Devancer les tendances en droit des affaires

Offert par Les Affaires


Édition du 22 Septembre 2018

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Édition du 22 Septembre 2018

Comment un cabinet ­peut-il se garder à jour ? ­En embauchant des jeunes très au fait des nouvelles technologies et en s’assurant que les avocats d’expérience continuent d’explorer et de s’ouvrir aux dernières tendances. [Photo : Getty Images]

Cannabis, intelligence artificielle, chaîne de blocs (blockchains), fintechs... De nombreux secteurs d'affaires innovants émergent au Québec et les cabinets d'avocats s'efforcent de répondre à leurs besoins.

«C'est fondamental d'être présents dans ces nouveaux secteurs, confirme MeJocelyn Auger, associé de BCF Avocats d'affaires. Au Québec, une forte proportion des entreprises en démarrage agissent dans les nouvelles technologies. Une petite start-up de quatre personnes deviendra peut-être le géant de demain.»

Les jeunes entreprises en technologie éprouvent souvent des besoins similaires. La gestion de la propriété intellectuelle est primordiale, puisqu'elle constitue le gros de la valeur de l'entreprise. La recherche de financement représente un autre élément crucial pour ces jeunes pousses. Les cabinets doivent rester en contact avec tout cet écosystème de fonds d'investissements, d'anges investisseurs et de programmes gouvernementaux. Sans oublier que de judicieux conseils sur la structuration de l'entreprise et sur les étapes à prioriser peuvent éviter de graves erreurs.

Travailler auprès de start-up pose toutefois des défis, notamment sur le plan de la facturation. Même dans un secteur techno très financé, le budget d'une entreprise en démarrage n'a généralement rien à voir avec celui d'un CGI ou d'un Ubisoft. «Il faut donc créer des programmes permettant de sélectionner les plus prometteuses et de les accompagner en tenant compte de leurs moyens», explique Me Auger.

Il donne l'exemple de BCF Imagine, lancée en mars 2017, dont il est le responsable. Les entreprises sont sélectionnées à partir de critères rigoureux. Elles peuvent ensuite bénéficier de réductions, de prix spéciaux ou encore de congés d'honoraires. «Nous nous attendons à nous faire payer un jour, mais nous espérons surtout découvrir les grandes entreprises de l'avenir, lesquelles deviendront des clients majeurs du cabinet», poursuit l'avocat de BCF. Une telle démarche, que Me Auger compare à celle d'un portefeuille d'investissement, peut bien sûr mener à des gains et à des pertes. Le choix des start-up et la diversification se révèlent cruciaux, tout comme l'aide que BCF apporte à la réussite de ces entreprises en tant que conseiller d'affaires.

L'entente annoncée le 27 août entre Dunton Rainville et la firme de technologie juridique Lex Start constitue un autre exemple de la volonté des cabinets de servir de jeunes entreprises aux moyens financiers limités. La plateforme en ligne de Lex Start simplifie les procédures et permet à Dunton Rainville d'offrir des services aux entrepreneurs à des prix concurrentiels. À l'occasion de l'annonce, Me Jean-Jacques Rainville confirmait que cette entente incarnait la volonté de sa firme de «contribuer au développement et à la pérennité des entreprises en démarrage».

Des avocats passionnés

Cette volonté fait aussi partie de la culture du cabinet Davies, selon l'associé Me Elliot A. Greenstone. Cela exige non seulement d'être prêt à servir les entreprises dans les nouveaux secteurs, mais de rester en avance sur les tendances du marché. Il donne l'exemple des blockchains, sur lesquels il travaille depuis 2012. En 2014, alors qu'il agissait comme témoin expert devant le Sénat canadien, il avertissait déjà que le potentiel de cette technologie dépassait largement les cryptomonnaies, une prédiction en voie de se confirmer quelques années plus tard.

Comment un cabinet peut-il se garder à jour ? En embauchant des jeunes très au fait des nouvelles technologies et en s'assurant que les avocats d'expérience continuent d'explorer et de s'ouvrir aux dernières tendances. Selon Me Greenstone, l'engagement doit dépasser le simple travail. Il doit constituer une passion. Lui-même agit comme avocat en fusions et acquisitions, mais il a obtenu un baccalauréat et une maîtrise en sciences et se définit comme un «techy».

«Même en dehors des heures de bureau, je lis et je m'informe sans arrêt au sujet des nouvelles technologies, dit-il. C'est important, car cela m'amène à parler le langage de nos clients. Je comprends leurs produits, leurs services et leurs technologies, de même que leur potentiel et leurs défis.»

Cela l'aide à développer une étroite relation avec les clients du cabinet, même les plus petits. C'est crucial, selon lui, puisque l'histoire démontre que si un cabinet travaille avec une petite entreprise et lui apporte de la valeur, elle deviendra une cliente loyale. Le cabinet Davies a contribué à l'incorporation d'Aldo au départ, et l'entreprise, qui a beaucoup grandi et mise aujourd'hui énormément sur les technologies et le commerce en ligne, est restée avec eux.

«Il faut se tenir prêts et savoir aider nos clients dans les nouveaux créneaux où ils souhaitent faire des affaires, que ce soit le cannabis récréatif, l'intelligence artificielle ou les fintechs, dès qu'ils le demandent», conclut Me Greenstone.

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