Olivier Schmouker - Comment intégrer un immigrant dans son équipe?

Publié le 03/06/2011 à 09:22, mis à jour le 09/06/2011 à 13:32

Olivier Schmouker - Comment intégrer un immigrant dans son équipe?

Publié le 03/06/2011 à 09:22, mis à jour le 09/06/2011 à 13:32

D’autres, par contre, estiment que l’idéal est de préserver le plus possible l’identité de l’immigrant, et donc d’inciter plutôt les membres actuels de l’équipe à s’ouvrir à la différence, et à s’en enrichir. Le nouveau venu n’est ainsi pas trop brusqué, il lui est laissé le temps de s’adapter et de découvrir les bienfaits de travailler autrement, avec des personnes qui lui sont étrangères, mais le moins possible (voire presque pas du tout, si déjà des membres de l’équipe sont de la même origine ethnique que lui).

Qui a raison? Il est vital de le savoir, puisque votre équipe actuelle, à n’en pas douter, va être très bientôt confronté au problème, si ce n’est déjà fait. Eh bien, la réponse, je l’ai. Ou plutôt, je l’ai trouvée dans une étude intitulée Bend it like Beckham : ethnic identity and integration, signée par trois économistes et une statisticienne : Alberto Bisin, de la New York University (Etats-Unis); Eleonora Patacchini, de l’Università di Roma «La Sapienza» (Italie); Thierry Verdier, de l’École d’économie de Paris (France); et Yves Zenou, de la Stockholm University (Suède). Cette étude regarde en effet ce qu’il vaut mieux pour l’intégration d’un immigrant dans une société : vivre isolé au milieu des autres, ou bien confiné dans la petite communauté des siens.

Voici comment les quatre chercheurs s’y sont pris… Ils ont mis la main sur le Fourth National Survey of Ethnic Minorities, qui a été menée en Grande-Bretagne en 1994 pour récolter une foule de données sur les minorités ethniques, et en particulier celles issues des Caraïbes, d’Inde, du Pakistan, d’Afrique, du Bangladesh et de la Chine. Et ils ont regardé deux données, à savoir le lieu de résidence et le mariage, histoire de mesurer le degré d’intégration des individus dans la société britannique. Ils partaient du principe – valable sur le plan statistique – que quelqu’un qui vit en-dehors du quartier où réside la communauté des siens et qui est marié avec une personne d’origine britannique est plus intégré qu’un autre qui a épousé un des siens et qui habite au beau milieu du quartier occupé par sa communauté.

Puis, ils ont appliqué à ces données de complexes calculs économétriques pour évaluer l’impact de deux politiques d’intégration des immigrants différentes, soit une politique de distinction culturelle (immersion en douceur) et une autre de conformité culturelle (immersion rapide et totale). Les résultats sont on ne peut plus intéressants…

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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