Bourse: que nous réserve 2023?

Publié le 23/12/2022 à 09:00

Bourse: que nous réserve 2023?

Publié le 23/12/2022 à 09:00

Par Jean Gagnon
Wall Street

Après la vague haussière de 2021, 2022 fut tout le contraire pour les marchés boursiers. (Photo: 123RF)

La BOUSSOLE BOURSIÈRE est une rubrique qui traite d’un événement marquant et de son effet sur le marché boursier en s’appuyant sur l’analyse d’experts. Cette analyse pourra être autant fondamentale que technique.


(Illustration: Camille Charbonneau)

 

Marquée par une volatilité monstre, les marchés financiers ont causé pour la plupart des investisseurs des pertes importantes en 2022. Actions, obligations, partout les prix tombaient, et il ne semblait pas y avoir de refuge. Que s’est-il donc passé ?

 

Le retour du pendule

Tel l’économie, les marchés financiers auront connu en 2022 le retour du pendule, explique Jean-Paul Giacometti, vice-président et gestionnaire de portefeuille à Claret Gestion de placements. Après avoir vu les indices boursiers surfer sur une vague haussière durant toute l’année 2021, 2022 fut tout le contraire alors qu’une forte tendance baissière s’est installée dès le mois de janvier. Et elle allait sévir durant toute l’année. Certes les Bourses ont tenté à chaque saison de rallier, mais chaque fois ce fut peine perdue.

La pandémie de COVID-19 possédait tous les éléments pour plonger l’économie mondiale dans une sérieuse récession en 2020. Mais une intervention rapide et vigoureuse des gouvernements et des banques centrales ont réussi à mitiger l’impact de la pandémie sur l’économie et à relancer de plus belle les marchés boursiers. Mais ce n’était que partie remise. La demande de biens et services s’est plutôt bien maintenue. Mais l’offre n’était pas au rendez-vous. La conséquence fut une forte inflation qui a forcé les banques centrales à redresser drastiquement les taux d’intérêt, au risque de causer une importante récession.

 

Volatilité monstre

L’année qui se termine a été marquée d’une volatilité rarement égalée sur les marchés boursiers, note Guy Côté, vice-président et gestionnaire de portefeuilles à Financière Banque Nationale. Plus de 60 séances de négociations ont été marquées par des variations de plus de 1 % des indices boursiers. On n’avait pas vu cela depuis la crise financière de 2008-09.

Et ce ne fut pas que les bourses qui ont été touché. Les hausses de taux d’intérêt ont entrainé une telle dépréciation des prix des obligations que l’indice obligataire canadien risque fort de présenter un rendement négatif d’environ 10 % pour l’ensemble de l’année.

 

Que nous réserve alors 2023 ?

Le pendule est-il allé aussi loin que possible, et reviendra-t-il maintenant vers son centre ?

Les marchés boursiers sont quelque peu prisonniers des taux d’intérêt. Et ceux-ci sont liés au taux d’inflation. Les taux ne baisseront pas aussi rapidement qu’ils ont monté, croit Guy Côté. Du niveau actuel, le taux d’inflation pourrait retomber à 4% compte tenu de la faiblesse des ventes au détail que l’on observe. Mais c’est le chemin de 4% à 2% comme le veulent les banques centrales qui sera difficile à réaliser, car l’emploi demeure vigoureux. « En conséquence, une forte volatilité devrait persister durant la 1ère moitié de 2023, mais ensuite, on devrait mieux faire », dit le gestionnaire.

« Mais surtout, souhaitons que les banques centrales ne baissent pas les taux d’intérêt trop vite », ajoute Jean-Paul Giacometti. Il en va de la lutte à l’inflation. L’année 2023 pourrait ne pas être une très bonne année, mais elle pourrait établir la base nécessaire à une appréciation soutenable des actifs financiers par la suite, selon lui.

 

Un manque de clairvoyance

À la suite du retour à la prospérité en 2021, s’est installé une grande complaisance chez les participants aux marchés, ne peut que noter Daniel Chartier, gestionnaire de portefeuilles chez Desjardins. Et ce type de complaisance conduit souvent à un manque de clairvoyance.

Un des faits marquants en début d’année 2022 fut que bien des gens n’ont pas compris, ou n’ont pas été prévenus, que les taux d’intérêt pouvaient monter autant. Ce fut malheureux, car ils ont subi de lourdes pertes sur leurs positions en obligations qu’ils croyaient pourtant être un actif qui minimisait le risque du portefeuille, se désole le gestionnaire. Souhaitons leur, à eux aussi, le retour du pendule.

 

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