Connaissez-vous la shenpa?

Publié le 25/11/2011 à 09:12, mis à jour le 25/11/2011 à 09:17

Connaissez-vous la shenpa?

Publié le 25/11/2011 à 09:12, mis à jour le 25/11/2011 à 09:17

Le but recherché est d'éviter de se mettre en colère pour un rien. Photo : DR.

BLOGUE. C’est en feuilletant l’un des derniers livres de Seth Godin, le gourou du marketing qui collabore au magazine Premium, que je suis tombé hier sur un passage qui a attiré mon attention, un passage intitulé «L’anxiété et la shenpa». La shenpa? Ce terme ne me disait rien du tout. J’ai alors creusé un peu, et découvert un concept passionnant que je ne peux résister de partager avec vous…

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Le mieux est de reprendre certains passages du livre Devenir indispensable (Éditions Transcontinental, 2010) de Seth Godin :

«Shenpa est un mot tibétain qui veut dire, en gros, «gratter ce qui démange». J’imagine une spirale de douleur, déclenchée par un petit événement, qui vous fait tout de suite basculer. On gratte pour calmer une petite démangeaison, celle-ci augmente, puis on gratte encore, et encore, jusqu’à ce qu’on souffre littéralement. (…)

«Votre patron vous critique au travail. Pas grand-chose, juste une légère critique. Mais votre shenpa, ce réflexe qui vous oblige à répondre à chaque critique par une défense, puis par une autre critique, se met en fonction. Malheureusement pour vous, votre patron est sur la même longueur d’onde. Il est agacé par le fait que vous n’ayez pas pu accepter son commentaire, et maintenant, vous êtes tous deux coincés dans un cycle infernal, qui finira mal. (…)

«Le meilleur moment pour arrêter la spirale, c’est dès qu’elle s’emballe. Passez à l’action d’entrée de jeu : relevez la chose, reconnaissez le cycle – c’est votre première et votre meilleure chance. Accueillez la démageaison dès qu’elle apparaît, mais ne la grattez pas. Sinon, vous perdrez toute perspective. (…)

««Merci pour les commentaires, patron», dites-vous. Vous répétez ses commentaires dans vos propres mots pour lui confirmer que vous avez bien compris, et vous vous en allez. Il ne vous a fallu que trois secondes, et vous avez évité une heure de douleur.

«Pourquoi la journée entière n’a-t-elle pas été gâchée? Parce que vous n’avez pas gratté ce qui démangeait. Vous aviez suffisamment conscience de la position du patron et de sa shenpa pour ne pas prolonger le cycle.»

Intéressant, n’est-ce pas? Je suis sûr que, comme moi, vous vous êtes reconnu dans le cas de figure présenté par M. Godin. Oui, il nous est arrivé et il nous arrive toujours, malheureusement, de «péter une coche» pour des choses qui, en fin de compte, n’en valent pas la peine. Après coup, on le regrette, puis on oublie, et on recommence la fois suivante. C’est sans fin. Pourquoi cela? Parce que, vous comme moi, nous n’avions pas conscience de la shenpa.

D’où vient ce terme, au juste? L’auteur l’indique dans sa bibliographie : d’un ouvrage de Pema Chödrön, Pour faire la paix en temps de guerre (Pocket, 2008). «Pema Chödrön, une nonne bouddhiste qui s’est tardivement convertie, est mon enseignante préférée, explique-t-il. Elle sait rejoindre ses lecteurs et ses auditeurs avec clarté et simplicité, au moyen de réflexions fortes. Dans ce livre, elle parle de la shenpa, du cycle d’anxiété auquel nous cédons dans une situation stressante.»

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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