Déploiement des tests de dépistage rapides au bureau

Publié le 23/06/2021 à 14:07

Déploiement des tests de dépistage rapides au bureau

Publié le 23/06/2021 à 14:07

Par La Presse Canadienne

(Photo: La Presse Canadienne)

Une fois par semaine, Akin Guler se rend dans une salle de réunion de son bureau où l’un de ses collègues — formé pour faire passer des tests COVID-19 rapides — insère un petit coton-tige dans sa narine. Quinze minutes plus tard, le résultat est connu. 

«C’est comme un test de grossesse», explique M. Guler, responsable des ventes chez Rimot.io, un fabricant de matériel électronique de Dartmouth, en Nouvelle-Écosse. «J’ai l’impression que c’est une responsabilité sociale. Ce n’est pas seulement pour moi, c’est pour nous tous.»

Alors que les travailleurs retournent petit à petit dans les immeubles de bureaux et sur les chantiers, certains se voient proposer des tests COVID-19 rapides en milieu de travail. Un programme, dirigé par le consortium de dépistage rapide de Creative Destruction Lab (CDL), est déployé dans tout le Canada dans le but de dépister les infections asymptomatiques.

Ceux qui sont à l’origine du projet affirment qu’il contribuera à limiter les éclosions en milieu de travail et à prévenir, peut-être, de futurs confinements, en gardant ouverte l’économie canadienne. 

«Jusqu’à ce qu’il y ait une immunité collective grâce aux vaccins, si le virus commence à se propager et que nous ne savons pas qui est porteur, nous devrons retourner en confinement», explique Jeff Larsen, responsable de CDL pour l’Atlantique et directeur exécutif de l’innovation et de l’entrepreneuriat à l’Université Dalhousie. «Avec des solutions de tests et de traçage généralisées, nous pouvons être plus ciblés.»

 

Retard au Québec

Certains des plus grands employeurs au Canada, comme Air Canada, Rogers Communications et Loblaw, se sont déjà joints à un groupe pilote de tests rapides plus tôt cette année. Le programme est maintenant étendu à tout le pays, avec une très bonne utilisation jusqu’ici, soutient M. Larsen. 

Et en Nouvelle-Écosse, l’adhésion a été «extraordinaire», dit-il. Jusqu’à présent, 275 lieux de travail en Nouvelle-Écosse, comptant au total plus de 50 000 employés, ont accepté de participer au programme — près de 10% de la main-d’œuvre de la province — et 400 autres employeurs sont inscrits. Certains l’ont fait via CDL, tandis que d’autres ont travaillé directement avec le gouvernement provincial.

L’adhésion en Nouvelle-Écosse reflète l’adoption précoce par cette province des tests rapides. Alors que certaines provinces ont été plus lentes à utiliser les trousses de test rapide fournies par le gouvernement fédéral — notamment le Québec —, la Nouvelle-Écosse avait commencé à les utiliser en novembre sur des sites de dépistage mobiles. Depuis lors, la province a administré environ 350 000 de ces tests rapides, a déclaré Heather Fairbairn, porte-parole du ministère provincial de la Santé.

Alors que certains mettaient en doute l’efficacité de ces tests, la Nouvelle-Écosse a pu identifier 378 cas positifs sur des sites de test mobiles depuis le 1er avril, a déclaré Mme Fairbairn.

La province s’associe maintenant à CDL, aux chambres de commerce locales et à sept réseaux régionaux d’entreprises pour offrir aux personnes asymptomatiques des tests en milieu de travail. Les entreprises de plus de 50 employés peuvent s’inscrire auprès du gouvernement, tandis que les plus petites travaillent directement avec CDL.

Pour Trevor Hennigar, directeur à l’entreprise Rimot, proposer des tests rapides est une façon d’aider les employés à se sentir en sécurité pour revenir au travail en personne. «Nous voulons aussi simplement faire notre part pour arrêter la propagation de cette chose.»

 

Éliminer les obstacles

Alors que les Néo-Écossais ont déjà accès à la fois à des tests rapides sans réservation et à des tests PCR sur réservation, l’offre de tests directement sur le lieu de travail contribue à éliminer les obstacles qui pourraient empêcher certains travailleurs d’aller par eux-mêmes se faire tester régulièrement, estime M. Hennigar. «Nous voulons que ça fasse simplement partie d’une journée de travail.»

Rimot a rendu le dépistage rapide volontaire, mais M. Hennigar précise que c’est «fortement encouragé» et il s’attend à la participation de la plupart des employés qui retournent au bureau, sinon tous.  

Mais ces tests rapides ne constituent qu’une partie des mesures sanitaires mises en place par Rimot pour freiner la COVID-19, rappelle le directeur. L’entreprise effectue aussi un dépistage quotidien auprès des travailleurs à l’aide d’un kiosque installé dès le début de la pandémie. Il est équipé d’un écran sans contact et d’un questionnaire automatisé auquel les utilisateurs répondent à l’aide d’une pédale. Il dispose également d’une caméra thermique pour prendre la température des employés — et peut même vérifier la conformité du masque.

Toutes ces mesures comportent des frais, mais si on les compare aux coûts importants d’une fermeture d’entreprise, elles permettent d’économiser de l’argent, assure M. Hennigar. Les trousses de test rapide utilisées dans le programme de dépistage en milieu de travail sont d’ailleurs payées par le gouvernement fédéral et sont fournies aux employeurs par le gouvernement provincial, précise Mme Fairbairn.

Le gouvernement de la Nouvelle-Écosse offre également une formation et de l’équipement de protection individuelle, tandis que les employeurs acceptent de prendre en charge les coûts de fonctionnement du programme, tels que les dépenses liées aux ressources humaines et autres mesures de sécurité.

Le test antigénique rapide utilisé en Nouvelle-Écosse est le «PanBio» d’Abbott, un test «à flux latéral», avec écouvillon nasal peu profond, a précisé Mme Fairbairn. «C’est un test simple qui pourrait être comparé, grosso modo, à un test de grossesse à domicile.»

 

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