«L'entrepreneuriat n'est pas à vendre, il se cultive!» - Marie-France Poulin

Offert par Les Affaires


Édition du 17 Mai 2014

«L'entrepreneuriat n'est pas à vendre, il se cultive!» - Marie-France Poulin

Offert par Les Affaires


Édition du 17 Mai 2014

Le 4 juin 2004, MAAX est vendue, nous quittons l'entreprise... Exit la famille Poulin : Placide, David et moi-même... Une grande et belle aventure se termine. Est-ce la fin de l'aventure entrepreneuriale pour chacun de nous trois ? Certainement pas !

La bonne nouvelle, malgré la vente de l'entreprise, est que nous n'avons pas vendu notre goût d'entreprendre ! Car il n'appartient pas à l'entreprise, mais bien à l'entrepreneur, la personne derrière l'entreprise. L'entrepreneuriat nous habite, et on peut le partager avec bien des personnes et dans toutes sortes d'entreprises. Il faut le cultiver, le faire fleurir.

Fille d'un grand entrepreneur, j'ai eu le bonheur d'avoir un mentor extraordinaire en la personne de mon père, Placide Poulin, pour qui le rêve de bâtir et la passion n'avaient pas de secret. Il a su également me faire confiance très tôt, durant ma jeune vingtaine, à l'intérieur de l'entreprise familiale, me faire gagner mes galons et m'apprendre vraiment ce qu'est être en affaires au travers de différentes situations, la plupart du temps plus heureuses que malheureuses. Aujourd'hui, presque 30 ans plus tard, l'entrepreneuriat m'anime encore et l'entrepreneuriat féminin encore plus.

Présentement, c'est par mes différentes occupations et mes fonctions que j'essaie de transmettre cette passion pour l'entrepreneuriat et les bienfaits qu'elle apporte à nos entreprises, quelles qu'elles soient.

Une autre aventure : Kalia

La preuve que le goût d'entreprendre ne se vend pas, nous sommes repartis en affaires à la suite de la vente de MAAX. Pas tout de suite, toutefois.

Après plusieurs mois, où nous avons agi en gestionnaires plutôt qu'en entrepreneurs, en dirigeants tentant d'acquérir d'une entreprise existante plutôt qu'en fondateurs d'une société, notre fibre entrepreneuriale s'est remise à vibrer...

Il n'en fallait pas plus pour que mon frère David, mon beau-frère Bruno Raby et moi-même (qui avions tous, bien sûr, un préjugé favorable pour l'entreprise familiale) repartions en affaires en mettant sur pied Kalia, un manufacturier de robinetteries de cuisine et de produits de salles de bains, à Sainte- Marie en Beauce.

Pour ma part, je souhaitais trouver un certain équilibre entre les enjeux des plus grandes entreprises et l'adrénaline du démarrage d'une entreprise. J'ai donc pris une participation plus petite que celle de mes deux partenaires dans la nouvelle entreprise. Et j'ai décidé de m'engager dans certains conseils d'administration d'organisations publiques, privées et sans but lucratif.

Promouvoir l'entrepreneuriat au sein des CA

À titre d'administrateurs de sociétés, nous avons un rôle important à jouer. Pourquoi ne pas faire siéger un comptable, une avocate, un ingénieur et même une ou un entrepreneur à la même table d'un conseil ? Et si stimuler l'intrapreneuriat d'une petite ou d'une grande organisation pouvait être bénéfique pour l'entreprise ? Comment ? Lorsque vient le moment de stimuler les réflexes entrepreneuriaux, de démarrer un nouveau projet, de sortir des sentiers battus ou d'être une meilleure entreprise. La diversité des compétences au sein d'un conseil est très importante, le point de vue d'une ou d'un entrepreneur serait certainement bénéfique et il s'inscrit dans cette voie. Les réflexes et l'expérience des entrepreneurs peuvent être utiles lorsqu'il s'agit de prendre des décisions importantes comme : la relève d'un entrepreneur, une fusion-acquisition, un nouveau partenaire-actionnaire, un échec, un saut dans l'inconnu, une seconde chance... Pourquoi ne pas ajouter à la grille de compétences recherchées au sein du CA le profil "entrepreneur" ?

Parfois comme entrepreneur, on peut être perçu comme un chien dans un jeu de quilles au sein du CA d'une entreprise plus conservatrice, d'une fondation ou autre. On peut sembler bousculer un peu l'ordre des choses même... Mais si, par nos interventions, une prise en charge plus grande se développe au sein de l'équipe de gestion, l'organisme a gagné, tandis que l'entrepreneuriat et l'intrapreneuriat s'épanouissent...

À l'heure où l'on souhaite ajouter des femmes à la table des conseils d'administration, sortons des sentiers battus quant aux profils recherchés. Profitons de l'occasion pour s'adjoindre des entrepreneures ! Vous me direz qu'elles sont difficiles à trouver... Oui, mais encore faut-il vraiment vouloir en trouver, n'est-ce pas ?

Présenté par Desjardins, avec la collaboration de Femmessor, la Caisse de dépôt et placement du Québec et PwC.

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?