L'aéronautique : S'élever au-dessus du lot

Publié le 24/11/2014 à 06:00

L'aéronautique : S'élever au-dessus du lot

Publié le 24/11/2014 à 06:00

Par Matthieu Charest

Une centaine de nouveaux aéroports d’importance devraient être construits en Chine d’ici 2020, estime le ministère de l'Économie, de l'Innovation et des Exportations (MÉIE). Une donnée qui à elle seule démontre toute la vigueur et le potentiel de l’industrie aérospatiale dans ce pays, stimulée par l’essor économique et le développement du tourisme. Considérant l’ampleur de cette grappe industrielle au Québec, il s’agit de l’un des secteurs les plus porteurs pour les exportations. Un marché qui recèle des occasions d’affaires à profusion pour toute une constellation de PME québécoises.

Consultez notre dossier : Des secteurs porteurs pour exporter en Chine

« Après les États-Unis, la Chine est le plus grand marché au monde pour les aéronefs commerciaux », souligne le Service des délégués commerciaux du Canada. Au cours des prochaines années, le pays prendra livraison de plus de 4 300 aéronefs. Un marché estimé à 480 milliards de dollars américains, souligne le gouvernement fédéral.

L’importance accordée par la Chine au « développement d’avions indigènes, et au rehaussement de sa capacité de production, poursuit le Service, offre plusieurs opportunités ». Plusieurs débouchés, notamment dans la fabrication de pièces et de composantes, la simulation, la formation du personnel naviguant, le développement de technologies de contrôle et de sécurité, ou la gestion des infrastructures, s’offrent aux entreprises canadiennes.

Un constat confirmé par les autorités québécoises, pour qui le secteur aérospatial est l’un des domaines « les plus dynamiques en Chine ». Une expression lourde de sens au vu de la croissance transversale qui s’observe dans l’ensemble de l’économie de ce pays. Pour Marie-Ève Jean, directrice des marchés Asie-Pacifique et Océanie chez Export-Québec, « les Chinois recherchent l’expertise québécoise dans ce secteur. Et nous n’avons rien à envier aux autres [à la compétition internationale], soutient-elle. »

Au-delà des normes établies

La montréalaise Newmerical Technologies International, qui offre un logiciel de prédiction des effets du givrage sur les appareils, est présente en Chine depuis 2004. L’équipe d’une vingtaine de personnes compte des entreprises, comme le Comac (le Commercial Aircraft Corporation of China qui appartient à l’État), et des instituts parmi ses clients.

Après une décennie de relations commerciales basée sur leur logiciel spécialisé, l’entreprise a franchi une nouvelle étape au début de l’année, explique le président, Wagdi Habashi. « Après à peu près quatre ans d’essai pour leur premier jet régional, l’ARJ-21, ils n’arrivaient pas à le certifier. N’importe quelle classe d’avion, avant d’être complètement certifiée, doit démontrer qu’il n’est pas pénalisé par la glace. Le givrage est l’une des grandes causes des accidents, ou des incidents, aériens. En avril dernier, nous les avons convaincus de venir au Canada, et nous avons réussi à le certifier en un temps record. C’était notre première expérience “physique” ».

Ce succès a inspiré un grand projet à M. Habashi. « L’intérêt de la Chine à venir tester leurs appareils ici grandit. Nous proposons de créer un centre à Montréal, et un en Chine, où l’on combinerait essai en vol et simulation, explique-t-il. » Un projet qui représente de très belles occasions pour la grappe aéronautique québécoise. « Évidemment, on ne peut pas travailler de façon isolée, ajoute le président. Nous développons tout à Montréal, et nous avons des représentants là-bas qui s’occupent de nos ventes. »

Selon les années, la proportion des ventes que réalise Newmerical Technologies International en Chine représente de 30 à 50%. « Ce qui est particulièrement intéressant en Chine, soutient-il, c’est que puisque l’industrie aéronautique y est récente, ils sont très ouverts à adopter de nouvelles méthodes. »

Conseils aux entrepreneurs intéressés par la Chine

«Ce n’est pas aussi difficile que l’on pourrait le penser de travailler avec les Chinois. Il y a des pays où c’est beaucoup plus complexe d’entrer sur le marché. Ils [les Chinois] veulent travailler avec LE meilleur dans le domaine. Une fois que nous avons prouvé que nous le sommes, la vie est facile. Il faut aussi savoir faire abstraction de notre mentalité nord-américaine, là-bas, on ne peut pas réussir sans avoir un représentant sur place qui sait comment approcher une entreprise. Trouvez le bon partenaire. Il faut avoir une grande confiance en lui. » - Wagdi Habashi, président de Newmerical Technologies International

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