Hydrocarbures: l'aveuglement volontaire de nos politiciens doit cesser

Publié le 15/09/2022 à 18:10

Hydrocarbures: l'aveuglement volontaire de nos politiciens doit cesser

Publié le 15/09/2022 à 18:10

(Photo: 123RF)

Hydrocarbures : l’aveuglement volontaire de nos politiciens doit cesser
Un texte d’Eric Tetrault, président, Association de l’énergie du Québec
On a beaucoup parlé ces derniers mois de l’augmentation des températures dans le monde et des terribles combats en Ukraine. Peut-on alors se réjouir que le Québec soit l’une des voix les plus fortes en matière de protection du climat et de défense des valeurs occidentales? Pas nécessairement. Malheureusement, nos politiciens ont une fâcheuse tendance à l’aveuglement volontaire.
Pour ce qui est de l’industrie canadienne du gaz et du pétrole, les entreprises ont investi des milliards de dollars au cours de la dernière décennie dans de nouvelles technologies qui réduisent grandement les émissions. Et elles ont massivement adopté la capture du carbone. 
Avec les troisièmes plus grandes réserves au monde, le Canada est idéalement positionné pour fournir une énergie éthique à tous ses alliés occidentaux, ce qui leur permettra d’être indépendants face à des adversaires comme la Russie. Comme on l’a vu au cours des derniers jours, l’Allemagne a un criant besoin de gaz naturel. Et l’Ukraine est elle-même une importatrice nette de gaz et de pétrole, qui dépendait de la Russie jusqu’à l’invasion. Le gouvernement fédéral semble enfin comprendre que les hydrocarbures canadiens sont une bonne chose dans le contexte.
Quant au gouvernement du Québec, il condamne la population à continuer d’importer 100% du gaz naturel qu’elle consomme, ce qui cause 300% plus d’émissions dans le monde que si ce gaz était produit chez nous en utilisant les dernières technologies vertes. Sans compter que cette ressource serait alors moins chère, qu’elle rapporterait gros à nos travailleurs et à nos municipalités et qu’elle permettrait de sécuriser notre approvisionnement. Selon moi, les éoliennes et le solaire ne sont pas des énergies fiables. Et l’électrification du transport coûtera très cher. Elle n’est pas pour demain.
Le gaz liquéfié au Québec serait un des plus rentables et des plus écologiques de la planète grâce à notre proximité géographique avec le Vieux Continent (le trajet maritime Québec-Hambourg est deux fois moins long que le trajet Qatar-Hambourg), à notre climat frais (moins d’énergie dépensée pour liquéfier le gaz) et à notre hydroélectricité renouvelable et abordable. De plus, ce gaz remplacerait directement le charbon qui est actuellement brûlé dans des pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou l’Autriche. Rappelons que le charbon est la source d’énergie la plus polluante qui soit.
Le Québec aime se voir comme un chef de file en matière d’environnement. Mais adossées aux efforts qui sont consentis partout dans le monde, ses politiques produisent souvent le contraire de l’effet recherché. Le problème est refilé aux autres. Et notre économie en souffre.
Si vous ne pensez qu’à vos résultats sans vous soucier des vrais problèmes que nous devons résoudre dans le monde, si avoir l’air vert est plus important qu’apporter de vraies solutions, si signaler votre vertu est plus important que lutter efficacement contre les changements climatiques, alors vous êtes comme l’orchestre de violons du Titanic. Vous jouez remarquablement bien, mais vous coulerez avec le navire.

Un texte d’Eric Tetrault, président, Association de l’énergie du Québec

 

COURRIER DES LECTEURS. On a beaucoup parlé ces derniers mois de l’augmentation des températures dans le monde et des terribles combats en Ukraine. Peut-on alors se réjouir que le Québec soit l’une des voix les plus fortes en matière de protection du climat et de défense des valeurs occidentales? Pas nécessairement. Malheureusement, nos politiciens ont une fâcheuse tendance à l’aveuglement volontaire.

Pour ce qui est de l’industrie canadienne du gaz et du pétrole, les entreprises ont investi des milliards de dollars au cours de la dernière décennie dans de nouvelles technologies qui réduisent grandement les émissions. Et elles ont massivement adopté la capture du carbone. 

Avec les troisièmes plus grandes réserves au monde, le Canada est idéalement positionné pour fournir une énergie éthique à tous ses alliés occidentaux, ce qui leur permettra d’être indépendants face à des adversaires comme la Russie. Comme on l’a vu au cours des derniers jours, l’Allemagne a un criant besoin de gaz naturel. Et l’Ukraine est elle-même une importatrice nette de gaz et de pétrole, qui dépendait de la Russie jusqu’à l’invasion. Le gouvernement fédéral semble enfin comprendre que les hydrocarbures canadiens sont une bonne chose dans le contexte.

Quant au gouvernement du Québec, il condamne la population à continuer d’importer 100% du gaz naturel qu’elle consomme, ce qui cause 300% plus d’émissions dans le monde que si ce gaz était produit chez nous en utilisant les dernières technologies vertes. Sans compter que cette ressource serait alors moins chère, qu’elle rapporterait gros à nos travailleurs et à nos municipalités et qu’elle permettrait de sécuriser notre approvisionnement. Selon moi, les éoliennes et le solaire ne sont pas des énergies fiables. Et l’électrification du transport coûtera très cher. Elle n’est pas pour demain.

Le gaz liquéfié au Québec serait un des plus rentables et des plus écologiques de la planète grâce à notre proximité géographique avec le Vieux Continent (le trajet maritime Québec-Hambourg est deux fois moins long que le trajet Qatar-Hambourg), à notre climat frais (moins d’énergie dépensée pour liquéfier le gaz) et à notre hydroélectricité renouvelable et abordable. De plus, ce gaz remplacerait directement le charbon qui est actuellement brûlé dans des pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou l’Autriche. Rappelons que le charbon est la source d’énergie la plus polluante qui soit.

Le Québec aime se voir comme un chef de file en matière d’environnement. Mais adossées aux efforts qui sont consentis partout dans le monde, ses politiques produisent souvent le contraire de l’effet recherché. Le problème est refilé aux autres. Et notre économie en souffre.

Si vous ne pensez qu’à vos résultats sans vous soucier des vrais problèmes que nous devons résoudre dans le monde, si avoir l’air vert est plus important qu’apporter de vraies solutions, si signaler votre vertu est plus important que lutter efficacement contre les changements climatiques, alors vous êtes comme l’orchestre de violons du Titanic. Vous jouez remarquablement bien, mais vous coulerez avec le navire.

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