Petite guide pour rendre votre entreprise plus efficiente

Offert par Les Affaires


Édition du 26 Mai 2021

Petite guide pour rendre votre entreprise plus efficiente

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Édition du 26 Mai 2021

Par François Normand

L’efficience fait référence à la manière dont une entreprise transforme ses ressources (Photo: ThisisEngineering RAEng pour Unsplash)

EFFICIENCE MANUFACTURIÈRE. Efficience, efficacité ; ces deux mots se ressemblent. Pourtant, ils ont une signification très différente, surtout pour les entreprises qui misent sur l’efficience, car celle-ci nécessite une réflexion et une planification stratégique plus en profondeur.

L’efficacité fait référence à la vitesse à laquelle votre entreprise fait des choses, explique la Banque de développement du Canada (BDC). Si la machine d’une PME fabrique habituellement 10 articles par heure, et qu’elle est désormais en mesure d’en faire 12, elle est plus efficace — certains diront plus productive.

Pour sa part, l’efficience fait plutôt référence à la manière dont une entreprise transforme ses ressources — du temps aux employés en passant par l’argent — en activités utiles pour cette organisation.

Éric Frenière, conseiller d’affaires principal à la BDC, estime qu’il y a plusieurs raisons pour lesquelles les entreprises doivent aspirer à être plus efficientes. « Elles peuvent limiter l’impact de la pénurie de main-d’œuvre, s’ajuster à la perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales causée par la pandémie, ainsi que mieux répondre aux besoins de leurs clients », résume-t-il.

Sur le plan environnemental, il précise que l’efficience permet de mieux tenir compte du coût total de détention d’un produit pour l’ensemble de son cycle de vie, de sa production à son déclassement.

 

Quelle est votre compétence distinctive ?

Raf Jans, professeur au Département de gestion des opérations et de la logistique à HEC Montréal, affirme que la première étape pour améliorer l’efficience d’une entreprise consiste à déterminer quelle est sa compétence distinctive, c’est-à-dire ce qu’elle fait mieux que ses concurrents.

« Il faut comprendre l’industrie et l’entreprise, soit l’attribut compétitif que l’on veut offrir à nos clients », note-t-il.

En matière de gestion des opérations, la littérature reconnaît habituellement huit compétences distinctives, que l’École de gestion de l’Université de Sherbrooke recense ainsi :

 

  1. Les hauts standards de qualité
  2. La qualité régulière
  3. La flexibilité dans les caractéristiques des produits
  4. La flexibilité dans la taille des lots
  5. La rapidité d’exécution
  6. Le respect des délais
  7. L’Innovation
  8. La réduction des coûts au minimum

 

 

Le souci, c’est que plusieurs entreprises estiment être capables d’exceller dans toutes ces aptitudes. Or, c’est impossible, précise Raf Jans. « On ne peut arriver à toutes les appliquer, même si l’on peut en maîtriser quelques-unes. »

Une entreprise qui mise sur la flexibilité pour être en mesure de prendre des commandes de dernière minute ou fabriquer des lots sur mesure doit par exemple avoir une capacité excédentaire, ce qui fait augmenter ses coûts de production.

Par conséquent, cette entreprise ne peut pas à la fois se distinguer de ses concurrents en misant sur de faibles coûts de production. C’est la raison pour laquelle une entreprise doit connaître son attribut compétitif pour espérer devenir plus efficientes.

 

Investir en capital pour créer son marché

Hart Print, une PME de Montréal qui fait de l’impression numérique sur les canettes de bière des microbrasseries, a bien compris ce processus.

Dès sa fondation en 2018, elle a misé sur l’efficience pour se démarquer de la concurrence et occuper une niche de marché bien précise : la flexibilité quant aux caractéristiques et à la taille des lots, mais à un prix plus élevé que ses concurrents.

« Les imprimeurs traditionnels exigent une commande de 150 000 canettes. De notre côté, on peut imprimer un lot de 5 000 canettes, et nos clients peuvent nous fournir leur logo par l’entremise de notre site web », explique le directeur général de Hart Print, Jean-Pierre Paradis.

Pour offrir cette flexibilité aux microbrasseries, la PME a investi plus de 5 millions de dollars (M$) dans une imprimante numérique. Un investissement qui donne des résultats.

« Il y a un an, nous avions quatre employés. Maintenant, nous en avons plus de 30 », constate le patron de l’entreprise, dont les revenus ont atteint 9 M$ en 2020. Hart Print réalise 80 % de ses ventes au Québec, 15 % en Ontario et 5 % aux États-Unis, plus précisément dans le nord-est du pays et en Californie.

 

La recette de Heinz Canada

De son côté, le manufacturier agroalimentaire Heinz Canada déploie plusieurs mesures afin d’être plus efficient, explique Audrey Massicotte, directrice de l’excellence opérationnelle à l’usine de Mont-Royal — la seule au Canada.

D’une part, les 950 employés sont constamment sollicités pour proposer des idées afin d’améliorer l’efficience de l’entreprise, et ce, de la qualité des produits jusqu’à la santé et sécurité au travail.

D’autre part, le complexe industriel — le site de Mont-Royal abrite 12 mini-usines destinées à différentes gammes de produits — met à la disposition de ses employés les meilleurs outils pour accomplir leurs tâches.

Enfin, dans l’ensemble du groupe Heinz dans le monde, les différentes usines partagent entre elles leurs meilleures pratiques en s’appuyant sur la méthode des 5 S (ordonner, ranger, dépoussiérer, rendre évident, être rigoureux) développée par la multinationale japonaise Toyota.

« Ce programme de partage d’information nous permet de réduire les risques liés à la santé et à la sécurité au travail, d’augmenter la qualité des produits et d’améliorer la productivité », souligne Audrey Massicotte.

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