Trois bonnes nouvelles dans le secteur minier

Publié le 14/06/2021 à 07:00

Trois bonnes nouvelles dans le secteur minier

Publié le 14/06/2021 à 07:00

(Photo: Deon Hua pour Unsplash)

Blogue invité. Les bonnes nouvelles se font de plus en plus nombreuses malgré cette période pandémique. Voici trois nouvelles qui touchent le secteur minier québécois. Elles s’enchevêtrent les unes aux autres comme les racines d’un arbre qui a toutes les chances de grandir dans les années qui viennent.

 

#1 - Le Québec revient dans le top 10 mondial

Chaque année, l’Institut Fraser, de Vancouver, mène une enquête auprès de 77 juridictions dans le monde permettant d’évaluer comment les richesses minérales des pays et les politiques gouvernementales (fiscalité, réglementation, etc.) affectent l’humeur des investisseurs en exploration.

Or, cette année, le Québec est passé de la 18e à la 6e position du classement mondial. Sur la scène canadienne, il occupe maintenant la seconde place après la Saskatchewan, qui s’impose aussi au 3e rang de l’échelle internationale.

Cette note renvoie clairement le signal que le Québec constitue une terre propice pour attirer les investisseurs en exploration.

Notons cependant que cette performance résulte en bonne partie du potentiel minier de notre territoire. Au chapitre des politiques gouvernementales, le Québec se classe 17e, ce qui laisse entendre qu’il y a encore de la place pour une amélioration.

 

Attrait global des investissements en exploration pour les provinces et territoires canadiens dans 77 juridictions dans le monde

(Source: Institut Fraser)

 

#2 - Les minéraux critiques et stratégiques sont de plus en plus recherchés

Les minéraux critiques et stratégiques sont devenus des éléments incontournables dans la fabrication de plusieurs biens de consommation : tablettes, cellulaires, ordinateurs portables, batteries, véhicules électriques, télescopes, etc.

Certains entrent dans la fabrication de médicaments, d’instruments médicaux et dentaires et même de cosmétiques. On s’en doute bien, la demande augmente à un rythme exponentiel et il n’existe pas (pour le moment) de substituts.

Les minéraux dits stratégiques contribuent, quant à eux, à la transition énergétique et à l’électrification des transports, et au développement de matériaux avancés améliorant les propriétés de ceux-ci.

À ce chapitre, le Québec s’est doté de trois politiques audacieuses : 

  • le Plan pour une économie verte 2030
  • la Stratégie québécoise de développement de la filière batterie
  • la Politique de mobilité durable 2030

 

Pour celles et ceux qui désirent parfaire leurs connaissances sur ces « nouveaux métaux vieux comme le monde », je vous invite à visiter le portail Substances minérales du Québec qui décrit les propriétés de chacun de ces minéraux, leurs usages, leur potentiel géologique et leur exploration au Québec.

 

#3 - Plusieurs projets reliés à l’économie verte

Je viens de mentionner le Plan pour une économie verte 2030. L’effort public est encourageant. Avec une enveloppe de 6,7 milliards de dollars (G$) sur cinq ans pour « verdir » l’économie, le gouvernement du Québec s’impose en joueur stratégique pour accompagner les entreprises qui évoluent dans ces nouvelles sphères.

L’électrification des transports accaparera à elle seule la moitié de ces investissements, soit près de 3,6 G$.

Il faut donc s’attendre à plusieurs partenariats dans les prochaines années entre le gouvernement et les joueurs de la filière verte. La récente annonce d’une aide financière d’Investissement Québec de 20 millions de dollars à Élysis confirme ce scénario.

Rappelons qu’Élysis est une coentreprise détenue par Alcoa et Rio Tinto qui s’apprête à construire, sur le site de l’aluminerie d’Alma, des cuves réceptrices d’une nouvelle technologie prometteuse dans la fabrication d’aluminium vert, avec à la clé, une réduction sensible des gaz à effet de serre.

C’est une technologie qui pourrait se vendre partout sur la planète.

Les indicateurs économiques pointent tous vers le désir des acteurs à faire de cette relance économique, une relance verte.

Plus que jamais, les projets soucieux de l’environnement font leur place et certains métaux reprennent, peu à peu, leurs lettres de noblesse.

À cet égard, mon prochain billet portera sur l'état du secteur d’un point de vue international et l’impact des facteurs ESG sur les décisions des minières, sujet incontournable de notre plus récent rapport mondial « Mines 2021 ».

 

À propos de ce blogue

Le regard d'un spécialiste du secteur minier au Québec auprès de l’industrie, des gouvernements et du grand public. Maxime Guilbault est associé au sein du groupe de Certification chez PwC Canada et leader du groupe Mines et Métaux pour le Québec. Au cours des 15 dernières années, il s’est spécialisé dans la prestation de services aux clients du secteur minier et il travaille avec des sociétés à différents stades, allant de l’exploration à l’exploitation. Plus récemment, Maxime s'est concentré sur les entreprises qui cherchent activement à développer de grands projets d'investissement. En 2017, Maxime a supervisé la rédaction de la plus importante publication mondiale de PwC sur l’industrie minière «Mine 2017. Stop. Think…Act».

Maxime Guilbault
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