L'éolien prend son envol

Offert par Les Affaires


Édition du 22 Septembre 2021

L'éolien prend son envol

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Édition du 22 Septembre 2021

Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) tiendra deux séances d’information publiques sur le projet de parc éolien Apuiat, le 7 octobre à Port-Cartier et le 13 octobre en mode virtuel sur sa page Facebook. (Photo: courtoisie)

EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE. Le lancement du parc éolien Apuiat vient établir de nouvelles façons de faire pour la nation innue du Québec, qui n’avait jamais été propriétaire et actionnaire d’un projet énergétique de cette ampleur. Cette installation sur la Côte-Nord pourrait d’ailleurs devenir une source d’inspiration pour les communautés autochtones.

En février dernier, le gouvernement provincial a annoncé que ce projet de 200 mégawatts (MW), dont le coût est estimé à 600 millions de dollars, irait de l’avant. La construction du parc éolien, qui doit s’amorcer à l’été 2022 sur le territoire traditionnel des Innus d’Uashat mak Mani-Utenam et sur les terres publiques de la ville de Port-Cartier, permettra la création de 300 emplois dans cette région. 

Le montant des retombées économiques d’Apuiat n’a pas été chiffré. Il y a cependant plusieurs avantages pour les neuf communautés innues du Québec, qui sont les instigatrices du projet. «La nation innue (qui regroupe les neuf communautés) est copropriétaire, donc nous allons retirer 50 % des profits», précise Marc Genest, président de la Société en commandite Apuiat et directeur du développement, du territoire et du patrimoine de la Première Nation des Innus Essipit, enclavée dans Les Escoumins.

Les profits générés seront effectivement partagés à parts égales entre la nation innue et l’entreprise partenaire, Boralex. «Pour la première fois dans l’histoire de la nation innue, nous sommes les promoteurs et les actionnaires d’un grand projet de développement économique», lance Mike Mckenzie, chef du Conseil d’Innu Takuaikan Uashat mak Mani-utenam, à Sept-Îles.

Les revenus générés serviront à financer des projets dans chaque communauté, qui décideront chacune de leur côté ce qu’elle souhaite en faire. «Ça peut être pour des programmes sociaux, des programmes d’infrastructures, ou ça peut être utilisé comme investissement. Cela n’a pas encore été décidé», précise Mike Mckenzie.

Hydro-Québec achètera l’énergie produite pendant 30 ans. À 0,06 $ le kilowatt heure (kWh), Apuiat est le projet le plus compétitif de l’histoire de l’éolien au Québec, souligne Alexandra Agagnier, cheffe de projets à Boralex. «L’éolien est la meilleure source d’énergie pour complémenter l’hydroélectricité», ajoute-t-elle. 

L’équipe du projet recueille présentement les autorisations environnementales nécessaires. Des consultations sont également en cours depuis quelques mois dans la région pour vérifier l’acceptabilité sociale du parc éolien. « Jusqu’à maintenant, les commentaires sont principalement positifs, affirme Alexandra Agagnier. Les gens sont contents de voir arriver le projet, ça fait longtemps qu’on en parle. »

 

Une source d’inspiration

La nation innue envisage de se rassembler à nouveau à l’avenir pour développer d’autres projets, explique le chef Mike Mckenzie. « Si nous avons une cible potentielle sur le plan énergétique qui peut être intéressante dans une autre communauté, nous allons nous asseoir et explorer les possibilités », avance-t-il.

Il précise que plusieurs chefs sont ouverts à travailler ensemble. « Dans nos discussions au sein de la nation innue, on prévoyait peut-être utiliser une partie des montants des revenus d’Apuiat pour créer une corporation et cibler des projets communs que nous pourrions développer », fait-il remarquer.

De son côté, Marc Genest espère qu’Apuiat deviendra une source d’inspiration. « Que des Premières Nations se regroupent avec un partenaire privé sur un projet de cette ampleur, c’est vraiment une approche différente pour nous, souligne-t-il. Nous sommes les promoteurs d’un projet et nous contribuons à l’économie. »

Il note également un changement d’attitude au sein de la société d’État. « Les relations n’ont pas toujours été fructueuses entre Hydro-Québec et les Premières Nations, admet-il. Dans le passé, il y a eu beaucoup de développements de projets sur les territoires autochtones sans compensation. »

L’obtention d’une mise de fonds pour les communautés autochtones est aussi historiquement plus difficile que pour une municipalité ou une MRC, parce qu’elles n’ont pas la même capacité d’emprunt, poursuit le président de la Société en commandite Apuiat. « Cela nous rendait moins compétitifs, mais aujourd’hui, nous avons de nouvelles sources de financement, rappelle-t-il. Tout n’est pas réglé, mais il est maintenant possible de se financer à des taux d’intérêt plus près de la réalité des municipalités et des MRC. » 

Quant à Bolarex, qui se spécialise dans la production d’énergie renouvelable, elle compte accélérer le développement de la filière éolienne à l’échelle de la province. « Il y a vraiment des occasions au Québec, parce que l’éolien est la source d’énergie renouvelable la moins chère », estime Patrick Decostre, président et chef de la direction de l’entreprise dont le siège social est à Kingsey Falls, dans le Centre-du-Québec. Celle-ci compte d’ailleurs « doubler de taille d’ici 2025 ».

Actuellement, les parcs éoliens du Québec qui sont sous contrat avec Hydro-Québec représentent une puissance de 4000 MW. « On pense pouvoir tripler cette puissance dans les prochaines années », avance Patrick Decostre. La société d’État lancera justement d’ici la fin de l’année un appel d’offres pour l’ajout d’un bloc de 300 MW. « Mais c’est très peu par rapport à ce qu’on peut faire au Québec », estime-t-il.

 

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