Le hic? La population s'est mise à gronder contre le programme gouvernemental, et ce, de plus en plus fort. Un exemple frappant : on trouve encore aujourd'hui des articles dans le Mercury, le principal quotidien de Tasmanie, sur des gens qui s'en plaignent ouvertement. «Tout ça, ce sont des balivernes. Ça fait des décennies que j'habite là et je n'ai jamais vu la moindre trace de renard», s'exclame Henry Daniels, un résidant d'East Ridon, non loin de la capitale Hobart, après avoir découvert un panneau prévenant de la distribution prochaine de pièges empoisonnés dans les environs, en fait là où il a l'habitude de promener son chien.
Mmes Blackman et Corcoran et M. Sarre ont, du coup, décidé de se plonger dans toutes les coupures de presse liées au programme d'éradication, histoire d'identifier toutes les critiques portées contre le celui-ci. Et dans un second temps, ils ont interrogé – toujours dans le même but – 42 personnes connaissant fort bien le programme, que ce soit pour le soutenir ou le critiquer.
Résultats? Les trois chercheurs ont identifié trois types de critiques :
> Exactitude. Ceux qui dénoncent le programme considèrent que les données scientifiques liées à la présence de renards en Tasmanie ne prouvent rien du tout, faute d'être incontestables. Grosso modo, comme aucune carcasse de renard empoisonné n'a encore été montrée au grand jour (il semble que les renards malades filent se réfugier dans leur terrier et y meurent), il manque la preuve ultime.
> Source. Ceux qui dénoncent le programme n'ont guère confiance dans le gouvernement et ses experts, estimant que les millions de dollars dépensés ne visent qu'à gaspiller les deniers publics, voire permettre à certains de s'en mettre plein les poches.
> Pertinence. Ceux qui dénoncent le programme pensent que distribuer des boulettes de viande empoisonnées n'est pas la bonne solution, vu que cela risque de surtout toucher les chiens. Ils déplorent le fait qu'il leur faut désormais mettre la laisse à leur compagnon en permanence, et même la muselière pour s'assurer qu'ils n'avalent pas une boulette laissée sur le bord d'un chemin.
Maintenant, que faudrait-il faire pour remédier au problème, c'est-à-dire pour contrecarrer les critiques des opposants au programme gouvernemental? Les trois chercheurs y ont réfléchi et suggèrent un plan en trois étapes :