Un bon test pour mesurer la qualité de vos entreprises

Publié le 07/10/2022 à 10:41

Un bon test pour mesurer la qualité de vos entreprises

Publié le 07/10/2022 à 10:41

Si un titre n’a rien fait qui vaille pendant les 20 dernières années, soit ils ont effectué un travail médiocre, soit l’industrie dans laquelle la société évolue n’est pas attrayante. (Photo: 123RF)

EXPERT INVITÉ. Une façon simple et objective de mesurer la qualité d’une entreprise est de consulter l’évolution de son titre sur une longue période. Si un titre s’est fortement apprécié au cours des 5, 10, voire 20 dernières années, il s’agit probablement d’une société de qualité, quel que soit le domaine dans lequel elle évolue.

En revanche, si un titre a enregistré des rendements anémiques ou négatifs sur 5, 10 ou 20 ans, vous avez probablement mis le doigt sur une société de qualité douteuse.

Voici quelques exemples éloquents parmi les sociétés québécoises :

 

 

Un tel test est peut-être simpliste, mais il a l’avantage d’être objectif. Le travail des dirigeants d’entreprises n’est-il pas de créer de la valeur pour leurs actionnaires à long terme? Si un titre n’a rien fait qui vaille pendant les 20 dernières années, soit ils ont effectué un travail médiocre, soit l’industrie dans laquelle la société évolue n’est pas attrayante. Peu importe la raison de la sous-performance, c’est à mon avis un titre qu’un investisseur à long terme devrait éviter.

Il existe peut-être une exception à cette règle. Certains titres pourront avoir été fortement malmenés par les fluctuations de devises au cours des nombreuses dernières années. En effet, s’il est un élément que les dirigeants d’une entreprise ne contrôlent pas, ce sont bien les devises. Ce phénomène est plus facile à remarquer ces temps-ci, alors que plusieurs devises, dont l’euro et la livre sterling, ont chuté par rapport au dollar américain.

Le phénomène est bien illustré par le titre de la société Diageo, un producteur de spiritueux britannique. Si l’on évalue l’appréciation de son titre en dollars américains (le titre s’échange à la Bourse de New York sous la forme d’un ADR [American Depository Receipt]), on constate que les rendements annuels composés du titre sont respectivement de 4,8 %, 3,8 % et 6,9 % sur 5, 10 et 20 ans (sans tenir compte des dividendes). De telles performances paraissent plutôt médiocres.

Cependant, si l’on examine la performance du titre à la Bourse de Londres, en livres sterling, on constate que les rendements annuels composés pour les mêmes périodes sont respectivement de 8,0 %, 7,6 % et 8,6 %. Pas extraordinaires, mais tout de même plus attrayants que les données en dollars américains, surtout si l’on ajoute les dividendes à ces rendements.

Si l’exercice est utile pour aider un investisseur à séparer le grain de l’ivraie en ce qui concerne les candidats potentiels à l’investissement, il l’est tout autant pour évaluer les titres qu’il détient dans son portefeuille. On sait à quel point il est difficile d’évaluer objectivement la performance des titres que l’on possède déjà. Nous avons tous tendance à être plus indulgents envers les titres des sociétés que nous possédons, surtout ceux que nous détenons depuis de nombreuses années. Nous « tombons en amour » avec certains de nos titres.

Je vous suggère donc de calculer les rendements annuels composés des titres que vous possédez sur les périodes de 5, 10 et 20 ans (si elles sont applicables). Je me suis prêté à l’exercice pour les titres que nous possédons dans les portefeuilles sous la gestion de COTE 100. J’en conclus que la majorité de nos titres nous ont procuré d’excellents rendements au cours des ans. En revanche, l’exercice m’a permis d’identifier quelques titres de sociétés qui tirent franchement de la patte.

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

Chef des placements chez COTE 100

À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

Philippe Leblanc
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