L'importance du dividende


Édition du 25 Février 2017

L'importance du dividende


Édition du 25 Février 2017

Par Richard Guay

Facebook et Google n'ont jamais versé de dividendes depuis leur entrée en Bourse. Pourtant, ces deux entreprises ont dégagé des performances exceptionnelles pour leurs actionnaires. C'est typique des entreprises de croissance. Elles investissent tous leurs bénéfices dans des projets qu'elles jugent rentables afin d'assurer leur croissance future. Pour elles, le dividende importe peu.

Pendant ce temps, plusieurs gestionnaires professionnels de portefeuille ont pour stratégie d'investir massivement dans des entreprises qui versent un solide dividende, comme les banques canadiennes. Pour eux, un dividende solide et élevé est au coeur même de la stratégie d'investissement.

Alors, quelle est vraiment l'importance du dividende pour l'investisseur à long terme ? Est-il préférable d'investir dans des titres qui versent peu ou pas de dividende ou, au contraire, dans des titres qui versent des dividendes élevés ? C'est la question qui est analysée dans la dernière édition du Financial Analyst Journal1.

La réponse est sans équivoque. Le dividende est très révélateur de la performance moyenne de votre portefeuille. En effet, les actions des entreprises qui versent des dividendes élevés (de 3 % ou plus par année) ont dégagé un rendement annuel moyen de 1,5 % plus élevé que les autres titres boursiers. Et en prime, ces titres sont moins risqués que la majorité des autres titres boursiers. Un rendement supérieur avec moins de risque, que peut-on demander de mieux ? L'étude a été réalisée sur une très longue période, qui s'étale de 1963 à 2014.

Plusieurs entreprises canadiennes sont dans cette catégorie, même en 2017. Les banques canadiennes versent toutes des dividendes supérieurs à 3 %. Le secteur des communications, avec les BCE, Rogers, Telus et Shaw, verse lui aussi de solides dividendes. Tout comme le secteur immobilier avec, notamment, Brookfield Properties.

C'est bien connu dans le monde de l'investissement, les entreprises de type «valeur» sont souvent associées à celles qui versent de bons dividendes. Quant aux entreprise de croissance, comme Facebook et Google, elles ont généralement avantage à ne pas verser de dividendes afin de réinvestir tous leurs bénéfices pour poursuivre leur croissance et maintenir leur performance.

Est-ce que la performance élevée des titres à dividende est redevable aux titres de valeur ? NON ! Étonnamment, l'étude révèle qu'un dividende élevé est un signal encore plus révélateur d'une bonne performance s'il s'agit des actions d'une entreprise de croissance. C'est tout particulièrement vrai pour les entreprises de croissance de taille moyenne ou petite. Dans cette étude, les entreprises de taille moyennes (capitalisation boursière de l'ordre de 3 G$ US sur le marché boursier américain) ont été partagées en groupes. Celles qui n'ont versé aucun dividende ont dégagé un rendement décevant, de moins de 3 % par année. Celles qui ont versé un dividende élevé ont dégagé un rendement exceptionnel de 11,2 % en moyenne par année. Et ce rendement a été réalisé avec moins de risque.

Quelle est la conclusion à retenir pour vos investissements ?

Le niveau de dividende prévu est un déterminant crucial du succès de votre portefeuille. Peu importe que vous soyez un investisseur de style «croissance» ou de style «valeur», les titres qui versent des dividendes supérieurs à 3 % annuellement dégagent en moyenne des rendements plus élevés à long terme. Ce résultat est encore plus probant si vous vous intéressez aux titres de taille moyenne avec une approche de style «croissance».

Quant au risque, c'est sans équivoque. Les titres qui versent des dividendes élevés sont toujours moins risqués que les autres, que vous souhaitiez investir dans de petites ou dans de grandes entreprises, que vous préfériez les entreprises de style «valeur» ou de style «croissance». Il est intéressant de souligner que le légendaire ouvrage intitulé Security Analysis, de Graham et Dodd, publié en 1934, selon lequel un dividende fournit à l'actionnaire «un rendement plus stable et une meilleure protection du capital», est encore valable aujourd'hui.

Biographie

Richard Guay est professeur titulaire en finance à l'ESG UQAM et ancien président de la Caisse de dépôt et placement du Québec.

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