Les banques canadiennes sont-elles toujours un refuge?

Publié le 20/05/2022 à 13:38

Les banques canadiennes sont-elles toujours un refuge?

Publié le 20/05/2022 à 13:38

Par Jean Gagnon
Le logo de la Banque Royale.

Les titres des banques canadiennes n’ont pas échappé à la correction boursière depuis le mois de février. (Photo: 123RF)

La BOUSSOLE BOURSIÈRE est une rubrique qui traite d’un événement marquant et de son effet sur le marché boursier en s’appuyant sur l’analyse d’experts. Cette analyse pourra être autant fondamentale que technique.


(Illustration: Camille Charbonneau)

Depuis le début de cette période de forte volatilité boursière, alors que les investisseurs ne peuvent fuir vers le marché des obligations, nombreux sont ceux espéraient mieux des banques canadiennes, reconnues qu’elles sont pour leur solidité financière, les bons dividendes qu’elles versent et l’augmentation régulière de la valeur de leurs titres en bourse.

Mais force est de constater qu’elles n’ont pas échappé à la correction boursière depuis le mois de février. À preuve, le fonds négocié en bourse BMO ZEB dont l’objectif est de répliquer la valeur de l’indice des banques canadiennes du S&P/TSX a perdu 14 % depuis trois mois. Les titres des banques canadiennes ont certainement été malmenés depuis trois mois, car le recul de l’indice S&P/TSX s’est limité à 8 %. durant cette période.

Dennis Mark, analyste technique à la Financière Banque Nationale, note qu’avec ce violent recul le BMO ZEB teste maintenant un important niveau de support qui se situe selon lui à 35,50 $. Permettra-t-il de freiner la baisse ?

 

Des multiples à leur plus bas

L’indice des banques se négocie actuellement à 9,9 fois les bénéfices prévus en 2023, souligne Sohrab Movahedi, analyste chez BMO Marchés des capitaux. Les titres des banques sont donc fort attrayants considérant qu’historiquement ils se négocient à l’intérieur d’une fourchette de 10 à 12 fois les bénéfices prévus.

Toutefois, il ne faudrait pas se surprendre dans le contexte de volatilité boursière actuel que la faiblesse des cours des titres bancaires persiste, indique l’analyste. Mais il croit que plusieurs facteurs, dont entre autres les bénéfices, le contexte inflationniste et les décisions des banques centrales, redonneront confiance aux investisseurs envers les titres bancaires et ramèneront les multiples d’évaluation vers le milieu de la fourchette historique.

 

Espérons de bons résultats

Les banques canadiennes entameront la divulgation de leurs résultats du 2e trimestre mercredi prochain. Rappelons que ceux du premier trimestre publiés en février avaient causé dans un premier temps une certaine hésitation chez les investisseurs. Ensuite, après une poussée intéressante entre le 7 et le 21 mars, les titres des banques se sont ensuite retrouvés dans une spirale à la baisse.

L’analyste prévoit que les résultats du 2e trimestre indiqueront une poursuite de la normalisation du crédit, soit les sommes que les banques doivent mettre de coté en prévision des pertes sur prêts. Elles seront supérieures à celles de l’an dernier, car alors les banques étaient plutôt en position de renverser les provisions faites lorsque la COVID-19 frappa.

Il prévoit une croissance modérée des bénéfices provenant des opérations bancaires, mais une contribution inférieure à l’an dernier de la part des autres secteurs, dont les marchés des capitaux qui avaient réalisé des résultats record il y a un an.

 

L’atout du dividende

Aux cours actuels, les banques canadiennes offrent un dividende moyen de 4,1%, ce qui représente environ 1,4 fois le rendement des obligations de 10 ans du gouvernement canadien.

Bien qu’il soit difficile de prévoir où s’arrêtera la chute des bourses, l’analyste croit que ce rendement du dividende constitue une protection additionnelle pour les titres des banques en cas d’une poursuite du recul des bourses.

 

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