L'immobilier peut être très payant!

Publié le 26/01/2010 à 16:23

L'immobilier peut être très payant!

Publié le 26/01/2010 à 16:23

BLOGUE.

Un lecteur a récemment suggéré que sur ce site, on dit souvent que la bourse rapporte davantage que l'immobilier. Nous doutons qu'un tel énoncé ait été écrit dans un de nos blogues, mais nos nombreux avertissements quant aux risques liés à l'immobilier ont peut-être été interprêtés en ce sens.

Tout d'abord, nous devons le dire : nous adorons l'immobilier! L'un de nous possède des participations dans des immeubles. Et l'exemple le plus convaincant, c'est notre achat du titre Becker Milk Company, qui constitue une société immobilière dont le principal client est la société Alimentation Couche-Tard. Nous avons également des actions privilégiées de NorthStar Real Estate, et nos investissements dans nos petites banques américaines dépendront fortement de l'immobilier.

Nous ne voyons pas de différence entre acheter de l'immobilier directement ou par le biais de la bourse. Dire que la bourse est plus rentable que l'immobilier est insensé, puisque plusieurs sociétés immobilières sont cotées à la bourse. Le marché boursier constitue donc un véhicule de placement, et non un placement en tant que tel.

Nous connaissons des gens qui ont fait fortune en immobilier. Et nous prévoyons que leur valeur nette ira en grandissant d'ici 5 ou 10 ans. Cependant, la clé constitue la ''connaissance'' de ce en quoi on investit. Le lecteur en question connaît probablement bien le marché, et sait comment rentabiliser ses affaires, ce qui n'est pas le cas de beaucoup de gens.

L'immobilier est risqué pour ceux qui achètent maintenant, à des niveaux élevés, uniquement parce que ce secteur a bien fait lors des 10 dernières années (ici au Québec). Par exemple, acheter un triplex à 14 fois les revenus présente un problème important. À un tel taux, le rendement initial avant toute dépense est de 7.14%. Ajouter les dépenses et les intérêts sur l'hypothèque, et bien souvent, il ne reste presque rien. Le moindre imprévu peut faire mal. Et trop souvent, l'acheteur espèrera que son immeuble prendra de la valeur, ce qui lui évitera d'avoir à être profitable avec les conditions actuelles pour obtenir un bon rendement.

Si vous avez du succès en immobilier depuis longtemps, et que vous prenez les précautions nécessaires pour survivre si les taux d'intérêt montaient à 10%, c'est que vous avez probablement l'expérience et l'expertise requises pour réussir. Ce n'est pas le cas de tout le monde!

P.S.: À Montréal, il est vrai que la rareté des emplacements peuvent limiter les risques à la baisse. Cependant, cette ''rareté'' doit être reflétée dans les loyers! Un immeuble au prix fort à 14 fois les loyers signifie deux choses : soit les loyers sont trop bas, soit l'immeuble est trop cher. Si les loyers explosent, l'acheteur peut dormir en paix.

À propos de ce blogue

Patrick Thénière et Rémy Morel sont associés et gestionnaires de portefeuille chez Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

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