Le résultat principal? «Contrairement à ce qu’on croit en général, la politique de conformité culturelle, c’est-à-dire les mesures prises pour favoriser le brassage des ethnies et pour freiner le réflexe des communautés de se replier sur elles-mêmes, ne favorise pas nécessairement l’intégration des immigrants», indiquent les chercheurs. Pourquoi? Parce que lorsqu’on se retrouve tout d’un coup plongé dans un nouvel environnement, nous découvrons brusquement ce qui nous différencie des autres, expérience qu’on ne peut imaginer tant qu’on n’a pas immigré. On apprend alors à se connaître soi, ce qui revient à se replier sur soi-même. Il s’agit là d’un réflexe, de quelque chose qui ne se décide pas, mais se fait tout seul.
De manière inverse, l’intégration se déroule mieux lorsque l’immigrant maintient des contacts avec la communauté des siens, par exemple lorsqu’il vit dans un quartier où sa minorité ethnique est présente en grand nombre ou lorsque son conjoint vient du même pays que lui. Cela permet d’éviter tout choc qui braquerait l’immigrant plus qu’autre chose contre la société dans laquelle il cherche à refaire sa vie.
Quelles implications en management? Elles tiennent en un mot, à mon avis : respect. Les membres d’une équipe qui accueillent un nouveau venu, et à plus forte raison un immigrant, doivent absolument lui donner des marques de respect. Celui-ci doit se sentir le bienvenu, et ainsi avoir le sentiment qu’il peut apporter beaucoup aux autres en étant lui-même. Si jamais il se sentait «en trop», ou bien «trop différent» pour être accepté des autres, disons comme un cheveu dans la soupe, alors l’intégration va être lente à se faire, si jamais elle se fait…
Un conseil aux nouveaux immigrants, si je peux me permettre, tiré du Lys dans la vallée d’Honoré de Balzac : «Ne soyez ni confiant, ni banal, ni empressé, trois écueils! La trop grande confiance diminue le respect, la banalité nous vaut le mépris, le zèle nous rend excellents à exploiter»… Qu’en pensez-vous?