Les actifs réels pour affronter la crise et l'inflation

Publié le 10/08/2011 à 10:35

Les actifs réels pour affronter la crise et l'inflation

Publié le 10/08/2011 à 10:35

Alors que la décote de la dette des États-Unis et les doutes quant à la reprise sont sur toutes les lèvres, les clients ne devraient pas perdre de vue les risques d'une inflation galopante sur l'économie, selon Jamie Horvat, gestionnaire de portefeuille principal chez Sprott Asset management.

« Nous sommes assis sur un autre épisode de stagflation, synonyme d'une croissance lente et enlisée avec un épisode d'inflation. La raison : le gouvernement continue d'imprimer de l'argent ce qui amène à inflation monétaire », souligne-t-il.

Les deux rondes d'assouplissement quantitatif de la Réserve fédérale américaine ont injecté des billions de dollars américains en liquidité dans le système financier. Cette impression de monnaie dévalue la devise américaine et crée de l'inflation.

« C'est pourquoi nous aimons l'or et l'argent. Ces actifs agissent comme une protection contre l'inflation. Ce n'est pas que l'or augmente en valeur, mais que l'euro, le yen, la livre britannique et le dollar américain continuent de perdre de la valeur lorsque les gouvernements impriment de l'argent », mentionne Jamie Horvat.

Selon lui, les actifs réels comme l'or, l'argent, le cuivre, le pétrole, le blé, le maïs ou la potasse sont prometteurs puisqu'ils protègent des pressions à la hausse des prix. « L'avantage de l'or et de l'argent par rapport aux autres est qu'ils sont moins volatiles », fait valoir le portefeuilliste.

D'ici mars prochain, le prix de l'once d'or devrait atteindre 2000 $ US, prévoit-il. « 2000 $ US l'once, c'est le prix de l'or ajusté à l'inflation. Pour ce qui est de l'argent, on croit que sa valeur est 16 ou 17 fois moins élevée (soit entre 117 $ US et 125 $ US) », dit Jamie Horvat.

Les clients devraient éviter les titres des assureurs et des banques, d'après lui. « Les banques ont un niveau élevé d'endettement, sont exposées aux dettes des autres, ont des produits dérivés et détiennent les actions des autres institutions financières, qui continuent de perdre de la valeur. De plus, avec un déclin ou un plateau du marché immobilier et un déclin ou un plateau du marché des fusions et acquisitions et des pertes attendues sur les marchés financiers ou sur les produits dérivés, le rendement des capitaux propre a probablement atteint un pic et devrait décliner prochainement », énumère-t-il.

Jamie Horvat évite également les firmes exposées à la consommation discrétionnaire, comme les voyagistes, les hôteliers ou les fournisseurs de loisirs. « Les coûts élevés du carburant et de la main-d'œuvre et continuent continue de nuire aux compagnies aériennes qui voient un déclin de leurs activités », observe-t-il.

Sur le plan des obligations, il soutient que la demande pour les titres canadiens et américains sera de courte durée. À moyen terme, le coût d'emprunt des États-Unis devrait augmenter, ce qui poussera à la hausse les rendements des obligations. Le prix des obligations évoluant inversement par rapport à leur rendement, les titres obligataires perdront ainsi de la valeur.

La déréglementation coupable du tumulte

D'après Jamie Horvat, les difficultés que connaissent actuellement les marchés financiers ont comme origine l'abrogation de la loi Glass-Steagall Act, soit le Banking Act de 1933 aux États-Unis, sous la présidence de Bill Clinton. Cette loi qui instaurait notamment une incompatibilité entre les métiers de banque de dépôt, de banque d'investissement et de firmes de courtage a été changée en 1999.

Cette déréglementation a contribué au gonflement d'une bulle techno au tournant des années 2000 et des bulles immobilières et de crédit en 2007, autant de problèmes qui ont miné le système bancaire et forcé son sauvetage par les gouvernements.

« Cette déréglementation permet aux banques de prendre l'argent des déposants, l'envoyer dans leur division de courtage et de banque d'investissements, d'effectuer un levier financier avec lui et de négocier massivement des titres comme les titres adossés à des créances hypothécaires, des contrats d'échange sur défaillance ou des transactions de fusion-acquisition. Ça a mené à un autre problème qui est l'effet de levier trop important et trop de dettes dans trop de dérivés sur le marché. Aujourd'hui, les gens n'utilisent pas des produits dérivés pour se couvrir contre une situation, mais pour spéculer sur le marché », explique-t-il.

Les difficultés bancaires ayant forcé les gouvernements à sauver les institutions financières ont nui au bilan des états, ce qui explique leurs difficultés actuelles.

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