Les banques canadiennes ont-elles manqué une opportunité?

Publié le 28/09/2009 à 09:31

Les banques canadiennes ont-elles manqué une opportunité?

Publié le 28/09/2009 à 09:31

Un auteur du New-York Times, Robert Cyran, estime que nos banques canadiennes ont été peut-être trop prudentes lors de la crise, alors qu'elles affichaient une meilleure santé financière que les banques américaines. Selon lui, elles auraient dû être aggressives pour prendre de l'expansion en achetant des actifs ou des banques américaines en difficulté.

Le fait que nos lois soient plus sévères sur les aspects comme le levier et le conservatisme plus élevé des dirigeants canadiens auraient permi à nos financières d'être en mesure de profiter de leur force pour étendre leur empire au sud de la frontière. Mais M. Cyran dit constater que cette attitude plus conservatrice s'avère peut-être la raison pour laquelle elles n'ont pas été opportunistes lorsque le moment fût venu.

Nous aurions des éléments à apporter à l'attention de M. Cyran. Nos banques étaient-elles vraiment en position de profiter de cette crise? Rappelons-nous le contexte du mois de mars dernier. Les journalistes remettaient en question la capacité des banques à continuer les versements de dividendes. Et surtout, plusieurs d'entre elles ont dû vendre des actions à des prix ridicules pour s'assurer de traverser la crise.

Les banques canadiennes ne connaissaient pas les mêmes déboires que les américaines, c'est vrai. Mais notre propre immobilier n'a pas connu le même destin non plus. Quant aux ratios de levier de nos banques, ils s'approchaient des limites acceptables pour être ''très bien'' capitalisées. En déboursant du capital pour procéder à des acquisitions importantes, ces ratios auraient été affectés. Leur marge de manoeuvre aurait donc été réduite.

En fait, c'est tout le contraire. Les banques cherchaient à préserver le capital et à augmenter les ratios au cas où le Canada aurait eu à affronter une crise aussi sévère que les États-Unis. Ce n'est pas pour rien que certaines d'entre elles ont vendu des actions alors que leur titre touchait des creux boursiers. Et comme ces émissions d'actions causaient une dilution importante pour les actionnaires, il aurait été mal venu de procéder à une grosse acquisition en vendant davantage d'actions!

Et que dire du dollar américain? Il ne cessait d'augmenter, ce qui rendait plus dispendieux tout achat aux États-Unis. Bref, manque d'opportunisme ou simple prudence? Nous opterions pour la prudence...ou plutôt la logique.

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