Place aux jeunes dans votre CA

Offert par Les Affaires


Édition du 13 Octobre 2018

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Édition du 13 Octobre 2018

À l’échelle nationale, les moins de 40 ans ne représentent que 1,4 % des membres des ­CA, selon un sondage mené en 2017 par le ­Conseil canadien pour la diversité administrative. [Photo : Getty Images]

D'ici 2021, les sociétés d'État du Québec devront avoir, dans leur conseil d'administration (CA), au moins une personne âgée de 35 ans ou moins au moment de sa nomination, selon le projet de loi 693 adopté en 2016. Pourquoi les organisations publiques et privées devraient-elles leur emboîter le pas ?

«Les jeunes sont en train de fonder une famille et ont des conditions de travail différentes des générations précédentes, donc ils arrivent avec leurs propres valeurs et réalités. Il faut les prendre en considération», dit Daye Diallo, 29 ans, président de Force Jeunesse, un des organismes qui a milité en faveur du règlement.

Seize personnes, âgées de 23 à 35 ans au moment de leur nomination, siègent aujourd'hui à 13 des 24 sociétés visées par la Loi. «C'est une amélioration, car en 2013, il n'y en avait que deux», ajoute M. Diallo, en faisant référence au sondage que l'organisme avait alors réalisé auprès de 257 administrateurs de 22 sociétés d'État.

À l'échelle nationale, les moins de 40 ans ne représentent que 1,4 % des membres des CA, selon un sondage mené en 2017 par le Conseil canadien pour la diversité administrative, auprès de 4 658 membres de conseils des 500 plus grandes sociétés canadiennes au chapitre des revenus (FP500).

Pourtant, les personnes âgées de 20 à 39 ans formaient la même année plus du quart (27 %) de la population du pays, estime Statistique Canada.

Jeunes et compétents

Entre les rencontres, la préparation et les volumineuses lectures, les administrateurs consacrent à leur conseil plusieurs heures par mois, voire par semaine. Une diversité générationnelle, oui, mais encore faut-il apporter sa contribution.

Julie Favreau-Lavoie en sait quelque chose. À 32 ans, elle est la plus jeune des 11 membres du CA du Parc olympique, où elle a été nommée en 2016. C'est la première fois que l'avocate, qui possède une dizaine d'années d'expérience en gouvernance, siège à un conseil qui gère «autant de millions de dollars» en chiffre d'affaires (57 M $ en 2017). Une occasion qu'elle a pu saisir grâce aux recommandations du Réseau jeunes femmes leaders, de Concertation Montréal, qui promeut chaque année 20 administratrices de moins de 40 ans.

«J'ai une lunette jeune, mais je suis aussi là parce que j'ai une expertise en immobilier commercial, une grande orientation que le Parc a prise, notamment en louant des espaces de la Tour de Montréal à Desjardins, grâce à un prêt gouvernemental de 43,5 M $ pour la rénovation du bâtiment», souligne la directrice en développement immobilier.

Son point de vue «jeune» permet quant à lui de mettre en lumière les réalités de sa génération. «L'organisation réfléchit aux meilleures façons de desservir les jeunes et les jeunes familles, indique la mère de famille qui, elle-même, fréquente le Parc. Dès que l'on diversifie un conseil, la direction doit anticiper nos réactions et nos questions.»

Mme Favreau-Lavoie apporte également une compréhension du langage et de l'ampleur des réseaux sociaux. «Je sais, par exemple, que lorsque n'importe qui s'affiche "en voyage vers Montréal" sur Facebook, c'est un petit symbole de la Tour de Montréal du Stade olympique qui apparaît. Moi, ça me dit beaucoup. Mais peut-être que ça parle moins à mon collègue d'une autre génération.»

Former la relève

Si Mme Favreau-Lavoie apporte à ses collègues le point de vue de sa génération, les années d'expérience de ses aînés enrichissent ses connaissances en gouvernance. «Ceux plus âgés ont l'habitude des appareils gouvernementaux et une vision plus globale que je n'ai pas toujours», dit-elle.

Pour commencer son parcours, un jeune ambitieux a tout intérêt à se diriger vers les organismes à but non lucratif (OBNL). «C'est le meilleur endroit pour faire ses dents», suggère Geneviève Tanguay, 40 ans, membres du comité de direction de la filiale québécoise de l'Institut des administrateurs de sociétés, directrice du développement corporatif chez Biron Groupe Santé et administratrice depuis 15 ans.

L'experte en investissement, qui a notamment été directrice des investissements au Fonds de solidarité pendant 11 ans, a d'abord siégé aux comités de ressources humaines d'OBNL, comme Leucan, avant d'être membre du comité RH de Via Rail. «Je n'ai pas d'expérience en ressources humaines, ce qui est devenu un enjeu clé en gouvernance, alors je n'aurais pas accédé à ce comité au sein d'une société d'État si je n'avais pas fait mes classes ailleurs.»

Recruter des jeunes au sein d'un conseil, c'est aussi les mentorer en leur permettant de côtoyer des administrateurs chevronnés. Car un jour, cette relève composera la majorité de vos CA.

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