Trois entrepreneures québécoises face au casse-tête du financement

Offert par Les Affaires


Édition du 30 Mai 2015

Trois entrepreneures québécoises face au casse-tête du financement

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Édition du 30 Mai 2015

Les institutions publiques prennent plus de risques, mais surtout elles offrent de l'accompagnement, souligne la copropriétaire de Ketto, qui a aussi fait appel au CLD à ses débuts. Avec l'abolition des CLD, elle craint que cet aspect du financement disparaisse. «Pour emprunter à une banque, il faut des actifs personnels. Un jeune qui se lance dans les affaires n'en a pas. De plus, les idées d'entreprises semblent parfois farfelues. La nôtre était de vendre de la vaisselle peinte à la main et illustrée avec des animaux ! Aucune banque ne nous aurait prises au sérieux», soutient Mme Fafard.

De son côté, Nancy Florence Savard peut compter sur les conseils d'un comptable qui la suit depuis ses débuts. «Il ne m'a jamais freinée, et il m'aide à parler le langage des banquiers et à comprendre ce qu'ils pensent.»

Pour du soutien quant au financement de ses activités, Nathalie Légaré s'est tournée à deux reprises vers des consultants privés. «Ils nous aident à monter notre dossier et ils peuvent même nous accompagner lors des négociations avec la banque. Ils rapportent plus que ce qu'ils coûtent.»

Non à la différenciation

Aucune des trois entrepreneures n'a fait appel à du capital de risque en échange d'une participation dans l'entreprise. Et l'idée ne leur plaît guère. «Je dis non aujourd'hui. Mais peut-être qu'un jour, une occasion de croissance nécessitera ce compromis», dit Mme Fafard.

De son côté, Nancy Florence Savard souligne qu'une vision commune est essentielle : «Il faudrait que l'investisseur apporte un supplément de savoir à l'entreprise et qu'on travaille en partenariat pour croître».

Que pensent-elles du nouveau financement en capital-actions de Femmessor, destiné aux entreprises détenues majoritairement par des femmes ? Elles applaudissent à cet ajout à l'offre de financement, mais éprouvent un malaise quant à la clientèle visée. «Les femmes ont tellement travaillé pour l'équité que je comprends mal qu'on crée un programme qui nous différencie encore», constate Nathalie Légaré.

Les trois femmes affirment ne pas vivre de discrimination... du moins au pays.

Il y a quelques années, Nancy Florence Savard a vu des pourparlers de plusieurs mois échouer, parce que ses interlocuteurs chinois ne pouvaient accepter d'être en coproduction avec une entreprise dirigée par une femme. La légende de Sarila a vu le jour sans eux. «Je suis allée à Shanghai ce printemps présenter Le Coq de St-Victor et il y a désormais plus de femmes dans l'industrie. Les choses seraient sans doute différentes aujourd'hui.»

Entreprendre au féminin

Série 1 de 5. Des femmes d'affaires débattent des grands défis d'entrepreneuriat qu'elles relèvent.

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