Ces acquisitions qui peuvent détruire la richesse

Publié le 09/05/2011 à 11:36

Ces acquisitions qui peuvent détruire la richesse

Publié le 09/05/2011 à 11:36

[Photo : Gilles Delisle]

Le 3 mai, le conseil d’administration de CML Healthcare a annoncé les départs de Paul J. Bristow, président et chef de la direction et Kent Nicholson, président et chef de l’exploitation de CML.

CML est une société de soins de santé spécialisée dans les services de laboratoire. Cette annonce m’a attristé car j’ai rencontré M. Bristow à quelques reprises par le passé et j’avais une grande admiration pour ce qu’il a fait.

CML a longtemps été considérée, à juste titre, parmi les sociétés canadiennes les mieux gérées. Ses problèmes ont commencé, vous l’aurez deviné, lorsqu’elle a amorcé un plan d’expansion aux Etats-Unis.

Loin d’enrichir, son départ témoigne du tort immense que peuvent faire des acquisitions.

En février 2008, CML a réalisé sa plus importante acquisition aux États-Unis, soit American Radiology Services pour 150 M$ US. À l’époque, même si les financiers étaient conscients des risques, on attribuait tout de même toutes les chances de succès à l’équipe de CML. Ne s’agissait-il pas de dirigeants parmi les meilleurs au Canada ?

Radiation de 100M$

Le problème avec les acquisitions, c’est que lorsqu’on réalise notre erreur, le dommage est fait en grande partie. Plus de trois ans plus tard, American Radiology Services n’a pas performé selon les attentes, loin de là. Par exemple, en 18 mois, les marges bénéficiaires ont fondu de 6 %. L’an dernier, on a changé la direction américaine. Et depuis 12 mois, on a pris une radiation de 101 M$, reconnaissant qu’on avait payé trop cher.

De plus, la direction a dû investir temps et ressources pour tenter de revirer ses activités américaines, ou du moins pour limiter les dégâts.

Aujourd’hui, le conseil d’administration a perdu patience, se lançant à la recherche de sang nouveau. Observez l’ironie ; le conseil était certes d’accord pour acheter aux États-Unis, mais une fois que ça tourne mal, on se dépêche de mettre les deux dirigeants à la porte.

Le reste est facile à prédire. La nouvelle direction s’empressera de vendre les activités américaines, probablement pour une bouchée de pain, pour repartir sur de nouvelles bases.

L’actionnaire, dont le titre n’a rien fait depuis trois ans en raison des ratés aux Etats-Unis, perd des millions en plus de perdre des dirigeants très compétents.

Le cas de CML est loin d’être unique. Elles sont en effet nombreuses les sociétés qui ont cherché la croissance rapide par acquisition pour récolter le désastre. C’est loin d’être la voie facile pour créer de la richesse…

Vous comprenez pourquoi maintenant j’ai tendance à être nerveux lorsqu’une société révèle que dorénavant elle croîtra par acquisition…

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