3 trucs ultrasimples pour enfin jouir de votre travail!

Publié le 21/10/2016 à 08:44

3 trucs ultrasimples pour enfin jouir de votre travail!

Publié le 21/10/2016 à 08:44

L'idée, c'est d'être bien dans sa peau, et donc heureux et efficace au travail... Photo: DR

J'ai une interrogation existentielle pour vous, aujourd'hui : le travail peut-il être source de plaisir? Qu'en pensez-vous? J'aimerais que vous preniez réellement une minute pour y réfléchir...

Ça y est? Alors? Quel est le fruit de votre réflexion? Hum... J'imagine que votre réponse est partagée : d'une part, votre travail vous permet d'exprimer certains de vos talents, ce qui vous amène à connaître, à l'occasion, certains succès, ce qui est clairement une source de plaisir; d'autre part, les aléas du quotidien au travail font que vous avez également l'impression d'aller d'écueil en écueil, en frôlant parfois la catastrophe, ce qui est de toute évidence une source de stress. Et vous en êtes arrivé à une conclusion du genre : «Oui, il y a du plaisir à travailler, mais cela se produit trop peu souvent...» Est-ce que je me trompe?

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Bien. J'aimerais maintenant attirer votre attention sur un point crucial : vous comme moi, nous avons conscience de l'existence de sources de plaisir au travail, et pourtant nous n'allons que rarement nous y abreuver. Comment cela se fait-il? Curieux, comme comportement, n'est-ce pas?

Or, il se trouve que la réponse à cette question est assez simple, si j'en crois le dernier livre de Charles Duhigg, ce journaliste du New York Times qui est lauréat du Pullitzer et qui est l'auteur du bestseller The power of habit. Dans Smarter, faster, better - The secrets of being productive in life and business (Random House, 2016), celui-ci explique en effet que nous tirons trop peu de satisfactions de notre travail parce que... nous nous y prenons comme des manches pour en retirer du plaisir!

Que conviendrait-il donc de modifier dans nos petites habitudes au travail? Voici trois suggestions tirées de son dernier livre, lesquelles sont appuyées scientifiquement, comme j'aime à le faire dans le blogue «En Tête» :

1. Accroissez votre auto-motivation

Des études ont montré que les personnes performantes dans leur quotidien au travail avaient, en général, un trait psychologique en commun : elles étaient douées pour l'auto-motivation. L'auto-motivation? Il s'agit de cette faculté que nous avons tous de nous motiver par nous-mêmes à accomplir quelque chose de remarquable. L'idée est ici que le mieux pour atteindre un objectif ambitieux n'est pas de courir après une prime ou une promotion, mais plutôt de se répéter combien nous serons fiers de nous-mêmes si nous y parvenons. Par exemple, ce qui motive vraiment un marathonien, ce n'est pas de se dire qu'il entend terminer la course parmi les 200 premiers, mais plutôt de se dire qu'il va réussir à l'accomplir dans le meilleur temps qu'il ait jamais fait.

Il convient donc de miser davantage sur notre auto-motivation. Comment, au juste? Eh bien, en cultivant notre lieu de maîtrise interne (locus of control, en anglais). Explication...

Le lieu de maîtrise est un concept psychologique concocté par le psychologue américain Julian Rotter en 1954, qui décrit la tendance que nous avons à considérer que les événements qui nous affectent sont le résultat de nos actions – dans le cas du lieu de maîtrise interne –, ou, au contraire, de facteurs externes sur lesquels nous n'avons que peu d'influence (hasard, fatalité, etc.) – dans le cas du lieu de maîtrise externe. Par exemple, quelqu'un doté d'un lieu de maîtrise interne va spontanément considérer que s'il a brillé lors d'un entretien d'embauche, c'est avant tout grâce à ses talents personnels; en revanche, quelqu'un doté d'un lieu de maîtrise externe va, lui, considérer que s'il a raté un même entretien, c'est parce que «la fille des RH n'a cherché qu'à le piéger avec des questions biaisées, au lieu de s'intéresser à son expérience professionnelle», ou ce genre de chose.

Comment s'y prendre, par conséquent, pour cultiver son lieu de maîtrise interne? M. Duhigg préconise, entre autres, de :

> Se sentir toujours gagnant, au fond. Il faut nous rappeler à tout bout de champ, lorsque nous sommes confrontés à une difficulté, que les choix que nous avons à faire sont les nôtres. Oui, que nous avons toujours le choix de faire ci ou ça, voire de ne rien faire. Et par voie de conséquence, que le fruit de notre travail dépend grandement de nous-mêmes, de nos forces, de nos talents. Bref, qu'en cas de succès, ce sera grâce à nous, et qu'en cas d'échec, ce sera pour nous l'occasion d'apprendre de nos erreurs et, finalement, d'en sortir grandi, car plus expérimenté!

