Débat des chefs 2021: ce que les entreprises doivent retenir

Publié le 09/09/2021 à 00:35

Débat des chefs 2021: ce que les entreprises doivent retenir

Publié le 09/09/2021 à 00:35

Par Catherine Charron

(Photo: 123RF)

Que doivent retenir les entrepreneurs du débat qui s’est tenu entre les cinq chefs de parti aux élections fédérales de 2021?

Les Affaires vous présente un résumé des passages de ces discussions somme toute courtoises qui concernent de près ou de loin les PME de la province lors du Débat des chefs en français.

Pour (re)lire notre couverture en direct du débat, consultez notre page Twitter.

Stabilité politique 

D’entrée de jeu, Patrice Roy, l’animateur de cette discussion, a rebondi sur une question posée lors du Face-à-face 2021 diffusé sur les ondes de TVA, et a demandé aux chefs des partis s’ils s’engageaient à respecter un mandat de quatre ans, et ce, même s’ils sont à la tête d’un gouvernement minoritaire.

À (re)lire: Face-à-face 2021: ce que les entreprises doivent retenir

Contrairement à la semaine dernière, le premier ministre sortant Justin Trudeau a évité de répondre directement à la question, mais a rappelé que cette élection sert à prendre le pouls sur ce que les Canadiens souhaitent alors que la sortie de la crise approche.

S’il a dit «oui absolument» rapidement, Erin O’Toole le chef des conservateurs (PCC) est toutefois resté plus nébuleux lorsque Patrice Roy a tenté de clarifier sa position.

Le chef du Bloc québécois estime qu'un gouvernement minoritaire doit miser sur les consensus, et que son parti s'engagerait à toujours défendre les intérêts des Québécois.

De son côté, le chef du Nouveau parti démocratique (NPD) a confirmé qu’il respecterait son mandat, et a encouragé les députés élus à «travailler ensemble», à l’instar de la cheffe du Parti vert (PV) Annamie Paul. Elle est même allée plus loin, qualifiant de «symptôme» d’une culture très partisane au parlement les élections déclenchées par le Parti libéral.

 

Vaccination contre la COVID-19

Sur la question de la vaccination obligatoire, Annamie Paul souhaite que tous les Canadiens qui n’ont pas de contre-indications soient vaccinés, mais souligne l’importance d’accommoder les gens à qui on ne peut administrer deux doses et refuse de la rendre obligatoire.

Jaghmeet Singh, le chef du NPD, a dit ne pas prévoir implanter une mesure du genre pour diviser la population, mais plutôt pour protéger les Canadiens. Justin Trudeau a servi une réponse similaire, estimant que de poser une telle question induisait un faux débat, car la «science a clairement démontré» que la vaccination était la solution pour sortir de la pandémie.

Il a d’ailleurs reproché à Erin O’Toole, qui est contre cette obligation, de mettre sur un même pied d’égalité le dépistage et l’injection du vaccin comme un moyen pour se débarrasser de la COVID-19. Le chef des libéraux souligne plutôt que c’est dans l’intérêt des Canadiens de se faire vacciner, car ils garderont leurs privilèges, comme d’aller au restaurant ou au gym.

 

Pénurie de main-d’œuvre

C’est Marc-Antoine Poulin, un employé d’une PME de la Beauce, qui a demandé aux chefs de parti ce qu’ils et elle comptaient faire pour pallier la pénurie de main-d’œuvre.

Les chefs du NPD et du PV ont répondu qu’ils veulent mieux utiliser le système d’immigration, et former les Canadiens pour rejoindre les besoins des industries, tout comme le chef du parti conservateur.

Yves-François Blanchet souhaite mettre fin à la Prestation canadienne de la relance économique (PCRE), car il estime que cette aide retient des Canadiens à retourner sur le marché du travail, sauf dans le secteur des arts et «jusqu’à un certain point» celui du tourisme. Il a aussi parlé d’un crédit d’impôt pour encourager les retraités à travailler quelques jours par semaine, et un autre pour soutenir les bénévoles au service du communautaire.

Justin Trudeau a tenu à rappeler que les défis liés au manque de main-d’oeuvre étaient présents bien avant le début de la pandémie, et a fait part d’un incitatif à l’embauche, pour augmenter les salaires ce qui devrait attirer des candidats.

 

Prestation canadienne de la relance économique

Effleuré à la question précédente, Patrice Roy est revenu sur le maintien ou pas de la PCRE. Sans équivoque, le chef du Bloc québécois a indiqué que beaucoup de petites entreprises lui ont raconté qu’elles souffraient de cette aide fédérale, ce pour quoi il souhaite la voir abolie. Il a même reparlé de sa proposition de bonifier la productivité des entreprises, «pour faire plus avec moins», sans préciser comment.

Justin Trudeau a rappelé que la PCRE avait été baissée à 300$ par semaine, soit moins que le salaire minimum, et qu’il prévoit donner un coup de main aux entreprises pour qu’elles puissent traverser cette crise. Il veut même mettre en place un programme pour aider la transformation numérique des petites entreprises.

Erin O’Toole a lui aussi carrément proposé d’arrêter la PCRE, s’il n’y a pas de risque d’une cinquième vague de cas.

Le chef du NPD estime plutôt que se cache derrière la PCRE un enjeu de salaire, et non d’aide aux travailleurs, tout comme la cheffe du Parti vert qui croit qu’elle vient surtout en aide aux gens marginalisés. Annamie Paul souhaite même aller plus loin, et garantir un revenu de subsistance minimum au pays pour aider les Canadiens à payer leur logement, et ce, même s’il y a une pénurie de main-d’œuvre.

 

Garderies

Le manque de place en garderie a attiré l’attention des chefs lors de cette joute orale. Jagmeet Singh du NPD a reconnu «l’excellente idée» des libéraux, mais a douté de la volonté d’un gouvernement Trudeau à la mettre ne place. Le chef du PCC a indiqué vouloir abolir les 6 milliards de dollars accordés par le parti de Justin Trudeau pour créer de nouvelles places en garderie, et souhaite plutôt miser sur un crédit d’impôt pour soutenir les familles moins fortunées.

Le chef du BQ a dénoncé cette promesse, qui retirerait de l'argent à l'État québécois. Il estime que le programme des garderies est la preuve que la province peut mettre en place de telle initiative, et qu'elle «n'a pas besoin d'une ingérence, et de condition du fédéral».

Le premier ministre sortant a défendu son projet, soulignant au passage qu’Erin O’Toole ne comprenait pas le système de garderie québécois.

La cheffe du Parti vert a rappelé l’importance d’un tel programme pour aider les femmes à retourner sur le marché du travail, mais s’est désolée de voir que cet enjeu lui semblait moins prioritaire, comme bien d’autres qui concernent les femmes.

 

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