Les Cris font de bonnes affaires avec l’industrie minière

Offert par Les Affaires


Édition du 08 Septembre 2021

Les Cris font de bonnes affaires avec l’industrie minière

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Édition du 08 Septembre 2021

Par Émélie Rivard-Boudreau

Des entreprises cries croient en l'importance de tirer profit des ressources naturelles extirpées sur leur territoire. (Photo: courtoisie)

ENTREPRENEURIAT AUTOCHTONE. En Abitibi-Témiscamingue et dans le Nord-du-Québec, des entreprises cries créent depuis de nombreuses années des alliances avec l’industrie minière. Chacune a sa formule gagnante et ses défis, mais toutes croient en l’importance de tirer profit des ressources naturelles extirpées de leur territoire. 

Jim MacLeod, qui travaille dans le secteur minier depuis plus de 35 ans, fait partie des entrepreneurs cris pionniers en la matière. « J’ai commencé en travaillant pour des compagnies d’exploration à Chibougamau, raconte l’homme de Mistissini. À cette époque, les cris faisaient surtout de la coupe de ligne et du jalonnement. ». En 1987, il a lancé sa propre entreprise, J.A. MacLeod Exploration, qui offre à l’époque des services de prospection, de géophysique, de coupage de lignes et de gestion de camps.

Plusieurs années après s’être lancé en affaires, l’entrepreneur a constaté que l’avancement des technologies avait grandement changé l’exploration minière. Il a donc choisi de se concentrer sur la gestion des camps en fournissant la nourriture, l’eau, l’essence, le bois et tout autre bien nécessaire à leur installation. « À ce moment, je remarquais que le peuple cri était très préoccupé des enjeux environnementaux reliés à l’industrie minière », se souvient-il.

Devant cette situation, Jim MacLeod a créé une deuxième entreprise, EnviroCree. Cette firme de consultation en matière d’environnement qu’il dirige depuis une dizaine d’années réalise des études d’impact et facilite la communication entre le peuple cri et les compagnies minières. Son fondateur s’est mérité le prix de développeur autochtone de l’Association de l’exploration minière du Québec en 2012 et, en 2014, un Skookum Jim Award de l’Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs.

 

Diversité de services

Depuis sa fondation en 1982, Cree Regional Economic Enterprises Company (CREECO) a aussi créé plusieurs entreprises cries qui répondent à une panoplie de besoins de l’industrie minière. Un partenariat avec l’entrepreneur minier Dumas signé en 2012 lui a permis d’offrir des services reliés à la construction de puits de mine. « Les contrats reliés à cette association sont terminés, mais l’entité est présentement à la recherche de nouvelles opportunités », indique son président, Derrick Neeposh. 

Néanmoins, avec Air Creebec, Gestion ADC et l’hôtel Quality Inn localisé en plein Val-d’Or, CREECO n’est pas en reste. « Nous avons encore beaucoup de clients dans l’industrie, précise Derrick Neeposh. Notre principal objectif actuellement est d’apporter nos services aux camps miniers sur notre territoire. Nous avons aussi des contrats pour transporter par voies aériennes des clients du sud au nord. »

 

Des partenariats

Les entreprises allochtones voient aussi de plus en plus d’avantages à s’associer à des partenaires autochtones. Depuis 2011, à Val-d’Or, Fournier et Fils a créé des sociétés-sœurs dans différentes communautés. Aujourd’hui, le groupe qui fait sa marque dans la production de béton, le concassage, l’excavation et le transport de matériaux en vrac compte neuf partenariats actifs à travers le pays, dont six au Québec.

En territoire cri, Fournier et Fils estime maintenir un ratio de plus de 50 % de travailleurs provenant des communautés — une pratique qui aide non seulement à obtenir une meilleure acceptabilité sociale des projets, mais qui contribue également à recruter un nouveau bassin de main-d’œuvre. « Sur notre chantier de la minière Stornoway, on a 100 % de main-d’œuvre autochtone, souligne son président, Jérémi Fournier. Au projet Windfall, d’Osisko, c’est 75 %. »

John Kitchen, de Waswanipi, a dirigé une entreprise de construction pendant de nombreuses années avant de devenir, il y a près de trois ans, le président de MiyuuKaa-Fournier. Selon lui, ce partenariat est économiquement et socialement avantageux pour les Cris. L’entité qu’il dirige décroche des contrats de plusieurs millions de dollars. « Quand j’étais chef, j’ai vu beaucoup d’entreprises qui venaient dans notre communauté et qui repartaient, témoigne-t-il. C’est très rare qu’elles restent, forment et engagent du personnel cri. »

Mais les partenariats ne règlent pas tout. Sur les chantiers, des préjugés persistent et des mécompréhensions culturelles créent des tensions. « Il a fallu s’adapter. Ça n’a pas toujours été aussi simple qu’aujourd’hui », admet Jérémi Fournier. « Quand il y a un problème, on le règle. On tente de faire comprendre la différence entre les deux cultures », ajoute John Kitchen.

James MacLeod a vécu la même chose. Les partenariats lui ont apporté de très bonnes occasions d’affaires, mais au fil du temps, il a préféré rester indépendant pour diversifier davantage ses clients. À 76 ans, il entreprend des démarches pour léguer ses entreprises à ses enfants. Il rêve aussi de voir naître une première entreprise d’exploitation minière crie en Eeyou Istchee. « Je pense qu’il y a un futur pour nous dans cette industrie et que nous devons y veiller. »

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