Le titre de la Banque Nationale peut-il poursuivre sur sa lancée?

Publié le 19/08/2022 à 11:32

Le titre de la Banque Nationale peut-il poursuivre sur sa lancée?

Publié le 19/08/2022 à 11:32

Par Jean Gagnon
Une succursale de la Banque Nationale

Entre février et la fin juin, le titre de la Banque Nationale est passé de 102,50 $ à 82,50 $, un recul de près de 20%. Mais la reprise des marchés depuis deux mois lui a permis de remonter jusqu’à 94 $. (Photo: 123RF)

La BOUSSOLE BOURSIÈRE est une rubrique qui traite d’un événement marquant et de son effet sur le marché boursier en s’appuyant sur l’analyse d’experts. Cette analyse pourra être autant fondamentale que technique.


(Illustration: Camille Charbonneau)

 

Comme ceux de ses concurrentes et d’un bon nombre de compagnies dans plusieurs secteurs, le cours de l’action de la Banque Nationale a connu une 1er moitié d’année difficile. Entre février et la fin juin, il est passé de 102,50 $ à 82,50 $, un recul de près de 20%. Mais la reprise des marchés depuis deux mois lui a permis de remonter jusqu’à 94 $.

À compter du 23 août, les 6 grandes banques canadiennes divulgueront leurs résultats financiers pour le 3e trimestre de leur année financière 2022. Seront-ils suffisamment intéressants pour permettre aux titres des banques, dont celui de la Nationale, de poursuivre sur leur lancée ?

Les résultats de 3e trimestre offriront de bons et de moins éléments, suggèrent Sohrab Movahedi, analyste chez BMO Marchés des capitaux.

Il s’attend à ce que les revenus des banques soient en baisse de 3 % sur ceux de l’année précédente, en grande partie à cause d’une normalisation des niveaux de provisions pour pertes sur prêts. On se souviendra qu’avec l’arrivée de la pandémie en 2020, les banques avaient mis de côté d’énormes sommes qui allaient leur permettre de se prémunir contre toutes les difficultés que la pandémie allait causer à leurs clients, inscrivant ainsi à leurs états financiers de lourdes pertes. Mais en 2021, les banques ont récupéré une grande partie de ces sommes, exercice qui s’est traduit par des profits importants.

 

Les risques économiques toujours présents

Les risques de ralentissement économique, si ce n’est de récession, qui prévalent maintenant devraient inciter les banques à regarnir maintenant leurs provisions pour pertes, et ainsi réduire leur profits.

Par ailleurs, l’analyste perçoit actuellement une forte croissance des prêts consentis par les banques et une expansion des marges bénéficiaires résultant de la hausse des taux d’intérêt qui pourraient compenser l’augmentation des provisions pour pertes.

L’analyste de la BMO rappelle que l’indice des banques canadiennes a sous-performé l’indice du S&P/TSX de 260 points centésimaux (2,60 %) depuis trois mois et de 170 points centésimaux depuis le début de l’année.

Il note également que les titres bancaires sont actuellement bon marché, car l’indice des banques canadiennes se négocie actuellement à environ 9,8 fois les bénéfices, soit un niveau très bas considérant que le ratio historique se situe entre 10 et 12 fois.

 

Un niveau technique stratégique

Malgré la reprise intéressante du titre depuis le creux de juin, le graphique des fluctuations quotidiennes du titre démontre néanmoins une situation qui demeure plutôt précaire. Il montre bien que la tendance baissière amorcée en février est toujours là comme l’indique la ligne de tendance (flèche bleue), explique Monica Rizk, analyste senior pour Les publications Phases & Cycles.

De plus, les moyennes mobiles de 50 jours (ligne noire) et de 200 jours (ligne grise) se sont croisées en avril, ce qui annonçait des moments difficiles à venir, ajoute l’analyste. Ces deux moyennes mobiles pointent toujours vers le bas, ce qui indique que la tendance ne s’est pas encore vraiment inversée.

Pour conclure que la tendance est redevenue positive, il faudrait que le cours de l’action rejoigne et se maintienne de façon soutenue au niveau de 98-100$, estime l’analyste. Il aura alors surpassé ses moyennes mobiles. Il aura également mis fin à la série de hauts toujours plus bas que le précédent, comme ce fut le cas lors des poussées de février, de mars et de juin.

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