Olivier Schmouker - Un meilleur leader grâce à World of Warcraft

Publié le 23/03/2011 à 09:14, mis à jour le 25/03/2011 à 13:47

Olivier Schmouker - Un meilleur leader grâce à World of Warcraft

Publié le 23/03/2011 à 09:14, mis à jour le 25/03/2011 à 13:47

Jane McGonigal est elle-même une conceptrice de jeux vidéo. Photo : DR.

BLOGUE. Les jeux vidéo ont mauvaise presse : ils développent des instincts barbares, ils ne poussent pas à réfléchir, ils coupent les joueurs des autres, voire de la réalité, etc. Du coup, nous avons tous une vision stéréotypée des amateurs de ces jeux : un étudiant attardé rivé à l’écran d’ordinateur de sa chambre, en passe de devenir obèse à force de dévorer des pointes de pizza surgelées. Bien entendu, cette vision est aujourd’hui obsolète. L’univers des jeux vidéo est, en réalité, devenu si passionnant qu’on peut en tirer une foule d’enseignements en matière de management!

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Un livre me l’a fait découvrir : Reality is broken : Why games make us better and how they can change the world, de Jane McGonigal (Penguin Press, 2011). L’auteure est elle-même conceptrice de jeux vidéo ainsi que directrice, recherches sur les jeux vidéo, de l’Institute for the Future. Elle soutient dans son ouvrage que la vie réelle est souvent «déprimante, triviale et insatisfaisante», alors que la réalité virtuelle nous offre l’inverse : quand on joue, on se sent «motivé, optimiste, ambitieux, déterminé, résilient et coopératif». Par conséquent, nous devrions nous inspirer de l’univers des jeux vidéo pour transformer notre quotidien, en particulier au travail.

Prenons l’exemple de World of Warcraft, un jeu multijoueurs en ligne, qui consiste à faire évoluer son personnage de fantasy au fil des missions, lesquelles ne peuvent être remplies que si l’on s’associe à d’autres joueurs. Il a déjà séduit quelque 11 millions de joueurs sur la planète. Ses liens avec la vie au bureau sont nombreux : il faut former une équipe, atteindre un objectif, faire mieux que les concurrents, planifier sa carrière, chercher à devenir un leader incontesté, etc. Les tâches sont à foison, elles sont ardues, elles demandent de l’engagement des uns et des autres, et pourtant, les joueurs sont «heureux et productifs», souligne Mme McGonigal.

Comment expliquer ce mystère? «Les jeux vidéo déclenchent des émotions positives et renforcent nos liens sociaux, si bien qu’ils nous procurent du bonheur», affirme-t-elle. Son propos s’appuie sur plusieurs études qui montrent, entre autres, que le simple fait de jouer à un jeu vidéo de courte durée durant sa journée de travail procure la motivation, l’énergie et l’optimisme nécessaires pour se remettre au boulot. D’ailleurs, 62% des cadres américains s’adonnent aux jeux en ligne au bureau, et cela leur donne le sentiment d’être par la suite encore plus productifs, ajoute-t-elle.

Mieux, les jeux vidéos transformeraient le cerveau des joueurs. «La différence entre le cerveau d’un introverti et celui d’un extraverti, c’est que celui du premier utilise moins de dopamine que celui du second quand il est avec d’autres personnes. Et on a remarqué que lorsqu’un introverti joue en ligne à un jeu multijoueurs, il se met à utiliser davantage de dopamine», indique-t-elle.

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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