> La santé mentale du chômeur lui-même décroît en moyenne de 27%, dans l'année qui suit la fermeture de l'usine.
> La santé mentale de la conjointe du chômeur régresse, elle, en moyenne de 19%, durant le même laps de temps.
Autrement dit, «la femme se met, elle aussi, à souffrir de maux psychologiques». «Elle doit soudain faire face à des revenus familiaux moindres, au probable début de dépression de son conjoint lorsque la période de chômage se révèle plus longue qu'anticipé, à sa présence si peu familière à la maison ainsi qu'à une diminution du statut social du couple», indique M. Marcus dans son étude. Bref, un méchant coup pour la santé mentale.
«Or, tout déséquilibre suscite de l'inconfort, de l'anxiété, de l'inquiétude et du mal-être parce qu'il exige une remise en question, une adaptation, un changement. L'individu vit de l'instabilité. Il entre alors en recherche de sens», expliquent à ce sujet Chantal Gravel, chargée d'enseignement à la Faculté des sciences de l'administration de l'Université Laval (Canada), et Martin Gravel, propriétaire de Ceme (Consultants en ergonomie et en mieux-être), dans leur livre Nouveau management du capital humain (Presses de l'Université du Québec, 2012). Un déséquilibre qu'ils décrivent comme suit…
«L'absence ou la perte de vie professionnelle durant la vie active d'un individu s'avère une rupture importante, surtout lorsque cette situation lui est imposée : un congédiement pour cause professionnelle, une forte incitation à la retraite par l'employeur ou un manque de travail lié à la conjoncture économique. La perte de travail, momentanée ou à long terme, peut aussi découler d'un accident ou d'une maladie. Elle doit être considérée comme un drame humain, sur le plan personnel.