistribuer sous forme d'actions. La capacité d'investissement de l'entreprise s'en trouve ainsi réduite. «Tim Hortons aurait dû acheter Burger King et non l'inverse, illustre Yvan Allaire. Mais elle ne l'a pas fait car, au cours des années précédant cette transaction, les fonds activistes l'ont forcée à poser des gestes pour faire grimper le titre. Le moment venu, Tim Hortons n'avait plus de ressources pour acheter Burger King.»

Les fonds activistes se trompent souvent de cible. Ils posent toutes sortes de demandes qui perturbent les entreprises sans vraiment les aider, souligne l'étude de l'IGOPP.

Néanmoins, la révolution amorcée par les fonds de couverture activistes n'en est qu'à ses débuts. On assiste à une remise en question des principes de gouvernance développés depuis 20 ans.

«Une gouvernance à caractère fiduciaire qui s'embourbe dans les contraintes et qui présente un caractère tellement minutieux qu'il en devient tatillon», résume M. Allaire.

La réponse : l'activisme des fonds doit réveiller celui des conseils d'administration. Un message que l'IGOPP dirige particulièrement aux administrateurs canadiens, car les fonds de couverture s'internationalisent. Et la structure juridique des entreprises canadiennes facilite l'activisme des actionnaires.

Un livre sur la question est prévu pour l'automne 2015.

Cliquez ici pour consulter le dossier Grande soirée de la gouvernance

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