Logistec gagne 27% après l'annonce d'un examen stratégique

Publié le 23/05/2023 à 16:40

Logistec gagne 27% après l'annonce d'un examen stratégique

Publié le 23/05/2023 à 16:40

Par Dominique Beauchamp

Le 19 mai, la société de services maritimes et environnementaux a annoncé qu’un comité indépendant du conseil d’administration avait lancé un processus afin de réaliser une opération stratégique pour maximiser la valeur aux actionnaires. (Photo: Courtoisie)

Certains actionnaires de longue date jugeaient que le titre de l’arrimeur Logistec (LGT.A, 55,75$) n’était pas apprécié à sa juste valeur en Bourse, malgré son long parcours de croissance rentable et l’intérêt mondial pour ses deux activités.

Rien n’avait toutefois préparé Stephen Takacsy de Gestion d’actifs Lester à imaginer que la famille Paquin, soit la PDG Madeleine et ses deux sœurs Suzanne et Nicole, soient prêtes à vendre leurs actions en tout ou en partie. Ensemble, elles détiennent à parts égales 78% des actions votantes de catégorie A.

Le 19 mai, la société de services maritimes et environnementaux a annoncé qu’un comité indépendant du conseil d’administration avait lancé un processus afin de réaliser une opération stratégique pour maximiser la valeur aux actionnaires. Ce comité a retenu Valeurs mobilières TD pour le conseiller.

«Je suis tombé en bas de ma chaise quand j’ai appris ça. On savait que l’entreprise cherchait des façons de se mettre en valeur, mais jamais je n’aurais pensé que les sœurs envisageaient de vendre. On ne sait jamais quand il y a une dynamique familiale en jeu», dit-il.

Même s’il est un peu surpris par la tournure des événements, le gestionnaire de portefeuille de Montréal est satisfait que l’examen stratégique soit ouvert et transparent.

«Toutes les options sont sur la table pour maximiser la valeur pour tous les actionnaires. Le scénario idéal serait que deux acquéreurs offrent le prix fort pour chacune des deux divisions, soit les services maritimes et les services de remédiation environnementale», explique le gestionnaire qui détient Logistec depuis 17 ans.

À ses yeux, Logistec vaut plus du double du cours qu’elle avait en Bourse avant l’annonce et même peut-être plus si un fonds d’infrastructures ou une caisse de retraite offrait le prix juste pour les activités d’arrimage.

 

Grande frustration

Colin Stewart, président de JC Clark à Toronto, est du même avis. L’examen stratégique reflète la «grande frustration» de la part des dirigeants de voir que les résultats record et les perspectives ne sont pas reconnus en Bourse.

«Un multiple prudent de 10 fois le bénéfice d’exploitation de chacune des deux entités donnent un prix de 90$ par action, mais dans le passé, on a vu des transactions se réaliser à 12, 13 et même 14 fois», précise le financier dont les fonds sont actionnaires depuis deux ans.

Aujourd’hui, le bond de 27% de l’action démontre que le «marché commence à percevoir de la valeur dans l’entreprise. Une offre trop basse devrait toutefois être rejetée puisque l’entreprise bien gérée progresse très bien», nuance Colin Stewart.

Gabriel Bouchard-Phillips, gestionnaire chez Van Berkom et Associés, est encore plus catégorique: Logistec est une «perle rare» dont les 60 ports et 90 terminaux portuaires sont «irremplaçables». Ce spécialiste des titres à faible capitalisation détient un peu plus de 5% des actions.

La juste valeur marchande de toute l’entreprise oscille de 75 à 100$ l’action, si on additionne chacune de ses activités de façon distincte, soit un multiple 10 à 12 fois le bénéfice d’exploitation pour les activités maritimes et de 7 à 10 fois le bénéfice d’exploitation pour les services environnementaux. «L’écart entre le cours et la juste valeur marchande reste important même après l’appréciation d’aujourd’hui. Reste à déterminer comment cette valeur sera mise au jour», ajoute Gabriel Bouchard-Phillips.

En 2018, l’action se négociait 56$ et Logistec réalisait la moitié des profits qu’elle dégage aujourd’hui, rappelle-t-il.

Le gestionnaire de Van Berkom croit que la démarche de Logistec pourrait prendre de six mois à un an, étant donné la complexité qu’apportent deux activités bien distinctes. Gabriel Bouchard-Phillips est d’ailleurs un peu étonné que Logistec examine ses options stratégiques si peu de temps après l’achat majeur du réseau de terminaux Fednav. «J’aurais imaginé qu’ils auraient pris 12 mois pour bien l’intégrer», évoque-t-il.

La filiale de services environnementaux Sanexen est plus petite, mais la nouvelle réglementation lui procure un fort potentiel. Sa technologie Altra d’élimination des produits chimiques toxiques éternels dans l’eau est «l’une des meilleures sur le marché selon nos recherches», indique le gestionnaire qui mentionne que Sanexen vient d’ailleurs de décrocher un contrat de Waste Connections.

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