Relève: outillez les enfants dès le jeune âge

Publié le 03/09/2021 à 14:00

Relève: outillez les enfants dès le jeune âge

Publié le 03/09/2021 à 14:00

Wendy Sage-Hayward a écrit un livre qui présente les défis des différentes générations impliquées au sein d’une famille en affaires. (photo courtoisie)

BLOGUE INVITÉ. Parfois, le hasard fait bien les choses. Il met sur notre route des êtres avec qui l’on partage la même passion. C’est ce qui s’est passé à la suite d’un colloque à Londres, lorsque j’ai rencontré Wendy Sage-Hayward… en partageant un taxi! Le courant est passé tout de suite. Nous avons pu échanger avec bonheur sur nos parcours et nos expériences, qui nous ont amenées à réfléchir sur les particularités et la complexité des familles en affaires d’aujourd’hui.

Travaillant comme consultante senior pour la firme Family Business Consulting Group, Wendy habite à Vancouver où elle enseigne également. Écrit en collaboration avec Gaia Marchisio et Barbara Dartt, son livre, intitulé Own it. How to develop a family enterprise owner mindset at every age paraîtra cet automne.

J’ai eu la chance d’en discuter avec elle afin qu’elle nous présente les défis des différentes générations impliquées au sein d’une famille en affaires. Un sujet crucial pour toutes les familles qui désirent inclure leurs enfants et petits-enfants le plus tôt possible au sein de leur entreprise.

À chaque génération ses défis

«À quel âge peut-on commencer à amener nos enfants dans les réunions du conseil de famille?»

Cette question, on me l’a posée très souvent. La réponse de Wendy Sage-Hayward est semblable à la nôtre : «Le plus tôt possible».

On n’est jamais introduit trop tôt au milieu entrepreneurial. En commençant leurs apprentissages très jeunes, les membres de la deuxième et de la troisième génération seront plus équipés pour résoudre les défis liés à la complexité multigénérationnelle d’une famille en affaires.

En effet, on aura beau dire aux jeunes de la relève que le sens des affaires fait partie de leur A.D.N., les enfants et petits-enfants d’une famille en affaires devront construire et développer plusieurs capacités et habiletés tout au long de leur carrière. Les recherches de Wendy démontrent d’ailleurs que chaque génération a ses propres besoins et rencontre divers défis au cours des différentes étapes de la vie. Du développement de l’autonomie des plus jeunes jusqu’au partage de la sagesse des retraités, il y a plusieurs étapes sur le chemin d’un propriétaire d’entreprise en devenir.

Prenez par exemple le cas de cousines et cousins adolescents vivant dans une famille en affaires. Ces derniers seront peut-être appelés un jour à travailler ensemble. Des conflits peuvent toutefois survenir au sein de leur famille : n’ayant pas tous été élevés dans le même foyer, ils partagent des valeurs différentes. Les parents de l’un lui ont inculqué l’humilité. Les parents de l’autre aiment exposer ses réussites. Voici un cocktail qui peut faire quelques flammèches! Il peut donc être utile pour ces membres d’une même famille d’apprendre à circuler entre ces différents systèmes de valeurs et de comprendre comment s’adresser et vivre les uns avec les autres, que ce soit à la maison ou au bureau.

Chacun d’eux doit pouvoir être à l’aise dans le rôle qu’il occupe dans l’entreprise – qu’il soit propriétaire, actionnaire passif ou employé – selon ses objectifs personnels et ses buts, tout en valorisant la cohésion et l’esprit de famille. Car la grande richesse qu’on veut surtout leur transmettre, c’est de prendre le temps d’être bien tous ensemble.

Pour une famille en affaires unie, inclusive et outillée

En somme, le travail de Wendy Sage-Hayward vient soutenir les familles en affaires dans leurs efforts et leurs démarches pour assurer le bien-être et la pérennité de leur relève. Il se veut un guide pour outiller chacun de leurs membres dès le plus jeune âge.

Comment les enfants et les petits-enfants vont-ils être impliqués dans ce projet qu’ils n’ont pas bâti, mais qu’ils dirigeront ou dont ils seront des propriétaires passifs?

Comment peut-on les aider à naviguer harmonieusement entre les sphères familiale et entrepreneuriale au cours de leur vie?

Son ouvrage donne des pistes pour aider les membres à mieux se développer, en mettant en place des solutions afin qu’ils se sentent inclus et prennent la place qu’ils souhaitent dans l’entreprise.

Avis aux retraités et aux entrepreneurs de première génération, je vous recommande chaudement cette lecture! Il est peut-être le temps pour vous de commencer le travail en transmettant vos valeurs et vos expériences à vos enfants et petits-enfants.

Il n’est jamais trop tôt ni trop tard, pour apprendre et développer la cohésion et l’harmonie au sein de sa famille en affaires! Il faut simplement y mettre du temps et des efforts!

----

Pensée harmonieuse du mois

Plus une famille en affaires avance et évolue

et plus les défis se multiplient.

Outillons nos générations de demain pour leur offrir un tremplin.

À propos de ce blogue

Sylvie Huard est la fondatrice d’Harmonie Intervention, dont la mission est d’outiller les familles en affaires — qui ont des avantages et des particularités que les autres types d’entreprises n’ont pas — à atteindre la pérennité et l’harmonie à travers le transfert de leur entreprise. Son côté terrain la démarque : eh oui, elle a été cédante et repreneuse en entreprise non apparentée comme en entreprise familiale et elle est membre expert du Groupement des chefs d’entreprises. Avec authenticité, humour et professionnalisme, elle nous transporte dans l’univers passionnant des familles en affaires.

Sylvie Huard

Blogues similaires

L’entrepreneur Big Brother?

16/11/2021 | Valérie Lesage

BLOGUE INVITÉ. Les outils informatiques qui analysent le travail des employés pourraient causer des problèmes.

La polarisation devient un risque d’affaires au Canada

05/02/2022 | François Normand

ANALYSE. La pandémie n'a pas créé cette polarisation; elle a plutôt été un facteur aggravant de tendances.

Budget Québec: une «surprise» de 8G$

13/03/2024 | Nicolas Duvernois

EXPERT INVITÉ. Le gouvernement parle d’optimisation, les cyniques d’austérité.»