Bourse: la pression demeure en Europe

Publié le 15/12/2011 à 06:49

Bourse: la pression demeure en Europe

Publié le 15/12/2011 à 06:49

Par AFP

Photo : Bloomberg

La zone euro restait jeudi sous la pression des agences de notation et de leurs menaces de dégradation généralisée, des marchés toujours nerveux au lendemain d'un plongeon et des États-Unis qui redoutent son "effondrement".

Une lueur d'optimisme est toutefois venue d'Espagne où une émission de bons du Trésor a rencontré un vif succès, signe que les investisseurs restent friands d'obligations des États les plus en difficulté de l'union monétaire même si les taux d'intérêt qu'ils exigent sont en hausse.

Cherchant à minimiser l'impact d'un abaissement par Standard & Poor's, perçu comme imminent, des notes souveraines des principaux pays de la zone euro, dont la France et l'Allemagne, les dirigeants européens ont musclé leur discours contre les agences de notation, accusées d'être une nuisance.

"Les agences sont devenues franchement incompréhensibles et irrationnelles. Elles lancent des menaces, alors même que les États ont pris des décisions fortes et positives", a asséné le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer.

"On peut penser que l'utilité des agences pour guider les investisseurs n'est plus avérée aujourd'hui", a-t-il affirmé.

Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a quant à lui déclaré mercredi que la perte par la France de sa note AAA, la meilleure possible, ne serait "pas un cataclysme".

Après avoir lourdement chuté la veille, les Bourses européennes se reprenaient jeudi en fin de matinée, après le succès de l'émission obligataire en Espagne. Vers 6h45 à Montréal (11h45 à Londres, 12h45 à Paris), Paris gagnait 0,55%, Francfort 0,89% et Londres 0,55%.

Mercredi, les marchés avaient été plombés par des propos de la chancelière allemande Angela Merkel, selon qui la crise de la dette durera "des années".

La tendance reste fragile, soulignaient les analystes. "Compte tenu des inquiétudes grandissantes sur la croissance économique mondiale l'année prochaine, il est difficile de voir ce qui pourrait pousser les acheteurs à revenir sur les marchés", a souligné Terry Pratt, d'IG Markets.

Après un léger rebond en début de matinée, l'euro est revenu à la mi-journée légèrement sous 1,30 dollar, seuil qu'il avait franchi mercredi pour la première fois depuis janvier. Vers 6h45 à Montréal, il valait 1,3005 $ US.

Pour la deuxième fois en une semaine, une émission de bons du Trésor espagnols a attiré une forte demande. L'Espagne a levé plus de 6,028 milliards d'euros d'obligations à 4, 9 et 10 ans, près du double de son objectif. Mais les taux d'intérêt ont augmenté, à l'exception de l'émission à 4 ans.

En Italie, le gouvernement a annoncé son intention de poser la question de confiance pour accélérer l'adoption de son plan de rigueur à la Chambre des députés prévue vendredi. Ce plan doit permettre à l'Italie de tenir son objectif de l'équilibre budgétaire en 2013 afin de rassurer les marchés.

Sur le front des statistiques, l'activité privée a continué de reculer en décembre dans la zone euro, qui enregistre ainsi son plus mauvais trimestre depuis deux ans et demi, selon l'indice PMI publié jeudi.

La Grèce, quant à elle, aura vécu en 2011 "la pire récession que ce pays ait jamais traversé", avec une chute de l'économie qui va dépasser 5,5%, a annoncé mercredi soir le Premier ministre Lucas Papademos.

Les partenaires de la zone euro continuent de suivre la situation avec la plus vive préoccupation. Le président de la Banque centrale américaine (Fed), Ben Bernanke, s'est dit mercredi "très inquiet" de la crise.

"L'effondrement de la région nous serait préjudiciable", a-t-il déclaré au cours d'un entretien avec des sénateurs républicains.

En Grande-Bretagne, le chef d'état-major de l'armée a jugé que la crise en zone euro constituait la principale menace pour la sécurité de son pays.

"Le risque le plus important auquel le Royaume-uni est confronté aujourd'hui est économique plutôt que militaire", a averti le général Sir David Richards. "C'est la raison pour laquelle la crise dans la zone euro est d'une énorme importance", a-t-il poursuivi. "Aucun pays ne peut se défendre lui-même s'il se trouve en faillite".

Pour sa part, la Russie envisage sous condition de mobiliser jusqu'à 20 milliards de dollars pour aider des pays en difficulté de la zone euro via le Fonds monétaire international (FMI), a indiqué un conseiller du président Dmitri Medvedev.

PLUS : Notre section sur la revue des marchés boursiers

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