2. Fixez-vous des objectifs autrement

Le travail est fait d'objectifs à atteindre, certains plus audacieux que d'autres. Parfois nous atteignons notre cible, parfois, nous la ratons. Et ce, sans trop savoir pourquoi. Pas vrai?

Le journaliste du New York Times s'est penché sur nombre d'études sur le sujet et en a tiré la conclusion qu'il existait une méthode vraiment efficace pour atteindre la cible plus souvent que d'habitude. Si, si...

Il convient, d'après lui, de procéder en deux temps lorsqu'il nous faut viser un but audacieux :

> Inspiration. Il nous faut considérer le but à atteindre comme inspirant. Ce qui peut se faire en le regardant sous des angles différents, histoire de découvrir ce en quoi il nous pousse à aller plus loin et plus haut que d'habitude, autrement dit, ce en quoi il peut nous permettre d'exprimer comme jamais certains de nos talents personnels.

> Expiration. Il nous faut ensuite considérer le but à atteindre par petits morceaux successifs, des morceaux concrets et réalistes. Ce qui nous permettra de ne pas figer face à l'audace du but fixé, et d'avancer sans cesse vers le succès, presque sans nous en rendre compte. Comme par petits souffles rythmés, à même de nous éviter d'en avoir le souffle coupé brutalement.

Une image simple permet de visualiser cette approche, celle du marathonien. L'idée de battre son record personnel va être être inspirante pour lui. Et l'idée de considérer ça par tranches de 10 kilomètres lui permettra de l'aborder de manière concrète et réaliste, sans jamais perdre en perdre le souffle. Et ce, en en tirant peut-être même un tout nouveau plaisir dans l'effort...

3. Développez le sentiment de sécurité psychologique au sein de votre équipe

À l'échelle de l'équipe, il est vital que chacun se sente en sécurité au sein de l'écosystème dans lequel il évolue. En particulier, par rapport aux autres membres de cet écosystème-là. Par exemple, si jamais il y avait une rivalité entre deux individus, cela risquerait de créer des tensions à l'interne, à tel point que deux clans pourraient voir le jour : il est clair qu'une telle chose représenterait un frein majeur à la productivité globale de l'équipe.

Amy Edmondson, professeure de management et de leadership à la Harvard Business School, a signé en 1999 une étude devenue un classique sur le sujet, intitulée Psychological safety and learning behavior in work teams. Il en ressort que le sentiment de sécurité psychologique découle de «la croyance commune des membres de l'équipe selon laquelle aucun danger interpersonnel ne peut survenir au sein du groupe». Et donc, que tout leader digne de ce nom se doit de veiller sans relâche à ce qu'une telle croyance commune perdure, par exemple comme ceci :

> Surveillez la justesse de vos messages. «S'il vous faut agir en leader au sein d'une équipe, vous vous devez de prendre soin aux messages que vous envoyez à chacun des membres. Encouragez-vous la prise de parole de chacun, en réunion? Ne favorisez-vous pas, consciemment ou pas, celui ou celle qui est la plus grande gueule? Et vous montrez-vous réellement sensible à ce que les autres vous disent ou veulent vous dire? Autant d'interrogations que vous gagnerez toujours à vous poser régulièrement...», note d'ailleurs M. Duhigg dans son livre, à propos du cas particulier des réunions de travail.

C'est que, l'air de rien, adopter une telle approche des réunions de travail peut suffire pour que celles-ci deviennent, du jour au lendemain, une source de plaisir pour chacun, au lieu d'être, comme c'est trop souvent le cas, une sempiternelle source d'ennui pour la majorité des participants. Ce qui est loin d'être négligeable, lorsqu'on réalise que c'est justement lors des réunions que se fixent les objectifs collectifs et individuels à atteindre...

Voilà. Vous disposez à présent de trois trucs ultrasimples pour éprouver un tout nouveau plaisir à travailler. N'hésitez pas une seconde à y recourir dans les prochains jours.

En passant, le philosophe français Voltaire a dit dans Zadig, ou la destinée : «Toujours du plaisir n'est pas du plaisir».

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À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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