En cas de revers judiciaire, Goldcorp pourrait abandonner Osisko

Publié le 13/02/2014 à 17:43

En cas de revers judiciaire, Goldcorp pourrait abandonner Osisko

Publié le 13/02/2014 à 17:43

Si la Cour supérieure lui donne tort et prolonge une entente de confidentialité lui interdisant de s'adresser directement aux actionnaires, Goldcorp pourrait ne pas revenir plus tard avec une offre d'achat sur Osisko.

C'est ce qu'a indiqué à Les Affaires le chef de la direction de Goldcorp, Chuck Jeannes. «Si nous perdons, nous verrons ce que le juge décidera. Mais ça ne veut pas dire que nous reviendrons avec une offre plus tard. Il y a d'autres choses sur notre radar et nous regardons continuellement à d'autres options», a dit monsieur Jeannes.

Le grand patron de Goldcorp croit cependant que le tribunal lui donnera raison et qualifie de "sans fondement" la demande d'injonction d'Osisko pour faire annuler l'offre publique d'achat.

Trois fois dans le passé Goldcorp a tenté d'acquérir Osisko, mais s'est chaque fois butée à un refus du conseil d'administration qui considérait son offre insuffisante.

En 2012, des pourparlers ont repris pour une quatrième fois, mais se sont étirés au-delà d'une entente de confidentialité qui interdisait à Goldcorp de s'adresser directement aux actionnaires d'Osisko.

Osisko soutient que le 21 octobre 2013, à Calgary, cette entente a été reconduite verbalement jusqu'au 30 juin 2014 lors d'une rencontre avec des représentants de Goldcorp. Quelques semaines plus tard, un représentant de Goldcorp aurait toutefois contacté Osisko pour lui dire qu'il n'avait pas l'autorisation de reconduire l'entente au-delà du mois d'avril 2014.

Un froid s'est installé et, en début d'année, Goldcorp a plutôt décidé de s'adresser directement aux actionnaires d'Osisko, avec une offre à 5,95$ l'action, payée en partie en argent et en actions de Goldcorp.

Le conseil d'Osisko juge cette offre insuffisante et vient d'ailleurs d'écrire à ses actionnaires pour lui expliquer sa position. Il demande pendant ce temps à la cour supérieure d'annuler l'OPA au motif qu'il y a violation de l'entente.

Monsieur Jeannes est convaincu que la procédure judiciaire n'a pour but que de gagner du temps afin d'intéresser d'autres acheteurs. Il croit cependant que la stratégie connaît des ratées. «Ça fait un mois maintenant. Il est curieux que la seule compagnie qui n'ait pas eu (dernièrement) accès aux livres soit la seule qui souhaite transiger avec Osisko!» lance-t-il.

Le chef de direction réfute les prétentions d'Osisko à l'effet que l'offre est insuffisante. Il note que la composante action de Goldcorp devrait dans l'avenir prendre de la valeur alors que la production de la société devrait passer de 2,6 millions d'onces par année à 4 millions d'onces en 2016. La mise en exploitation du gisement québécois Éléonore sera en grande partie responsable de l'accroissement.

Goldcorp dit s'intéresser au gisement Malartic d'Osisko en raison de son potentiel, mais aussi en raison des synergies d'achats qu'il pourrait procurer au Québec avec Éléonore.

Sur l'avenir du siège social d'Osisko, monsieur Jeannes préfère ne pas trop s'avancer. «Nous ne savons pas combien de gens y travaillent. Nous avons un bureau à Rouyn-Noranda, et nous voulons en ouvrir un autre plus au sud pour les relations avec le gouvernement, peut-être à Montréal. Mais je ne sais pas encore combien de gens y travailleront», dit-il.

Lire Osisko réitère que l'offre hostile de Goldcorp est inadéquate

À la une

Budget fédéral 2024: l'art de se tirer dans le pied

17/04/2024 | Daniel Dufort

EXPERT INVITÉ. Le gouvernement de Justin Trudeau «s’autopeluredebananise» avec son «budget mémorable».

Gain en capital: pas une surprise

17/04/2024 | Dany Provost

EXPERT INVITÉ. «Combien d’impôt ça va vous coûter de plus?»

L'industrie technologique mécontente des mesures sur les gains en capital

Mis à jour le 17/04/2024 | La Presse Canadienne

L'industrie technologique est mécontente des mesures sur les gains en capital.