Attirer des jeunes fonctionnaires avec des bureaux neufs, vraiment?

Publié le 19/02/2018 à 12:10

Attirer des jeunes fonctionnaires avec des bureaux neufs, vraiment?

Publié le 19/02/2018 à 12:10

Le ministre responsable de l’Administration gouvernementale et de Révision permanente des programmes, Pierre Arcand, a annoncé que les bureaux des fonctionnaires de la province allaient subir une cure de rajeunissement. On parle d’environ 20 millions de dollars investis annuellement jusqu’en 2028. Le but de cette initiative: attirer et garder les milléniaux dans les rangs du gouvernement. Un projet ambitieux.

Si on se fie à cet article publié par Radio-Canada sur le sujet, le gouvernement du Québec aurait réalisé que ses avantages sociaux ne suffisent plus pour attirer les travailleurs plus jeunes. Ces derniers souhaitent également évoluer dans un environnement de travail stimulant.

Réduire les coûts au pied carré ou réfléchir au bonheur au boulot?

J’applaudis l'initiative du ministre Arcand, et je suis ravi que le gouvernement du Québec entame une réflexion sur la manière dont il organise le travail. Mais, entre vous et moi, en lisant dans les premières lignes du texte que cette réorganisation permettrait d'économiser 40 millions de dollars par année en frais de loyer, on comprend que cette initiative n’a pas que les employés comme préoccupation. On sent davantage une dynamique d’optimisation du pied carré qu’un réel investissement dans le milieu de travail.

Le gouvernement du Québec n’est pas seul à penser ainsi. Voir les bureaux comme «aimant à talents», c’est un peu de la poudre aux yeux à laquelle on recourt fréquemment.

La mission avant le type de crayon

Quand on lit un peu sur les milléniaux et leur relation au travail, on se rend compte qu’avant les lieux physiques, ce qu’ils valorisent c’est le sens qu’ils peuvent accorder à leur travail.

C’est la flexibilité et le sentiment de faire partie de quelque chose qui va bien au-delà de leurs tâches et responsabilités quotidiennes. C’est de contribuer à une mission porteuse de sens et de se reconnaître dans les valeurs de l’organisation. C’est de ne pas se sentir paralysé par une énorme hiérarchie et une bureaucratie sans fin.

Comprenez-moi bien, il faut souligner cette initiative. Personne ne devrait travailler dans une boîte grise. Mais demeurons lucides quant au réel impact qu’auront les dizaines de millions de dollars investis par le gouvernement du Québec dans la rénovation de ses bureaux. J’espère donc que ces investissements seront accompagnée de réformes un peu moins cosmétiques.

Le cas du gouvernement estonien

Je lisais dernièrement un excellent portrait du New Yorker sur le virage numérique massif qu’entreprend l’Estonie. Je vous invite à le lire. J’ai été frappé par un détail: il y a maintenant un engouement marqué pour les emplois offerts au gouvernement, ce qui aurait été impensable il y a à peine deux ans. Pourquoi? Parce que le gouvernement n’offre pas seulement de beaux bureaux et des avantages sociaux, il offre un projet d’envergure et des manières de travailler différentes qui font rêver les Estoniens.

Non, nous ne sommes pas l’Estonie. Oui, notre réalité est différente. Mais ça ne sert à rien de maquiller de vieilles pratiques si on veut réellement que ça change.

Les milléniaux sont peut-être jeunes, mais ils ne sont pas dupes. Il va falloir un peu plus pour les attirer. On ne lâche pas !

 

À propos de ce blogue

Simon est le rêveur visionnaire à la tête de GSOFT, l'une des plus importantes PME québécoises. Depuis 2006, GSOFT met au point des logiciels qui sont aujourd’hui utilisés dans plus de 110 pays. Sa première préoccupation ayant toujours été le bonheur de ses employés, Simon a bâti l’une des cultures d’entreprise les plus inspirantes de la planète. Son plus récent projet, Officevibe, est la preuve indéniable de son engagement au bien-être de son effectif. Audacieux et anticonformiste de nature, il s’est donné la mission de révolutionner le monde du travail tel que nous le connaissons. Il profitera de cette tribune pour favoriser encore plus cette transformation ! www.GSOFT.com

Simon De Baene