Quand le public et le privé s'allient pour contrer les enjeux climatiques des villes au Québec

Publié le 04/11/2016 à 07:49

Quand le public et le privé s'allient pour contrer les enjeux climatiques des villes au Québec

Publié le 04/11/2016 à 07:49

Les enjeux des villes liés au climat sont colossaux au Québec. Risques d’inondations en cas de pluies importantes, bordées de neige plus abondantes à dégager sur les routes, érosion des berges… Les entreprises privées travaillent de plus en plus main dans la main avec les pouvoirs publics pour relever ces défis de société.

À Victoriaville, c’est Gesterra, une entreprise codétenue par la municipalité régionale de comté (MRC) d’Arthabaska, un regroupement de 23 municipalités situées dans la région du Centre-du-Québec, et une firme privée, Gaudreau Environnement, qui se chargent de la gestion des matières résiduelles des résidents du secteur. Il a fallu adopter une loi privée pour qu’une telle société, issue d’un partenariat entre le privé et le public, puisse voir le jour.

Dix ans après sa création, Gesterra a un projet d’agrandissement de ses plateformes de compostage de Saint-Rosaire de plus de 10 millions de dollars. « Les résultats sont probants : alors qu’en moyenne seulement 30 % des municipalités au Québec collectent le compost, dans notre MRC, ce sont 96 % », se réjouit André Bellavance, le maire de Victoriaville.

Gesterra tire sa force de sa double appartenance publique-privée. « Nous avons d’autres régions comme clients. Quand je les rencontre, je connais leurs défis, puisque nous sommes notamment responsables du plan de gestion des matières résiduelles des municipalités de la MRC. Mais notre statut de société d’économie mixte nous autorise à faire des contrats de gré à gré plutôt que de nous obliger à faire des appels d’offres. Cela nous permet d’être plus souples et donc plus compétitifs », souligne Charles Lemieux, directeur général de Gesterra. Le but : « rentabiliser les infrastructures et être un outil économique régional ».

L’entreprise fait également de la R-D en vue d’enfouir le moins possible de matières et de pouvoir au contraire les réutiliser. « Nous avons entre autres travaillé avec notre fournisseur, Gaudreau Environnement, pour créer des dalles décoratives écologiques faites à partir de plastique et de verre, deux matières difficilement recyclables au Québec actuellement », explique Charles Lemieux. Ces travaux de recherche ont donné lieu à la création d’une entreprise, Regénération, chargée de développer et de commercialiser ces dalles.

Des exemples de collaborations

Les exemples de collaborations entre les entreprises privées et les pouvoirs publics se multiplient au Québec dans le domaine de l’environnement. La Ville de Saint-Hyacinthe, située à une cinquantaine de kilomètres de Montréal, produit du gaz naturel à partir des résidus organiques récoltés chez les particuliers et dans les entreprises agroalimentaires de la région. Tout le monde y gagne. Les firmes, qui paient pour la collecte, n’ont plus à chercher de solution pour se débarrasser de leurs résidus. De son côté, la Ville vendra le surplus de production énergétique issue des biogaz à Gaz Métro à partir de 2017. « Ce sera une source de revenus non négligeable », affirme Brigitte Massé, directrice des communications de la Ville de Saint-Hyacinthe.

Toutefois, le secteur privé se sent parfois freiné dans son élan pour soutenir les pouvoirs publics dans leurs efforts. « Notre implication pourrait être plus grande, par exemple dans notre volet conseil en amont des projets, mais on nous empêcherait ensuite de répondre à l’appel d’offres », explique Catherine Roy-Cardin, responsable du développement des affaires du secteur municipal chez Énergère, une entreprise de services écoénergétiques pour les bâtiments.

Néanmoins, on constate des avancées. Certaines municipalités ont remplacé la règle du plus bas soumissionnaire par celle de la meilleure valeur actuelle nette, qui consiste à calculer si l’investissement envisagé permettra d’atteindre les objectifs espérés. « C’est assez nouveau pour les villes, mais c’est intéressant car on prend en compte l’impact réel. Cela laisse donc place à l’innovation, alors que la règle du plus bas soumissionnaire ne favorise pas la créativité, puisqu’il faut réduire les coûts au maximum », poursuit Catherine Roy-Cardin.

« Les entreprises spécialisées en environnement se plaignent surtout de ce qui représente un fléau à leurs yeux : la municipalisation des services environnementaux », lance Richard Mimeau, directeur général du Conseil des entreprises en technologie environnementale du Québec (CETEQ). L’organisme a créé un département spécialisé dans la lutte contre les changements climatiques en 2015.

Une voie est donc ouverte pour laisser toute la place au secteur privé et à l’innovation.

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