Créer de la richesse avec les rachats d'actions

Publié le 25/04/2011 à 11:19, mis à jour le 26/04/2011 à 10:01

Créer de la richesse avec les rachats d'actions

Publié le 25/04/2011 à 11:19, mis à jour le 26/04/2011 à 10:01

[Photo : Gilles Delisle]

S’il y a un concept mal compris dans le monde du placement, c’est bien celui des rachats d’actions.

Par exemple, pour plusieurs dirigeants, racheter des actions ressemble à un aveu d’impuissance ou d’échec. Selon leur conception, les actionnaires leur ont confié du capital et leur retourner signifie qu’ils ont été incapables de le faire fructifier.

Il y a quelques semaines, je discutais de création de richesse avec une personne qui a plus de 20 ans d’expérience dans le monde de la finance. Soudainement, elle me lance, « ça ne se peut pas que créer de la richesse soit aussi simple que de racheter de ses actions. Si c’était le cas, tout le monde le ferait…»

Justement, ce n’est pas aussi simple qu’en apparence…

La mécanique

Il est vrai que la mécanique est simple. Ainsi, la société dépose auprès de la Bourse un avis d’intention par lequel elle rend publique son intention de racheter de ses actions au cours des 12 prochains mois. Et ensuite, par l’entremise d’un courtier en valeurs mobilières, elle rachète sur le parquet de ses actions à sa discrétion ou le courtier le fait selon ses instructions.

Par contre, il est plus compliqué de le faire intelligemment pour vraiment enrichir ses actionnaires. De nombreuses sociétés ont détruit de la richesse en rachetant de leurs actions et certaines de façon systématique.

La façon la plus évidente c’est lorsque l’entreprise paie trop cher pour racheter ses actions. Ainsi, lorsque les rachats sont devenus très populaires, en fin de marché haussier en 2007, de nombreuses directions ont racheté de leurs actions payant plus de 20 fois leurs profits, des bénéfices en plus gonflés par l’exubérance du contexte économique.

Un autre exemple qui m’horripile particulièrement est celui de la direction de Cisco Systems, le géant incontesté de la réseautique. Cisco a racheté de ses actions pour plusieurs milliards de dollars depuis 10 ans. Et la direction s’en vante. Toutefois, pendant que la main droite rachète, la main gauche elle émet des actions à ses employés. Ce qui crée la situation suivante :

Elle rachète en Bourse, disons à 20$US. De l’autre côté, lorsque les employés exercent leurs options provenant de leurs généreux programmes de stock-options, Cisco émet des actions à des prix variant entre 12 et 17$US.

Les clés du rachat

Maintenant, dites-moi si les actionnaires s’enrichissent lorsque la compagnie achète des actions à 20$US qu’elle a vendues (émises) à 15$US. N’est-ce pas l’antithèse de la création de richesse ? En fait, c’est le moyen idéal pour enrichir les employés aux dépens et avec le capital des actionnaires.

Je vous dirais que la clé du rachat d’actions, c’est lorsqu’il s’insère à l’intérieur d’une stratégie rationnelle de gestion du capital. Ainsi, pour qu’un rachat enrichisse vraiment les actionnaires, il faut qu’il se fasse à un prix inférieur à la valeur intrinsèque de l’entreprise. Il faut aussi qu’il se fasse avec du capital excédentaire, sans mettre en péril sa situation financière.

Enfin, il faut qu’il soit significatif car racheter quelques actions ici et là est une perte de temps.

Les sociétés qui font cela de façon systématique année après année ont de fortes chances d’être des placements très lucratifs.

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