Arbre: un produit financier rentable

Publié le 03/11/2016 à 14:25

Arbre: un produit financier rentable

Publié le 03/11/2016 à 14:25

ForestFinance investit dans les forêts avec comme objectif la pérennité environnementale, le bien social et les bénéfices financiers.

Par Nina Siegal, Sparknews

Depuis des années, il est admis que la protection des forêts relève de l'activité des organisations caritatives. Harry Assenmacher, un écologiste allemand, est arrivé à la conclusion que cette hypothèse était erronée. « Pour faire du bien à l'environnement, vous devez modifier le système économique », a-t-il déclaré.

Quand les écologistes ont adopté la reforestation pour en faire un outil visant à inverser les modifications climatiques, Assenmacher a décidé que tout projet significatif de reforestation à grande échelle devait être financé par une entreprise, et non par une organisation caritative.

C’est comme ça qu’est née ForestFinance, la société qu'il a fondée à Bonn. Elle vend des « produits forestiers durables » comme une classe d'investissements, comparables à des actions et des obligations.

La société invite les investisseurs à prendre des parts (c'est-à-dire des arbres) dans des forêts qui sont gérées de façon éthique et durable.

Au Panama, en Colombie, au Pérou et au Vietnam, les partenaires de la société plantent de nouvelles forêts sur des prairies en jachère qui étaient autrefois des forêts vierges tropicales. Ce ne sont pas des monocultures forestières qui épuisent le sol, mais plutôt des forêts mixtes, conçues pour fournir des habitats à la vie sauvage et contrebalancer les émissions de CO2. ForestFinance intègre également un mélange d'espèces d'arbres à des monocultures forestières existantes pour enrichir la biodiversité.

ForestFinance a des concurrents, mais Assenmacher déclare qu'ils ont tendance à pratiquer la monoculture forestière qui ne vise pas à la biodiversité ou à l'impact social. ForestFinance garantit également des salaires justes et de bonnes conditions de travail à ses employés, qui sont souvent issus des populations autochtones. Les projets de la société ont fait l'objet de certifications de la part de plusieurs organismes : le Forest Stewardship Council, le programme UTZ pour une agriculture durable et de meilleures conditions de travail et le Gold Standard pour la réduction des émissions de carbone.

Les produits de placement comportent des plans à court et long terme. Dans le TreeSavingsPlan, les clients prennent à bail une parcelle sur laquelle des arbres sont plantés. Vingt-cinq années plus tard, les arbres sont sélectivement abattus, laissant la forêt intacte ; les investisseurs gagnent de l'argent sur la vente du bois. Le plan coûte 396|€ (450 USD) sur un an et anticipe un retour annuel de 6 pour cent sur 25 ans, pour un revenu de 1 740 € par part (les paiements ne sont pas effectués annuellement).

Pour ceux qui préfèrent ne pas attendre aussi longtemps avant de voir leurs retours, il existe le PureCocoa, un investissement à versement unique de 3 250 € pour prendre à bail 1000 mètres carrés de terre au Pérou en vue de la production durable, d'origine unique et équitable de cacao. Les versements commencent dès la cinquième année.

Investir dans les forêts n'est pas sans risque, notamment ceux liés aux incendies, à la sècheresse et aux insectes. C’est pourquoi ForestFinance offre une assurance pour les cinq premières années après la plantation, quand les arbres sont les plus vulnérables.

Mais, pour Assenmacher, le risque le plus important a été de créer une société de ce type dans les années 90. Au début, il a essayé de le faire en tant que particulier, investissant quelques milliers d'euro pour acheter et reboiser un terrain au Panama comme une sorte de fond de pension personnel. « Quelques bons amis et membres de sa famille » se sont joints à lui, chacun investissant ce qu'il pouvait.

Ces investisseurs de la première heure ont reçu de faibles versements pour le bois récolté et les crédits carbone, toutefois le gros de leurs retours viendra cinq à sept ans plus tard. Dans l'intervalle, les personnes qui avaient investi dans GreenAcacia ont gagné environ 6 pour cent par an.

Satisfait de voir que son expérience pouvait fonctionner, Assenmacher a officiellement fondé ForestFinance en 2005. Sa croissance a été plus rapide que prévu avec une collecte de plus de 100 millions d'USD auprès de 17 000 clients. Plus de 90 pour cent d'entre eux venaient d'Allemagne, avec de nouveaux investisseurs partout en Europe. (En 2013, ForestFinance a ouvert une branche en France.)

Assenmacher déclare que toutes les critiques qui visent sa société viennent en général de la communauté financière conservatrice (car les profits de ForestFinance ont tendance à être inférieurs à ceux des actions traditionnelles) ou des écologistes activistes qui pensent que les arbres ne doivent pas être utilisés pour gagner de l'argent. À ces derniers, il répond : « Si vous voulez sauver l'environnement, vous devez trouver un moyen de parvenir à une production durable ».

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