Le Québec trop étroit pour les PME québécoises

Publié le 16/12/2009 à 11:45

Le Québec trop étroit pour les PME québécoises

Publié le 16/12/2009 à 11:45

Par Olivier Schmouker

Les PME veulent lutter contre la saturation du marché québécois. Photo : Bloomberg.

Les petites et moyennes entreprises (PME) québécoises font preuve d’un grand dynamisme à l’échelle internationale, selon une étude de l’Institut de la statistique du Québec. Car le marché québécois ne leur suffit plus pour croître…

Ainsi, 1 PME québécoise sur 2 (56%) a actuellement des activités hors du Québec, et cela est encore plus vrai pour celles du secteur de la fabrication (83%) et pour celles qui comptent plus de 100 employés (68%).

1 PME sur 2 exporte

L’activité la plus commune est, sans surprise, l’exportation. De fait, 1 PME sur 2 (52%) exporte ses produits et services hors du territoire québécois ; dans le secteur de la fabrication, le pourcentage grimpe à 82%.

Une autre activité consiste à posséder un établissement à l’extérieur du Québec. Par exemple, 16% des grandes PME, à savoir celles qui ont plus de 100 employés, sont dans ce cas, alors que cette proportion tombe à 4% chez celles de plus petite taille. À noter que les grandes PME font plus souvent des acquisitions que des implantations pour étendre leurs activités hors du Québec.

Enfin, une autre activité correspond à faire appel aux services d’une entreprise établie hors du territoire québécois. C’est ce que fait 1 PME sur 4 (22%), et en particulier les grandes PME (32%). Dans ce cas, l’option de la sous-traitance est la plus prisée.

Les pays du Bric deviennent tendance

Les PME exportatrices font surtout des affaires avec les autres provinces canadiennes. C’est le cas pour 83% d’entre elles. L’autre destination des exportations est les Etats-Unis (70%). Et arrive, loin derrière, l’autre partenaire de l’Alena, le Mexique (14%).

En fait, de nouveaux marchés mondiaux sont en train de prendre de l’importance pour les PME québécoises exportatrices. Par exemple, l’Union européenne est un marché aujourd’hui plus important que celui du Mexique, vu que 26% des PME exportatrices d’ici y destinent leurs produits et services.

Idem avec les marchés asiatiques, avec un pourcentage de 16%. La fréquence des exportations vers la Chine est particulièrement élevée dans le secteur de la fabrication (12%).

Les marchés les plus en croissance sont ceux des pays émergents, notamment ceux du Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine), où respectivement 6%, 6%, 4% et 10% des PME actives hors du Québec font actuellement des affaires. D’ici les cinq prochaines années, une proportion encore plus grande de PME ont l’intention d’y étendre leurs activités, en particulier en Inde.

La seule méthode pour continuer de croître

Qu’est-ce qui pousse les PME québécoises à s’internationaliser de la sorte? De manière générale, c’est qu’elles misent sur cette stratégie pour poursuivre leur croissance, le marché québécois ne leur suffisant plus.

Ainsi, 55% des PME actives hors du Québec ont pour motivation principale de «développer de nouveaux marchés», mais aussi de «se rapprocher de marchés ou de clients» (33%) et de contourner le phénomène de «saturation du marché québécois» (20%).

Une autre motivation importante réside dans le fait que 15% ces PME veulent «répondre à la concurrence des pays émergents», signe que leurs dirigeants ont saisi l’importance vitale de la mondialisation des affaires.

À noter que, contrairement à une croyance solidement rivée dans la mentalité occidentale, les PME ne font pas forcément des affaires à l'étranger pour profiter de salaires et de coûts de production inférieurs à ceux pratiqués chez elles. En effet, seulement 8% des PME québécoises disent que cette raison a motivé leur choix de s’internationaliser…

Les obstacles sont nombreux quand on décide d’être actif hors du Québec. Selon les PME qui sont dans ce cas, la principale difficulté réside dans la vigueur du huard (22%). Suivent, entre autres, les coûts de transport et de logistique (18%), les barrières légales, administratives et tarifaires (16%), les services externes «trop coûteux» (12%) et le manque de personnel qualifié pour ce type d’activité (10%).

PLUS : Consultez l'étude de l'Institut (PDF)

 

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