Quelle est la température ambiante du marché boursier?

Publié le 17/06/2022 à 14:15

Quelle est la température ambiante du marché boursier?

Publié le 17/06/2022 à 14:15

Le plancher de la Bourse de New York

Selon Marks, on ne peut pas prévoir l’avenir, mais on peut tenter de comprendre ce qui se passe dans le présent. (Photo: 123RF)

EXPERT INVITÉ. Le 20 janvier 2021, j’ai écrit un blogue intitulé «Dans quel état se trouve le marché boursier?». Dans ce blogue, je m’inspirais du livre «The Most Important Thing: Uncommon Sense for the Thoughtful Investor», écrit par Howard Marks, cofondateur d’Oaktree Capital Management.

Dans ce livre, Marks présente un tableau visant à aider les investisseurs à se situer dans le cycle boursier. En effet, selon Marks, on ne peut pas prévoir l’avenir, mais on peut tenter de comprendre ce qui se passe dans le présent. Où en sommes-nous dans le cycle économique? Où nous situons-nous dans les cycles du marché boursier? Où nous situons-nous approximativement dans le cycle des émotions des investisseurs?

Compte tenu des bouleversements survenus au cours des derniers mois, tant dans l’économie que les marchés boursiers, j’estime que le moment est bien choisi pour refaire l’exercice.

Revenons en premier lieu sur mon analyse de l’état du marché effectuée en janvier 2021. Voici comment j’avais rempli le tableau de M. Marks à l’époque:

 

 

Rappelez-vous: nous tentions alors de sortir de la pandémie et l’économie était toujours dans un état léthargique et incertain. En revanche, tous les autres facteurs étaient «favorables» à une forte reprise économique. Les taux d’intérêt étaient très bas, le marché boursier était à son sommet et les marchés des capitaux étaient en ébullition.

Or, c’est précisément ce qui s’est produit depuis. De fait, la croissance a été telle qu’elle a créé une forte surchauffe dans l’économie qui s’est traduite par une explosion de l’inflation.

Voici comment je remplirais le tableau aujourd’hui:

 

 

N’est-il pas intéressant de constater que chaque facteur affiche maintenant une position contraire!

Un bémol s’impose cependant: pour plusieurs des facteurs énumérés, j’ai coché à droite, mais c’est souvent une question d’interprétation. Les prêteurs sont plus frileux qu’au début de 2021, mais sont-ils frileux par rapport à la norme historique?

Une chose est néanmoins claire: les conditions économiques ont changé brutalement au cours des derniers mois. Voyons quelques-uns des facteurs:

- Économie et perspectives économiques: l’économie demeure vibrante, mais la majorité des observateurs anticipent que cette situation ne saurait durer très longtemps. Un ralentissement économique, voire une récession, semble plus que probable dans les mois à venir en raison de la forte hausse des taux d’intérêts observée au cours des derniers mois et qui se poursuivra dans les mois à venir.

- Pour ce qui est de l’état des marchés des capitaux, je crois que l’on constatera prochainement à même les résultats des banques nord-américaines à quel point ce segment de leurs activités a ralenti dans les derniers mois. Une statistique éloquente, tabulée par stockanalysis.com, est le nombre de sociétés qui ont fait le saut en Bourse, les premiers appels publics à l’épargne (PAPE):

 

 

- Concernant les taux d’intérêt, nous savons tous qu’ils ont grimpé sensiblement au cours des dernières semaines. Le taux d’une obligation 10 ans du gouvernement américain se chiffre présentement à près de 3,45% alors qu’il était de 1,5% à la fin de 2021. De plus, le taux moyen d’une obligation corporative cotée BAA se chiffre présentement à 5,48%, alors qu’il était de 3,37% à la fin de 2021.

Selon Marks, et je suis d’accord avec lui, si vous cochez la colonne de gauche pour la plupart des facteurs de son tableau, la prudence est de mise. C’était clairement le cas en janvier 2021.

Si, au contraire, vous cochez la plupart des conditions de la colonne de droite, vous vous trouvez probablement devant une belle occasion d’investir à bon prix. C’est à mon avis le cas aujourd’hui.

Les meilleures occasions se présentent lorsque les conditions paraissent les plus incertaines et les moins favorables. Il me semble que nous nous approchons de cet état. Peut-être les conditions continueront-elles de se détériorer pendant un certain temps, mais je crois que la forte correction des marchés boursiers des derniers mois escompte déjà un scénario très pessimiste.

 

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

Chef des placements chez COTE 100

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