En panne d'idées neuves? Essayez donc ça!

Publié le 28/01/2015 à 07:09, mis à jour le 28/01/2015 à 12:07

En panne d'idées neuves? Essayez donc ça!

Publié le 28/01/2015 à 07:09, mis à jour le 28/01/2015 à 12:07

➢ Avantage final aux collectivistes. Les personnes issues d’une culture individualiste excellent lorsqu’il s’agit d’émettre un grand nombre d’idées neuves. Le hic ? La qualité des idées ainsi émises n’est pas toujours au rendez-vous. Mieux vaut, par conséquent, recourir à des personnes issues d’une société collectiviste, dont les idées neuves sont en général plus novatrices. D’autant plus que le processus d’idéation se fait alors dans un meilleur état d’esprit : moins de commentaires négatifs, voire blessants, entre autres. Sans parler du fait que les individualistes affichent une confiance en eux-mêmes qui est déplacée, puisqu’au final leurs idées sont moins bonnes que celles des autres !

Comment expliquer cet avantage des collectivistes ? «Vraisemblablement par une caractéristique culturelle propre aux sociétés collectivistes : la propension à être axé sur la réflexion plutôt que sur l’action, à avoir le réflexe de réfléchir sérieusement avant d’opter pour une ligne de conduite», explique M. Saad.

Le professeur de John-Molson a mis là le doigt sur un point primordial, je pense : l’important, c’est de mettre l’accent non pas sur l’action, mais sur la réflexion. C’est-à-dire de ne pas briser l’élan créatif d’un groupe par des considérations oiseuses liées à la pertinence ou la faisabilité de telle ou telle idée, de ne surtout pas juger chaque idée émise, mais bel et bien de laisser chaque participant libre de rebondir sur les idées des autres pour aller encore plus haut et plus loin.

Ainsi, ce qui permet aux collectivistes de briller davantage que les individualistes en matière de créativité, ce sont les facteurs suivants :

➢ Une approche respectueuse des idées neuves. Lorsque quelqu’un émet une idée, peu importe qu’elle soit bonne ou nulle. Ce qui compte, c’est ce que les autres vont en faire. Car c’est toujours du choc de deux idées – plus ou moins originales – que peut naître une idée véritablement neuve.

➢ Une approche respectueuse des autres. S’empêcher de juger les idées émises, c’est également s’empêcher de juger leurs auteurs. Et donc, de lancer des commentaires superflus, pour ne pas dire déplorables. Car il suffit souvent d’un mot de travers pour tétaniser une personne, et donc pour lui faire perdre l’envie de contribuer au succès de la tâche entreprise en commun. À noter, à ce sujet, un autre point crucial : s’empêcher de juger les idées émises, c’est également s’empêcher d’autojuger les siennes, et donc de s’autocensurer ; un réflexe dévastateur que nous avons – malheureusement – tous, ou à peu près.

➢ Une approche respectueuse de l’œuvre commune. Pour avoir des idées vraiment originales, il convient enfin de ne pas faire preuve d’überconfiance, de ne pas s’autoféliciter, de ne pas s’autocongratuler. On a le droit, bien entendu, d’être satisfaits de nous-mêmes lorsqu’on pense avoir eu une séance de brainstorming efficace, mais il faut toujours avoir en tête qu’on aurait pu mieux faire, et donc qu’il faudrait peut-être songer à se revoir tous ensemble dans les prochains jours, histoire de tenter d’aller encore plus haut et plus loin. Oui, on peut être fiers, mais à condition de toujours se montrer humbles.

Voilà. Si vous souhaitez voir votre équipe briller plus que jamais par sa créativité, il vous suffit de modifier votre mentalité au moment de vous réunir. Prenons un exemple concret… Il arrive souvent que l’un des participants à une séance de brainstorming réfléchisse à l’avance au défi créatif à relever, et trouve une idée qui lui paraît géniale. Et il va se donner un objectif secret : faire passer son idée lors de la réunion, au détriment de celles des autres, en se disant que cela sera, de surcroît, bon pour son image puisque tout le monde dira par la suite qu’il a de «super bonnes idées». Or, on vient de voir que ce n’est jamais en réfléchissant tout seul dans son coin qu’on peut dénicher une idée vraiment géniale. Jamais. Par conséquent, cette personne-là – on ne peut plus individualiste – se doit de changer d’attitude, pour s’ouvrir davantage aux idées des autres au moment de la réunion. C’est aussi simple que ça.

En passant, l’écrivain hongrois Jozsef Eötvös a dit dans Le Chartreux : «Seul l’égoïste n’a pas de consolation sur Terre».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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