Bas-Saint-Laurent: une pépinière de biotechnologies marines

Offert par Les Affaires


Édition du 09 Février 2019

Bas-Saint-Laurent: une pépinière de biotechnologies marines

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Édition du 09 Février 2019

Par Pierre Théroux

«Rimouski regroupe une importante concentration de chercheurs et de spécialistes du milieu marin qui contribuent au démarrage et au développement d’entreprises dans ce secteur d’activité», selon Guy ­Viel, directeur du ­­Centre de recherche sur les biotechnologies marines.

FOCUS RÉGIONAL: BAS-SAINT-LAURENT — Iso-BioKem se situe dans un marché très niché. La jeune biotech marine de Rimouski, lancée il y a plus de deux ans, a en effet développé un système de production de microalgues enrichies en isotopes stables. L'objectif que vise la start-up : en extraire des biomolécules à haute valeur ajoutée pour alimenter le domaine de la recherche scientifique, de même que des secteurs aussi variés que le biomédical, la pharmaceutique, les études environnementales ou encore le développement agroalimentaire et industriel.

«Ce qui intéresse le marché, ce ne sont pas les microalgues, mais l'enrichissement en isotopes qui peuvent être utilisés comme un traceur pour mieux connaître l'assimilation d'un médicament, par exemple, ou pour l'étude de structures de protéines», explique Bertrand Genard, directeur scientifique et président d'Iso-BioKem, qu'il a fondée avec Jean-Nicolas Béland et Alexandre Boudreau.

Originaire de la Belgique, Bertrand Genard est arrivé au Québec il y a une douzaine d'années pour faire un doctorat en océanographie à l'Université du Québec à Rimouski (UQAR). Puis, de postdoctorat en postdoctorat, ses recherches l'ont amené à produire des microalgues dont le niveau d'enrichissement isotopique frôle les 99 %. C'est l'un des principaux avantages concurrentiels d'Iso-BioKem qui doit rivaliser avec une demi-douzaine d'entreprises dans le monde.

«Notre technologie permet de réduire considérablement les pertes de la matière première, de même que nos coûts de production qui peuvent être très chers», fait valoir le directeur financier Jean-Nicolas Béland.

L'entreprise, qui loge dans les locaux de l'Institut des sciences de la mer de Rimouski (ISMER) de l'UQAR, génère présentement des revenus grâce à sa gamme de services analytiques spécifiques aux biomolécules enrichies en isotopes. Elle prévoit entreprendre la production à grande échelle de microalgues enrichies d'ici deux ans. Des produits, rappelons-le, qui sont d'une grande valeur ajoutée. Comme en témoigne leur prix de vente qui varie de 40 000 à 50 000 $... le gramme !

Une pépinière d'entreprises

Outre Iso-BioKem, la région compte plusieurs autres entreprises dans le secteur maritime ou des technologies marines. Comme InnoVactiv, qui a développé des ingrédients nutraceutiques et cosméceutiques d'origine marine à partir notamment d'extraits d'algues. Ou encore Axsub, une entreprise également fondée par trois étudiants qui produit des systèmes d'enregistrement vidéo sous-marins. Il y a aussi SCF Pharma qui développe des molécules issues d'omégas-3 marins pour ralentir le processus de vieillissement. De même que OrganicOcean qui se spécialise dans le développement et la fabrication de produits d'origine marine pour la nutrition des plantes.

La plupart de ces entreprises ont vu le jour grâce à l'expertise de l'ISMER, mais aussi du Centre de recherche sur les biotechnologies marines (CRBM) et Innovation maritime, ce centre collégial de transfert de technologie affilié à l'Institut maritime du Québec qui est une composante du Cégep de Rimouski.

«Rimouski regroupe une importante concentration de chercheurs et de spécialistes du milieu marin qui contribuent au démarrage et au développement d'entreprises dans ce secteur d'activité», souligne Guy Viel, directeur du CRBM, qui emploie une trentaine de personnes.

Depuis le début de ses activités en 2004, le CRBM a aidé plus de 200 entreprises québécoises qui se spécialisent dans les secteurs pharmaceutique, nutraceutique et des cosmétiques, voire agroalimentaire. Le CRBM a en effet travaillé récemment avec la microbrasserie Pit Caribou pour produire une bière, la Flore du Québec, fermentée à partir d'une levure indigène issue des côtes gaspésiennes.

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